Au-delà de la guerre des mémoires, l'Algérie s'est courageusement engagée au côté de la France pour soutenir son engagement au Mali. Il est temps que, dans leur propre intérêt, les deux pays deviennent réellement partenaires, estime le général de corps d'armée français, Henri Poncet.
C'est exactement ce qu'a clairement exprimé François Hollande, en s'adressant aux parlementaires algériens : «Rien ne se construit de solide sur la dissimulation, l'amnésie ou le déni», et en ajoutant que «la vérité n'abîme pas, elle rassemble» et que «l'histoire, même quand elle est tragique, doit être dite». Et de poursuivre : «Etablir la vérité, c'est une obligation qui lie les Français et les Algériens», afin que «cette vérité soit connue de tous», car elle «était due à toutes les jeunesses», a décrit le généralde corps d'armée français, Henri Poncet,dans une contribution publiée, ce jeudi 28 février, par l'hebdomadaire Marianne.Pourtant, l'Algérie, unilatéralement, quelques semaines plus tard, a fait ce geste symbolique très fort, en autorisant le survol de son espace aérien à nos avions d'armes et en fermant sa frontière saharienne pour appuyer notre intervention au Mali. Nul doute que les dirigeants algériens en avaient mesuré les conséquences possibles, en particulier le risque de rallumer les braises de la guerre civile qui couvent encore ou de subir une attaque terroriste de grande ampleur. Ce fut effectivement le cas et ils ont assumé avec beaucoup de courage politique et de pragmatisme la prise d'otages d'In Amenas, en ne cédant pas aux pressions de la communauté internationale. Ils ont apporté la seule réponse crédible face à une attaque suicidaire. Car, ne nous méprenons pas, le commando jihadiste qui a lancé cette attaque savait parfaitement qu'il n'avait aucune chance d'en revenir, compte tenu de la doctrine algérienne face à ce type d'action ,a écrit l'officier Français . On aurait pu effectivement rêver que les présidents de France et d'Algérie, côte à côte, aient un geste symbolique propre à marquer la volonté des deux pays de s'inscrire dans une vision ambitieuse d'un avenir d'intérêts partagés, dans une relation apaisée où reconnaissance ne veut pas dire repentance. Peut-être dans les pas d'Albert Camus face à cette Méditerranée qui est notre bien commun, «pleine de tumultes autant qu'elle l'est de promesses», comme la décrivait récemment M. Arif, ministre délégué aux Anciens Combattants. Ce ne fut pas le cas, du moins lors de cette visite.
L'Algérie et la France doivent travailler ensemble
L'Algérie et la France doivent travailler ensemble. Il est de leur intérêt de ne plus subordonner leurs relations à ce qui s'est passé il y a plus de cinquante ans. Au contraire, il est enfin temps d'établir des rapports qui s'inscrivent dans une vision stratégique partagée et dans un partenariat «gagnant-gagnant». Par leur histoire commune, leur géographie, la complémentarité de leurs économies, les deux pays ont une part déterminante à prendre dans ce futur proche, en bousculant l'ordre actuel, en faisant en sorte que la Méditerranée cesse d'être une frontière pour le moins hostile entre deux mondes. Alors que l'Europe de la défense brille par son absence, mais ce n'est pas une surprise, l'Algérie est devenue pour notre engagement au Mali notre meilleur allié. N'attendons plus, par peur que la guerre des mémoires ne reprenne de plus belle, pour avancer ensemble. L'histoire vient de nous en donner l'opportunité en nous désignant un ennemi commun.», conclut-il.
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Posté Le : 02/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ismail
Source : www.reflexiondz.net