Trop d'associations de musique ? Peut-être pas.
(car il faut répondre à la demande de ceux qui veulent pratiquer la musique; mais le fait-on avec assez de "responsabilité" ? Et les parents d'élèves sont-ils vraiment informés de la situation de la musique traditionnelle; des enjeux d'une culture musicale "saine" et "structurante" ? )
Mais pas assez de professeurs de la trempe des grands maîtres, oui sûrement !
Donc si on se rapporte à un enseignement de qualité alors oui il y aurait trop d'associations pour prétendre à un enseignement de qualité. (on ne jette pas la pierre aux associations, on déplore juste le fait que nous persistons dans une situation qui est celle des années 1930 )
L'idée serait de comprendre la tradition musicale et ce qu'elle véhicule comme enseignements. Dans ce schéma les associations n'apporteront RIEN si elles ne sont pas bien encadrées. Et rares sont celles qui le sont.
Les exemples ne manquent pas il n'y a qu'à écouter les derniers CD sur le marché, les festivals...
Les autorités de la culture ne font rein. Pire, elles ont confié le sort d'un grand orchestre national à une personnalité aux capacités musicales très limitées (dans le traditionnel, au regard des prestations et des compositions inédites qui sont tout sauf de la çanaa comme ont peut le voir à travers les commentaires des gens du domaine) et aux objectifs suicidaires pour l'affirmation des différents styles de musique (que tous le monde dénonce même les plus conciliants).
Donc pour permettre à un plus grand nombre de nos enfants de faire de la musique dans de bonnes conditions, pour ne pas en faire des "magnétophones", il faut revoir les méthodes d'enseignements et oser pousser jusqu'à revoir la matière enseignée cette musique traditionnelle non encore codifiée et qui est "bourrée" d'incohérences et/ou d'énigmes ce qui a fait dire à certains que "cinq vies ne suffiraient pas pour en dévoiler tous les secrets"!
Le fait qu'elle nous soit arrivée par des grands maîtres ne lui donne pas une "immunité" - contre une analyse critique -; les maîtres le savent très bien et chacun a tenté d'apporter ses petites retouches pour parfaire l'édifice... du moins provisoirement.
Quand on tombera d'accord sur "ce que l'on doit enseigner" en musique traditionnelle - une base théorique - sans pour cela imposer des "normes" ou des "canons" d'interprétations alors on pourra oser la comparaison avec l'expérience fantastique du du Venezuela (expérience qui se focalise sur la formation de musiciens parce que, en l'occurrence, la matière musicale est parfaitement codifiée ou du moins balisée - les transcriptions des compositions -).
Nous n'en sommes pas là : on joue sans comprendre, on chante ce que l'on ne comprend qu'à moitié, on fait un mélange des genres, etc.
Un professeur avec l'expérience de Saoudi (dans les associations, l'enseignement, la composition,) sait de quoi il parle.
Dans l'équation Qualité/Quantité il ne peut opter que pour la "réalité sur le terrain" , que pour la Vérité (qui n'est pas toujours agréable à entendre)... Nous n'avons pas d'autres alternatives pour espérer avancer.
Autrement on risque de tomber dans le piège, celui de la culture du "vide" qui nous asphyxie chaque jour encore plus.
Une culture qui tend à devenir nationale, celle qui est propagée par nos ministres - celui qui a distribué des mentions à gogo au baccalauréat de 2010 et imposé des tabliers à défaut de cultiver l'esprit critique chez nos élèves, celle qui multiplie les festivals, etc -
On peut toujours se bercer d'illusions !
Ben Mohamed
Ben Mohamed - alger, Algérie
14/09/2010 - 6542
Vous devez suivre l'exemple du Venezuela, M. Saoudi est de ces égoïstes qui voient au bout de leur nez ...
La musique comme moyen de prévention contre la pauvreté
En 1975, Antonio Abreu eut l´idée d´apprendre la musique aux enfants des rues. Aujourd´hui, le Venezuela compte plus de 110 000 jeunes musiciens et des centaines d’orchestres qui ramènent leur inspiration et leur créativité dans leurs foyers. Si vous pensez que le remède à la pauvreté ne passe pas uniquement par les aides internationales, lisez l´histoire de ce pari fait sur la richesse culturelle et sociale.
Par Maria Madrid & Eric Schneider, PNYV! Venezuela
Qu´est ce qui rend les gens heureux ?
La réponse à cette question définit les différentes conceptions du développement. Alors que les modèles de développement conventionnels se concentrent sur la richesse économique, mesurée avec le PNB (produit national brut), le Bhoutan (http://www.bhutan.gov.bt/) a choisi de mettre le bonheur national brut (BNB) au sommet de ses priorités en matière de développement (http://www.bhutanstudies.org.bt/publications/gnh/gnh.htm). Cette politique alternative est fondée sur le développement des personnes, l´indépendance, la préservation de la culture et de l´environnement.
Cela nous amène à la question suivante :
Comment rendre heureux les gens pauvres?
Prenons un exemple aux antipodes du Bhoutan : le Venezuela. Pays des extrêmes, où les villas luxueuses et les grattes-ciel côtoient les bidonvilles de Caracas, la capitale. Ici, un tiers de la population vit dans l´extrême pauvreté et les enfants grandissent dans un environnement dominé par la violence et l´absence de perspectives d´avenir. Au Venezuela, 30% de la population a moins de 15 ans.
