Algérie

Selon le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables: «Il faut retarder l'option nucléaire»



«Il faut mûrir les études sur les risques de la production de l'électricité à partir de l'énergie nucléaire. Ces risques sont parfois imprévisibles comme cela a été le cas au Japon», a affirmé, hier, Mayoub Belhamel, directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER).

Pour lui, «il est plus que capital de prendre les précautions qui s'imposent et encourager les technologies propres». «Il faudra peut-être, ajoute-t-il, retarder l'option nucléaire et renforcer les contrôles de sécurité pour éviter les catastrophes.» «Les changements climatiques, poursuit-il, devraient absolument être pris en compte, car de tels changements induiraient inévitablement une surconsommation des hydrocarbures. Le directeur du CDER qui s'exprimait, sur les ondes de la radio chaîne3, a fait observer que la majorité des pays grands utilisateurs de l'énergie nucléaire sont en passe de revoir leurs politiques en la matière et tentent de tirer les conclusions après la catastrophe de Fukushima au Japon. «Les pays qui exportent l'énergie nucléaire sont en train de dissimuler les réalités», a-t-il dit.

 La position du CDER est ainsi aux antipodes de celle de Youcef Yousfi, ministre de l'Énergie et des Mines sur la stratégie énergétique nationale qui mettrait le cap sur l'énergie nucléaire. Lundi dernier, le ministre de l'Energie s'est voulu très rassurant devant les députés. Il a affirmé que l'Algérie n'a pas d'autre choix que de recourir à long terme à l'utilisation de l'énergie nucléaire pour produire de l'électricité. «Mener des études pour la réalisation de la première centrale de production de l'électricité à partir de l'énergie nucléaire nécessite entre 10 à 15 ans», a-t-il précisé.

M. Belhamel plaide, lui, pour une stratégie basée sur le fait de privilégier les énergies solaire et éolienne dans le programme national de développement des énergies nouvelles conçu à l'horizon 2030. «Avec les panneaux photovoltaïques, on peut acheminer l'électricité là où ce n'est pas possible de le faire par les moyens traditionnels», a-t-il souligné. Et de préciser que la géothermie n'a pas été retenue dans ce programme des énergies renouvelables. L'exécution de ce programme est censée mobiliser au moins 3 000 chercheurs permanents dans toutes les disciplines et 200 000 emplois. Pour mener à bien ce programme, le gouvernement a lancé un appel à contribution à plusieurs partenaires dont notamment l'Allemagne, l'Espagne et le Japon.

 Interrogé sur le projet Desertec visant à produire de l'électricité à partir de l'énergie solaire, M.Belhamel a indiqué que l'Allemagne et l'Algérie veulent impliquer leurs gouvernements respectifs dans cette initiative. «L'Algérie et l'Allemagne qui ont clarifié leur vision ambitionnent de lancer un partenariat gagnant-gagnant pour réaliser ensemble ce projet. Le projet Desertec nécessite un financement évalué à 400 milliards d'euros», a déclaré M. Belhamel. «Le territoire algérien est vaste. Il y a énormément de gisements solaires à convertir», a-t-il poursuivi. Pour lui, l'alternative hybride (gaz solaire) est la meilleure pour répondre aux besoins énergétiques du pays. Une rencontre sur les énergies alternatives sera organisée aujourd'hui à Oran. Initiée par la direction nationale de la recherche, cette réunion permettra aux participants de passer en revue le programme national de développement des énergies nouvelles conçu à l'horizon 2030, qui avait été adopté, récemment, en Conseil des ministres.




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