Algérie

Selon le spécialiste: «L'Algérie est dans une phase de rupture»



? «L'Algérie est dans une phase de rupture qui a été clairement exposée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aussi bien lors de la réunion avec les walis qu'à l'occasion de la conférence nationale pour le développement économique du pays», a déclaré, hier, le professeur Ali Mebrourkine en soulignant que le pays va s'engager dans une phase nouvelle qui va surprendre du monde, aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'étranger.S'exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale, Ali Mebrourkine a assuré que cette nouvelle phase vise à instaurer une nouvelle gouvernance des affaires publiques, aussi bien sur le plan économique qu'au plan social et celui technologique. Selon l'analyse de ce professeur en droit des affaires, les Algériens croient de plus en plus au programme du président de la République.
« Je pense que plus de 98% des participants à la conférence nationale sont convaincus de la sincérité du Président et se disent prêts à s'associer à la mise en ?uvre des réformes annoncées par le chef de l'Etat », a-t-il souligné en notant que le souci majeur du Président c'est le rétablissement de la confiance. L'invité de la radio nationale dira que tout le monde doit s'engager afin d'éviter les erreurs des années précédentes qui ont affecté aujourd'hui le rythme de notre développement.
« Le Président l'a clairement signifié en déclarant que beaucoup de temps a été perdu et qu'il faut maintenant mettre un coup d'accélérateur à toutes ses réformes », a ajouté M Mebrourkine pour lequel du moment où l'état des lieux a été déjà établi, il faut donc vite passer aux travaux pratiques. Ce ne sera pas facile, estime-t-il, puisque la croissance économique du pays devra se faire avec une dépense publique moindre, estime encore le professeur qui prône qu'il faut arriver à une performance élevée avec moins d'argent.
« C'est pour cela que le Président a insisté sur les autorités locales et leur importance dans la création des richesses au niveau des daïras et des communes », explique-t-il en soulignant que notre dépendance aux hydrocarbures a pris une dimension inquiétante.
Le même intervenant a par ailleurs souligné que la protection des cadres contre les pratiques antérieures, «injustes et arbitraires», devrait leur permettre de mettre en valeur leurs compétences de gestion. Selon M. Mabrourkine par la dépénalisation attendue de l'acte de gestion, tel qu'annoncé récemment par le président de la République, lors de la conférence sur la relance pour une économie nouvelle, on dépénalisera la faute de gestion commise par un gestionnaire «de bonne foi». «La faute de gestion peut être une faute civile, une faute disciplinaire mais pas une faute qui est susceptible de qualification pénale», a-t-il précisé sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale.
Pour l'intervenant, il est indispensable de faire la distinction entre la faute et le délit dans l'acte de gestion. «Il faudrait d'abord préciser quelles sont les fautes classées comme étant des délits, et à ce titre leurs auteurs relèveront des juridictions répressives», a-t-il recommandé. Il en est de même pour les fautes de gestion qui pourraient relever de la négligence, de la mauvaise information de la part du décideur, des fautes qui devraient également être définies par une loi. «La précision de ces fautes par la loi nous permettrait de connaître le champ d'application de la dépénalisation de l'acte de gestion qui devrait exclure la corruption, l'abus de biens sociaux ou un certain nombre d'actes pris par les services contractants en violation de la réglementation des marchés publics», a-t-il résumé, en assurant, une fois de plus, que toutes ces précisions devraient «sécuriser les responsables», appelés à prendre des décisions importantes au cours de leur parcours professionnel. «Dès l'instant qu'il y a une dépénalisation de la faute de gestion, les cadres n'hésiteront plus à prendre des décisions relevant de leurs compétences», a-t-il encore assuré, en faisant constater qu'actuellement beaucoup de gestionnaires hésitent à prendre des initiatives, par crainte qu'elles soient plus tard qualifiées d'infractions à la réglementation.
Pour une bonne gestion de l'argent public, le Pr Ali Mebrourkine propose un renforcement des prérogatives de l'inspection générale des finances et de la Cour des comptes qui doivent jouer pleinement leur rôle pour contrôler les ordonnateurs et les comptables publics.
Evoquant la suppression de la règle 49/51, l'invité de la chaîne 3 estime qu'il faudra attendre quelque temps pour évaluer son impact sur les flux des investissements.
« Ce qui est important c'est d'engager la codification des textes pour sécuriser les investisseurs nationaux et étrangers », a-t-il ajouté en expliquant qu'il y a une tendance de la part de certains responsables à prendre des circulaires règlementaires qui sont parfois en contradiction avec des textes publiés dans le JO alors que normalement ils doivent être, selon lui, interprétatifs. « C'est pour cela que beaucoup d'investisseurs pensent que les textes ne sont pas appliqués », conclut le professeur Ali Mebrourkine.


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