Algérie

Selon le consultant et stratège pétrolier, Pierre Terzian



Selon le consultant et stratège pétrolier, Pierre Terzian
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) doit développer de nouvelles alliances, considère le consultant et président de la société de conseil et presse pétrolière, Petrastratégies, Pierre Terzian.Cherif ennaceur - Alger (Le Soir)Lors d'une conférence animée hier au siège de Sonatrach, sur le thème : «Le prix du pétrole, les tenants et les aboutissants de la crise», Pierre Terzian estimera qu'«il faut passer par de nouvelles alliances. Elargir le cercle des alliances», relevant dans ce contexte la pertinence de la démarche de l'Algérie en vue d'une régulation meilleure du marché pétrolier.Voire l'organisation pétrolière «a encore un rôle à jouer», assure ce consultant qui observe néanmoins que l'Opep est confrontée à une triple contrainte. Ainsi, l'organisation pétrolière pâtit d'une vulnérabilité liée à l'application de prix d'équilibre budgétaire trop élevés.En outre, elle doit s'adapter à l'abondance d'offre, gérer un rapport de forces défavorable pour elle et se préparer à la révolution technologique et la mise en œuvre d'innovations. Comme l'Opep est également confrontée à une importante «contradiction» entre ses membres. Soit une divergence entre les pays pour lesquels «ce qui importe, c'est le revenu (d'exportation)», citant le cas notable de l'Algérie, et les pays qui n'ont pas ce «souci» mais considèrent essentiellement la valeur géopolitique, stratégique et politique que la ressource leur confère, évoquant ainsi le cas de l'Arabie Saoudite. Or, c'est justement la fin du deal contracté depuis des décades entre l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis que l'hôte de Sonatrach avancera concernant la baisse des cours du pétrole, au-delà de la mauvaise perception de l'impact de la baisse des prix sur la Russie. Portant sur la sécurité d'approvisionnement en pétrole des Etats-Unis contre la sécurité militaire du royaume wahhabite, ce deal n'a plus de raison dans le contexte où les Etats-Unis n'importent plus aussi intensément du pétrole saoudien et que l'Arabie Saoudite n'exerce plus un rôle de pivot commercial. Comme les Etats-Unis peuvent s'adapter à des prix du pétrole bas, un facteur favorable selon le leadership américain, notera Pierre Terzian, et sont à même de garantir leur indépendance énergétique, grâce à la production de gaz de schiste.A propos de la valorisation de cet hydrocarbure non-conventionnel, sujet à controverse et notamment en Algérie, Pierre Terzian se refusera à formuler une quelconque appréciation. «Il faut attendre que la rationalité reprenne ses droits», observera le directeur de Petrastratégies, tout en ayant explicité auparavant que le développement de cette ressource se poursuivra mais de manière notamment optimisée aux Etats-Unis.Concernant l'évolution des prix du pétrole, le directeur de Petrastratégies ne formulera aucune prévision même s'il n'écarte pas la possibilité de la remontée des cours à la fin de l'année, dans la mesure où la demande américaine devrait augmenter et que l'excès d'offre non utilisée pourrait se résorber. Mais également dans la mesure où l'Arabie Saoudite n'investit pas dans le développement de ses capacités de production et que le maintien de prix bas ne sera pas opportun à terme pour la puissance régionale du Moyen-Orient.Voire, tant les compagnies pétrolières que celles de services, au-delà de leurs politiques de coûts, ne sont pas convaincues du maintien à la baisse des cours de l'or noir, indiquera l'hôte de Sonatrach.




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