Voici comment faire :
En 1975, José Antonio Abreu, (http://www.rightlivelihood.org/recip/abreu.htm) ouvrit une voie alternative en enseignant la musique à ces enfants et en fondant l´Orchestre National Symphonique des Jeunes, aujourd´hui devenu la Fondation d´Etat pour le Système National d´Orchestre pour les Enfants et les Jeunes du Venezuela. Cette fondation regroupe 120 orchestres de jeunes, 60 orchestres d´enfants et plusieurs chorales, ateliers, instituts et programmes pour enfants en situation de handicap.
Le travail de José Antonio Abreu n´a pas seulement permis d´améliorer le bonheur, la performance et l´intégration sociale de chaque enfant, mais a également développé la musique et la culture dans les communautés pauvres. José Antonio Abreu a été nommé pour la récompense du « Right Livelihood » en 2001 pour « avoir fait partager à d´innombrables enfants et communautés les joies et les bienfaits de la musique, en particulier auprès des plus pauvres, et pour avoir oeuvré à une renaissance culturelle et musicale unique. »
Selon José Antonio Abreu, la pauvreté matérielle peut être vaincue par la richesse spirituelle, qui offre une disposition mentale, des principes éthiques et des instruments intellectuels efficaces pour surmonter la pauvreté. Après seulement quatre années, le gouvernement vénézuélien a débloqué des fonds importants pour la création d´une fondation nationale. D´autres institutions se sont jointes à l’initiative: le PNUD, la Banque Interaméricaine de Développement (BID), la Corporation Andine de Financement (CAF) et plusieurs ambassades.
En 1998, l´UNESCO nomma les jeunes membres de l´Orchestre Philharmonique des Jeunes du Venezuela « ambassadeurs et artistes de la paix, porteurs d´un important message d´espoir ». L´orchestre est composé de 214 musiciens, dont 15 cors, 20 trompettes et jusqu´à 70 violons.
La Fondation d´Etat pour le Système National d´Orchestre pour les Enfants et les Jeunes du Venezuela (FESNOJIV) a été louée internationalement, notamment avec la récompense de l´UNESCO pour la musique internationale en 1993/4, la citation comme programme exemplaire de réduction de la pauvreté par le PNUD et l’obtention du Prix Nobel alternatif, la récompense du « Right Livelihood » en 2001.
Grâce à cette initiative, le Venezuela dispose d´un incroyable réseau musical : environ 1200 orchestres de jeunes, 60 orchestres d´enfants et plusieurs chorales ont été créés dans le pays, rassemblant plus de 110 000 membres. En recevant son prix à Stockholm, José Antonio Abreu a déclaré : « Un orchestre est bien plus qu´une structure artistique. Pour les musiciens, il s´agit de collaboration, de discipline commune et d’une expérience de la vie en communauté ». « Ces enfants ne feront jamais la guerre », une phrase qui prend tout son sens dans le contexte de pauvreté dans lequel grandissent beaucoup de ces enfants.
Beaucoup d´enfants des rues peuvent ainsi goûter à la confiance, à l´amitié, à la joie, combinant musique et communauté pour la première fois. D´autres ramènent la joie, l´inspiration et l´amitié dans leurs familles défavorisées, qui deviennent à leur tour un maillon de la chaîne du soutien aux orchestres. La clé de ce succès a été un changement de politique fondamental. José Antonio Abreu a aboli les structures élitistes dans le domaine de la musique. Sa vision était de combiner le travail social et la musique classique en transformant l´éducation musicale en un droit fondamental pour les enfants, quel que soit leur statut social ou financier. Les instruments sont donnés gratuitement et les membres peuvent prendre deux à trois heures de cours par jour sans rien payer. Cette initiative renforce les activités en communauté en apportant de nouvelles compétences sociales et de l´amitié.
« J´aime énormément la musique car elle remplit mon âme ! », dit un jeune homme, la main sur le coeur. L´exemple du visionnaire Abreu a déjà inspiré d´autres pays de l´Amérique Latine et des Caraïbes. Le Mexique, la Colombie, l´Équateur, le Paraguay et la République Dominicaine ont également développé des réseaux d´orchestres sur ce modèle.
C´est un bon remède pour n´importe quel pays, pour n’importe quel quartier et - honnêtement – vous êtes le mieux placé pour en faire autant chez vous !
Traduction : Noémi Monin
Révision : Pierre Quelquejeu
Rostane - Professeur - Tlemcen, Algérie
08/09/2010 - 6442
L’andalous à la portée de tout le monde
Si des gens disent qu’il y trop d’association de musique andalouse, c’est qu’ils doivent avoir leurs propres raisons de dire cela. Si, comme ils disent : « l’histoire a fait que trois genres se sont distingués (Sanâa d’Alger, Malouf de Constantine et Gharnati de Tlemcen) pourquoi les rassembler dans un même orchestre… dirigé par Rachid Guerbas »…et ils ajoutent : « ... je pense qu’il y a quelque chose qui ne va pas la dedans ».
Tout dépend de ce qu’il veut dire par « quelque chose ».
S’il parle des trois genres, de la propagation de cet art andalous avec toutes les interférences qui puissent arriver et les mille et une façons de jouer de l’instrument. Je pense qu’il a tors car l’extension de cet art empêchera son extinction. Mais, s’il parle de Rachid Guerbas, ceci s’avèrerai être un os entre eux.
Il n’y a jamais « trop » d’association de musique andalouse par contre il y a trop de spéculation et de parole en l’air.
- tlemcen, Algérie
31/08/2010 - 6279
Posté Le : 25/08/2010
Posté par : hawzi
Source : www.elmoudjahid.com