Algérie

Selon le PDG de Sonelgaz: Desertec peut être concurrencé par les Français



Intervenant, hier, dans le cadre d'une session du Congrès mondial de l'énergie, consacrée au développement des grands projets énergétiques en Afrique, le PDG de Sonelgaz, M. Nouredine Boutarfa, a indiqué que le mégaprojet «Desertec», qui consiste à produire de l'électricité solaire en Afrique du Nord destinée aux pays de la région et de l'Europe, a des supporters mais également des opposants.

 Selon l'APS, M. Boutarfa qui assiste à cette session qui se tient à Montréal a signalé que le projet «qui est au début de sa phase de séduction rallie des supporters mais connaît également des détracteurs».

 M. Boutarfa a en outre indiqué que l'idée du projet qui a fait son chemin, pourrait toutefois être concurrencé par le plan solaire méditerranéen, initié par la France dans le cadre de l'UPM, et qui prévoit la construction de centrales solaires d'une capacité totale de 20 GW à l'horizon 2020. Le même responsable a signalé au panel des responsables et d'experts qui animaient cette table ronde que l'idée du projet est algérienne et qu'elle a été reprise ensuite par la fondation Desertec sous l'auspice du club de Rome et de l'association Trans-med pour la coopération sur les énergies. Le dirigeant de Sonelgaz a précisé au panel que ce projet vise à la fois à répondre en grande partie aux besoins des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient et à fournir dans un premier temps 15% de l'électricité nécessaire à l'Europe. Un tel projet devrait pouvoir fournir avant 2050 plus de 50% des besoins en électricité de l'Afrique du Nord, de l'Europe et Moyen-Orient, selon M. Boutarfa.

 La société «DII Gmbh» créée en 2009 à l'effet d'initier toute action permettant d'accélérer la mise en oeuvre du projet mène actuellement des études de faisabilité. M. Boutarfa a par ailleurs noté que la réussite de Desertec dépendra de l'intérêt des bénéficiaires à promouvoir le concept de complémentarité afin d'utiliser avec une plus grande rationalité économique les ressources naturelles, industrielles et humaines africaines existantes. Alors que l'Afrique peine à atteindre les 30% d'accès à l'électricité, les autres régions en développement atteignent des seuils de 70% à 90%, a-t-il relevé en indiquant que la consommation énergétique en Afrique est la plus basse au monde, représentant moins d'un tiers de la moyenne mondiale.

 Boutarfa a enfin rappelé que Desertec avait été évoqué par l'Algérie en 1993 à Tunis lors de la conférence sur le développement et le fonctionnement des grands réseaux interconnectés, organisée par l'ancienne UNIPED. L'Algérie avait alors présenté un projet futuriste de production dans le Sahara algérien de 100 GW en énergie solaire, qu'elle a encore évoqué une autre fois lors de la réunion interministérielle sur les interconnexions Maghreb-Europe tenue à Alger en septembre 1995 et qui a regroupé les ministres chargés de l'Energie d'Algérie, d'Espagne, du Maroc, de Tunisie, de Libye, et d'Egypte.

 En juin dernier, les pays du Maghreb avaient exprimé leur souhait de renforcer leur partenariat énergétique avec l'Union européenne par des projets concrets, notamment dans le domaine des énergies renouvelables. Lors d'un point de presse animé conjointement avec les ministres maghrébins de l'Energie, à l'issue de la première réunion du Conseil ministériel de l'énergie, le commissaire européen à l'Energie, M. Gunther Oettinger, avait indiqué que l'UE s'engage à soutenir le projet «Desertec». «Ce projet, initié par des entreprises allemandes, françaises, espagnoles et italiennes, sera complété par une participation des pouvoirs publics (de l'UE) pour arriver à sa réalisation technique et financière», a-t-il dit. «Desertec n'est pas un projet privé, il sera réalisé uniquement s'il aura un écho auprès des gouvernements et je vais m'engager pour le réaliser dans l'intérêt des pays maghrébins et européens», a-t-il tenu à souligner. «Tout reste à faire, de la planification jusqu'au financement et nous allons soutenir ce projet», a-t-il poursuivi en précisant que «le financement sera privé mais l'intérêt sera public».

 Intervenant de son côté, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, a indiqué que l'Algérie étudierait la possibilité de développer ces projets de partenariat euro-méditerranéen. «Nous allons étudier toutes les possibilités de développement des énergies renouvelables non seulement au niveau national mais aussi au niveau régional», a-t-il répondu à une question sur la position de l'Algérie sur le projet Desertec. Soulignant l'achèvement dans les délais contractuels de la première étape du projet de l'intégration du marché de l'électricité de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie avec celui de l'Europe, le ministre a indiqué que ce projet avait besoin pour sa mise en oeuvre de renforcer la formation des ressources humaines.




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