Algérie

Selon le PDG d'Air Algérie: «Pas de hausse des salaires supérieure à 20 %»


Alors que les vols d'Air Algérie ont repris vendredi dernier après une grève de quatre jours, les négociations entre la direction et le syndicat du personnel navigant commercial d'Air Algérie se sont ouvertes hier après-midi au siège d'une filiale de la compagnie à Kouba, à Alger.

Le PDG de la compagnie, Mohamed Salah Boultif, qui  s'exprimait quelques heures auparavant sur la radio Chaîne 3, a affirmé être «prêt à trouver des compromis», tout en campant cependant sur l'idée d'une valorisation des salaires ne dépassant pas 20% déjà accordés à l'ensemble du personnel (9.000). En débrayant du 11 au 14 juillet dernier, les grévistes réclamaient une augmentation de 106%.

 La direction espère trouver par ces négociations «un règlement harmonieux et homogène pour l'ensemble des salariés de la compagnie». «On ne peut pas traiter les augmentations de salaires de manière corporatiste. Si nous augmentons uniquement le PNC, les autres corps de la compagnie exigeraient une augmentation similaire», affirme-t-il. «Nous disposons d'une marge de manÅ“uvre. Il y a bien sûr des lignes rouges à ne pas dépasser. Nous souhaitons trouver un compromis», poursuit-il. Il est essentiel que les « intérêts des travailleurs et de la compagnie » soient préservés, affirme M.Boultif. Les pourparlers entre les deux parties sont axés sur trois principaux points: l'alignement du statut du personnel navigant et commercial (PNC) sur celui des pilotes et copilotes, l'amélioration des conditions socioprofessionnelles et la création d'une direction autonome du PNC.

 Quant à la revendication d'amélioration des conditions socioprofessionnelles demandée par le personnel navigant, M. Boultif promet un nouveau bloc opération. Sur la question du statut, le PNC réclame d'être aligné sur celui des pilotes puisqu'il a la même mobilité et fait face aux mêmes risques sécuritaires. Ils sont rémunérés au même titre que le personnel au sol. S'engageant à répondre positivement aux autres revendications du PNC, M. Boultif a assuré que les sanctions prises à l'encontre des grévistes «sont toutes levées, du moment que le PNC a repris le travail». La direction avait décidé de licencier 145 salariés pour avoir fait grève, avant de revenir sur cette décision. La grève a durement pénalisé les usagers d'Air Algérie, notamment les Algériens établis à l'étranger.

 Seuls 13.500 passagers avaient été transportés sur les 34.000 usagers ayant acheté un titre de voyage. Cet écart, estimé à 60% entre les réservations et les vols assurés, a lourdement affecté la compagnie.

Boultif a évalué le manque à gagner lié à la grève à 31,7 millions de dinars, rien qu'à l'international. La compagnie n'a pas encore évalué son manque à gagner sur son réseau domestique. Ce surcoût n'engendrera pas de problèmes financiers à Air Algérie dont la situation financière n'est «pas extraordinaire» mais «pas catastrophique» non plus, a dit M. Boultif. Ce manque à gagner s'ajoute, selon le PDG d'Air Algérie, à une conjoncture morose marquée notamment par «une inquiétante baisse du trafic aérien». Si le trafic à l'international s'est stabilisé durant les premiers mois de 2011, les vols du réseau domestique ont accusé un repli de 20%, a-t-il révélé. La compagnie algérienne a dû donc affréter des appareils ainsi que du personnel auprès des compagnies étrangères pour assurer le transport des usagers durant cette grève.


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