Algérie

Selon le ministre des Finances : OTH disposé à vendre Djezzy à l'Etat algérien



L'affaire de cession du second opérateur de téléphonie mobile à l'Etat algérien est-elle est en train de trouver progressivement une solution ? C'est ce que les milieux proches de ce dossier croient savoir, après les déclarations jeudi du ministre des Finances, M. Karim Djoudi. Très à l'aise sur la question, en dépit de tout ce qui a été dit et fait autour de la reprise d'OTA depuis le rachat fin septembre de 51% des actions de la société mère par VimpleCom, M. Djoudi a tenu à souligner la volonté de l'Etat algérien de faire prévaloir son droit de préemption. En marge de la présentation du bilan du gouvernement devant l'APN, il a indiqué qu'Orascom Telecom Holding (OTH) «a marqué sa disponibilité à vendre sa filiale OTA à l'Etat algérien». Il a même précisé qu'»avec OTH, nous avons engagé une opération d'achat».

 Un peu énigmatique après les rebondissements intervenus depuis l'annonce, à la fin du printemps dernier, de la vente de Djezzy par le groupe de l'Egyptien Sawiris, M. Djoudi prend tout son monde à contre-pied pour affirmer que l'Algérie entretient »une relation avec OTH qui est le détenteur de la licence GSM et qui est détenteur des actions d'OTA (Orascom Telecom Algérie)». Car à un certain moment, tous les observateurs qui suivent ce dossier avaient cru que le courant ne passait plus entre OTH et l'Etat algérien, dès lors que celui-ci avait fait interrompre la cession de Djezzy au sud-africain MTN et fait prévaloir son droit de racheter OTA en vertu du droit de préemption, introduit par la loi de finances complémentaire 2009. Même l'opération de cession de la majorité des actions d'OTH, via Weather investments qui en est le propriétaire, au groupe russo-norvégien VimpleCom, ne remet pas en cause le droit de préemption de l'Algérie sur OTA.

 Le ministre des Finances le confirme en soulignant que la fusion de Weather investments avec VimpelCom, et la cession de droits d'OTA sont «deux opérations distinctes». «Notre partenaire est OTH. L'Etat s'en tient uniquement à ce qui a été officiellement écrit. Actuellement, nous sommes dans une phase d'évaluation», a encore précisé M. Djoudi, rappelant que le redressement fiscal d'OTA sur la période 2004/2007 a porté sur 53 milliards de DA qui «ont été totalement versés par la société à l'Etat algérien», alors que pour la période 2008/2009, une vérification fiscale «a permis de dégager un premier montant qui a été annoncé à Djezzy pour procéder aux vérifications», a-t-il ajouté.

 Les déclarations du ministre des Finances interviennent une semaine environ après le lancement par l'Etat algérien d'un avis d'appel d'offres international restreint adressé aux banques et cabinets d'affaires pour accompagner l'Algérie dans l'opération d'acquisition de Djezzy. Dans un encart publicitaire, le ministère des Finances a lancé à l'intention des banques d'affaires et cabinets d'expertise internationaux spécialisés, seuls ou constitués en groupements, un avis d'appel d'offres international pour le choix d'un partenaire devant l'accompagner dans l'opération d'acquisition par l'Etat algérien de la société «Orascom Telecom Algérie».

 C'est, autrement, la réponse de l'Etat algérien à des propos du patron de VimpleCom qui avait menacé de recourir aux tribunaux pour éviter «la nationalisation» de Djezzy. Depuis, Izosimov est devenu plus discret, et la réaction énergique de son partenaire norvégien n'y est pas étrangère. En fait, l'Etat algérien veut garder la main sur ce dossier, et compte bien gérer l'affaire jusqu'au bout. Certains pensent même que les contours de la formule du 51-49%, préconisée également dans la LFC2009 pour tout investisseur étranger qui veut faire des affaires en Algérie, pourraient être polis pour faire avancer les choses. Car même si l'Etat algérien arrive à racheter Djezzy, il ne pourra jamais être détenteur en même temps de deux licences. Tout indique que le forcing algérien pour le rachat de Djezzy est d'abord motivé par le refus de céder l'opérateur à un groupe étranger sans que l'Etat algérien n'encaisse les dividendes de l'opération, quitte à ce que, ensuite, il rétrocède ses droits à un groupe de téléphonie mobile.




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