L'intérêt des femmes pour la création de microentreprises reste encore très limité. C'est le constat qu'établit la directrice du Centre national du registre du commerce (CNRC) pour la région Alger-Ouest.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Hôte hier de l'association patronale Algériennes Managers & Entrepreneurs (AME), Mme Chetitah Zahwa a estimé qu'a contrario de celle des jeunes, la présence féminine «est très limitée» dans le cadre du dispositif de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej). Et d'autant que «certaines conditions sont lourdes» pour des postulantes à ce dispositif, relève cette représentante du CNRC. Ainsi, elle ne manque pas d'évoquer plusieurs contraintes administratives et bancaires (présentation obligatoire d'un agrément définitif pour l'exercice d'activités réglementées et bancaires, exigence d'un local, d'un apport minimum, nécessité d'un permis de conduire individuel dans le cadre du transport....). Et cela même si des facilitations sont justement concédées par voie légale et sous l'égide du ministère du Commerce, relève-t-elle, pour l'élargissement des inscriptions au registre du commerce, notamment celles des femmes. A ce propos, la représentante du CNRC a rappelé que la présentation d'un agrément définitif n'est plus exigée lors de l'inscription pour des activités réglementées. Il suffit juste de présenter un accord de principe de la tutelle concernée pour s'inscrire, précise Mme Chetitah. Comme les femmes peuvent exercer toutes les activités permises, de par l'égalité des droits, créer librement leurs propres sociétés, en détenir le capital et en confier la gérance, à charge cependant que la gestion des commerces soit dévolue exclusivement aux conjoints et ascendants de premier degré. Voire, l'hôte d'AME déplore le manque de coordination, de collaboration entre les divers intervenants dudit dispositif de soutien mais aussi l'absence de culture d'entrepreneuriat, la méconnaissance des règles managériales... D'où la nécessité d'une modification de l'arsenal législatif et réglementaire, prône-t-elle. Et dans le contexte où l'engouement des femmes pour l'inscription au registre du commerce reste encore contraint par les mentalités misogynes, l'appréhension féminine à s'engager dans un processus de création entrepreneuriale... Un engouement quoique croissant selon les statistiques du CNRC qui indiquent que le nombre des femmes inscrites au registre du commerce s'est accru entre 2006 et la fin janvier 2012, avec un rythme annuel moyen de 3,3%. Ainsi, ce nombre est passé de 101 126 personnes physiques et morales en 2006 à 115 987 femmes dont 111 330 personnes physiques (soit 96%) et 4 657 gérantes d'entreprise (soit 4%) à la fin janvier 2012. Un accroissement dû certainement aux diverses actions de sensibilisation et de vulgarisation que le CNRC déploie, relève Mme Chetitah, en vue de stimuler l'entrepreneuriat féminin et l'inscription. La part des femmes représente seulement 7,5% du nombre global des commerçants inscrits au registre du commerce, soit 153 0283. Comme l'on note que l'intérêt des femmes pour l'artisanat reste encore faible, dans la mesure où la gent féminine n'exerce cette activité qu'à 0,4% en tant que personnes physiques et 1,7% en tant que gérantes d'entreprise. A ce sujet, la représentante du CNRC relève que les femmes préfèrent exercer cette activité individuellement plutôt que de s'associer, au-delà des coopératives artisanales et des dispositions relatives au micro-crédit. En outre, l'on relève que 221 activités de la nomenclature des activités économiques ne sont pas utilisées par les femmes, soit un taux de 16,14% du total des activités, avec 32 pour l'artisanat, 71 pour la production industrielle et le BTPH et 85 dans les services. A contrario, l'inscription féminine individuelle est importante dans le commerce de détail (55 748 soit 48,3% du total des activités), les services (44 432 soit 38,5%) et l'industrie et le BTPH (10 800 pour 9,3%). Comme l'inscription de sociétés commerciales est importante dans les services (2 175 gérantes soit 37,6%), la production industrielle et le BTPH (1 467 gérantes soit 25,4%) et l'import-export (1 094 gérantes pour 18,9%).
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Posté Le : 17/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : C B
Source : www.lesoirdalgerie.com