Algérie

Selon le PAM: Le spectre de la famine plane sur Ghaza


Selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) «le spectre de la famine menace la population de Ghaza» et parle d'un «haut risque» pour les enfants et les femmes. Dans un communiqué publié mardi soir, l'organisation a mis en garde que les approvisionnements en aides alimentaires «demeurent insuffisants pour faire face au niveau de la faim observé dans les abris de l'ONU et dans d'autres espaces réservés aux déplacés».«Il est très probable que la population de Ghaza, particulièrement les femmes et les enfants sont à haut risque de famine si le PAM n'est pas en mesure de fournir un accès continu en nourriture», a déclaré l'agence dont le siège est à Rome.
Le PAM affirme avoir livré, depuis le premier jour de la trêve (vendredi dernier), «de la nourriture vitale à 121.161 personnes à Ghaza».
La directrice du PAM pour le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et l'Europe de l'Est, Corinne Fleischer, a déclaré que la trêve temporaire a permis aux équipes de l'organisation «d'agir sur le terrain» et de «se rendre dans des zones où nous n'avions pas pu se rendre depuis longtemps (...)». «Ce que nous voyons est catastrophique», a-t-elle ajouté.
«Le risque élevé de famine est désormais sous nos yeux», ajoute Mme Fleischer qui revendique la possibilité pour le PAM «d'apporter de la nourriture à grande échelle et de la distribuer en toute sécurité».
Comme d'autres responsables d'organisations humanitaires internationales, la responsable du PAM estime que «six jours de trêve ce n'est pas suffisant pour apporter toute l'assistance nécessaire». «Les habitants de Ghaza doivent manger quotidiennement, et pas seulement pendant six jours», dit-elle encore.
De son côté, James Elder, porte-parole de l'Agence des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a déclaré depuis Ghaza, lors d'une visioconférence de presse à Genève, que les besoins sont si énormes que cette aide n'est pas suffisante. «Il faut doubler l'aide. Ici, tout est aide d'urgence».
Les hôpitaux de Ghaza «reprennent» le travail
Concernant la situation dans les hôpitaux de l'enclave, hier un porte-parole du ministère de la Santé à Ghaza a déclaré à Al Jazeera que «malgré les destructions massives dans les hôpitaux, les équipes médicales ont pu activer leur travail».
Cependant, la volonté des équipes médicales, paramédicales et de secours ne suffit pas pour relancer convenablement les services de santé à Ghaza après 46 jours d'intenses de bombardements de l'armée sioniste.
Ainsi, selon le directeur général du ministère de la Santé, Munir Al-Bursh, «après avoir détruit un certain nombre de dispositifs médicaux dans les hôpitaux de la bande de Ghaza», l'occupation «empêche toujours le carburant d'entrer dans les structures hospitalières».
«Nous déployons de gros efforts pour redémarrer le centre de dialyse de l'hôpital indonésien. Pour cela, l'occupation doit permettre au carburant d'entrer dans les hôpitaux de la ville de Ghaza et du nord de la bande de Ghaza», a-t-il ajouté, précisant que «600 personnes ont besoin de dialyse, 3 fois par semaine, et ne trouvent pas de traitement».
De son côté, une porte-parole de l'OMS a fait part, hier sur Al Jazeera, de la nécessité d'assurer «la sécurité de nos équipes à Ghaza afin qu'elles puissent se déplacer librement».
«Nous avons besoin d'un véritable cessez-le-feu pour pouvoir réformer le secteur de la santé», a-t-elle ajouté, estimant qu'un «nombre important d'enfants souffrent de maladies intestinales dues à la pollution de l'eau».
Quant à l'aide nécessaire, l'intervenante l'estime à «trois fois» ce qui rentre actuellement pour «atteindre Ghaza avant la guerre».
Par ailleurs, un autre responsable au ministère de la Santé à Ghaza a annoncé que les hôpitaux de campagne arrivés à Ghaza «n'étaient pas encore entrés en service, malgré les besoins urgents» et que «les hôpitaux d'Al-Shifa, Kamal Adwan et Al-Ahly n'ont pas encore reçu de carburant» pour faire fonctionner les équipements dont ceux de la dialyse.
Pour accélérer l'entrée des aides humanitaires, un porte-parole de l'UNRWA a déclaré à Al Jazeera : «Nous devons ouvrir le passage de Kerem Shalom et d'autres passages afin d'éviter une catastrophe.» Il a ajouté que le carburant n'est pas moins important que les médicaments et a expliqué que le système civil est sur le point de s'effondrer. Il a prévenu que l'aide s'accumulait du côté égyptien du terminal de Rafah, car sa capacité n'est que de 130 camions.
Une «nouvelle trêve est nécessaire»
Hier, 6e jour de la trêve, au moment où les préparatifs pour la sixième opération d'échange de prisonniers étaient avancés, le sujet dominant de la journée était la nécessité d'une nouvelle extension de quelques jours de cette trêve, en attendant un cessez-le-feu total.
Le cabinet de l'Emir du Qatar a déclaré que l'Emir Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani a souligné «l'importance de parvenir à un cessez-le-feu permanent, de protéger les civils et de fournir de l'aide à la bande de Ghaza».
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al-Ansari, a déclaré hier vers 15h : «Nous espérons que d'ici quelques heures, nous aurons la libération de la dernière vague de prisonniers, mais nous pourrons également annoncer une prolongation». «Nous sommes très optimistes et pensons avoir de bonnes nouvelles à partager aujourd'hui», a-t-il ajouté.
Selon CNN, les négociateurs estiment qu'il y a «davantage de femmes et d'enfants» à libérer de Ghaza pour «prolonger la trêve de deux jours supplémentaires». Le «Live Coverage» du site web de la chaîne américaine a également précisé que «le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) américaine a participé aux discussions à Doha concernant l'élargissement de l'accord d'échange de prisonniers aux hommes et aux soldats».
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