Algérie

Selon les experts de la FAO et de l?OMS


La grippe aviaire menace le Maghreb L?émergence d?une pandémie de grippe aviaire n?est qu?« une question de temps », a affirmé le directeur général de l?Organisation mondiale de la santé (OMS), Lee Jong-Wook, cité jeudi par l?agence de presse sud-coréenne Yonhap. Pour lui, une telle épidémie « aurait des conséquences si désastreuses qu?elle éclipserait l?épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ». Le SRAS était apparu en Chine fin 2002 avant de proliférer dans le monde, contaminant quelque 8000 personnes, dont 774 étaient mortes, principalement en Chine et à Hong Kong. Cette maladie inquiète sérieusement l?Europe depuis la confirmation du cas de la grippe aviaire, détecté la semaine dernière en Turquie. Il s?agit bien du virus H5N1, a annoncé jeudi le commissaire européen à la santé et protection des consommateurs, Markos Kyprianou. « Nous avons maintenant reçu la confirmation que le virus trouvé en Turquie est bien le virus de la grippe aviaire H5N1 hautement pathogène », a déclaré M. Kyprianou. Il s?agit bien du virus H5N1, a annoncé jeudi le commissaire européen à la santé et protection des consommateurs, Markos Kyprianou. « Nous avons maintenant reçu la confirmation que le virus trouvé en Turquie est le virus de la grippe aviaire H5N1 hautement pathogène », a déclaré M. Kyprianou. Mais pour s?assurer que le virus était réellement le H5N1, des tests supplémentaires étaient alors nécessaires. Face à la menace du virus, la Turquie a déjà décidé d?acheter un million de doses du médicament antigrippal Tamiflu, du groupe pharmaceutique suisse Roche. Après la confirmation d?existence de cas de grippe aviaire dans leur pays et en Roumanie, les Turcs se sont rués dans les pharmacies et ont épuisé en quelques jours 28 000 doses, sur les 55 000 traitements estimés en réserve, selon les médias. « Nous sommes parvenus à un accord lors de discussions préliminaires sur l?importation d?au moins 500 000 doses », a affirmé Turan Buzgan au journal Milliyet, responsable au ministère de la Santé turc. En Europe, le commissaire à la santé a lancé un appel selon lequel les pays de l?UE doivent se préparer à l?éventualité d?une pandémie de grippe aviaire après les cas confirmés de Roumanie et de Turquie. Les scientifiques, a indiqué jeudi Markos Kypriano, commissaire à la santé et à la protection du consommateur, annoncent qu?il est probable que ce virus se mue en une espèce inconnue contre laquelle les défenses naturelles ne peuvent rien, tant que les vaccins antiviraux ne sont pas produits. La mutation de ce H5N1, virus très contagieux, peut se transformer en un virus transmissible à l?homme, mais tant que cette mutation ne s?est pas produite, il n?est pas possible de produire de vaccin. M. Kypriano, tout en soulignant que pour le moment la grippe aviaire concerne seulement les volailles, se fait l?écho des scientifiques qui préviennent qu?« il faut se préparer à une pandémie de grippe, qu?elle soit aviaire ou autre ». Si la Turquie a reçu les résultats de tests confirmant que le virus de la grippe aviaire détecté dans une ferme du nord-ouest du pays était bien le dangereux H5N1, en Roumanie, bien que le même virus ait été identifié, il reste à faire d?autres analyses pour déterminer son degré de gravité. L?UE a pris des mesures d?interdiction d?importation de volailles et de plumes (qui peuvent aussi transmettre ce virus) en provenance de ces deux pays et met en état d?alerte l?industrie pharmaceutique pour se préparer à fabriquer de grandes quantités de vaccins. La difficulté provient du fait, explique le commissaire, que tout en étant quasiment sûr que ce virus muera en un virus qui se transmet à l?homme, il n?est pas encore connu pour pouvoir fabriquer les vaccins antiviraux en énormes quantités. Les scientifiques européens travaillent sur l?hypothèse que ce virus a été transmis par des oiseaux migrateurs, car la même souche a été identifiée en Sibérie, en Mongolie, en Chine et en Russie. En Roumanie, c?est seulement après une deuxième série de tests effectués mercredi soir que le virus a été détecté, mais sans certitude sur la nature de cette souche. Les scientifiques préfèrent, par précaution, travailler sur la base de la souche reconnue et la plus dangereuse connue, le H5N1. Pour le moment, la Commission européenne ?uvre à encourager les pays européens à prendre des mesures préventives, à coordonner les actions communautaires, et à préparer avec les industries pharmaceutiques à fournir des quantités énormes d?antiviraux dès que le virus deviendra transmissible à l?homme. La situation est jugée suffisamment préoccupante pour que les experts travaillent ce week-end sur les oiseaux migrants qui sont le principal agent, pour le moment, de transmission de ce virus, et proposer les mesures adéquates. La priorité, recommande l?Organisation mondiale de la santé, est la vaccination des personnes à risque contre la grippe saisonnière habituelle, car « plus la protection sera grande, plus on préviendra une pandémie éventuelle ». Il faut éviter déjà qu?une même personne soit touchée par les deux virus en même temps. Le commissaire estime que si l?épidémie se déclare, « il y aurait beaucoup de morts », mais personne ne peut donner de chiffres. Cela dépendra des services de santé de l?accès à ces services et des plan nationaux et communautaires mis en place. La priorité est, pour l?heure, que les Etats membres investissent suffisamment pour se prémunir contre cette souche qui peut rendre ce virus transmissible entre les hommes. Dans un éditorial publié jeudi, le Lancet en appelle à la conscience des Etats. « Sans une transparence totale dans la préparation des plans de lutte nationaux et la surveillance (du territoire), la pandémie grippale pourrait être aussi dévastatrice qu?en 1918 ». Quarante, cinquante millions de morts peut-être. Par ailleurs, le Maroc n?est pas exempt d?une probable épidémie de grippe aviaire, a indiqué jeudi un spécialiste marocain selon lequel un programme national de lutte est déjà opérationnel et prêt à être déployé. Mohamed Youbi, spécialiste au service de lutte contre les maladies animales dépendant du ministère marocain de la Santé, estime que la propagation de la grippe aviaire au Maroc peut être introduite par les oiseaux migrateurs durant leur long voyage hivernal. Il a cependant assuré qu?aucun cas de grippe aviaire n?a été détecté au Maroc jusqu?à présent, soulignant que le programme national mis en place pour lutter contre cette grippe est dans sa dernière phase. Le Maroc, importateur de produits avicoles d?Europe et point de passage de millions d?oiseaux migrateurs entre l?Afrique et l?Europe, est ainsi potentiellement menacé par la grippe aviaire.
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