Selon le journal malien L'indépendant, les trois Algériens du Comité de
suivi de l'Accord d'Alger du 4 juillet 2006 qui étaient attendus, mardi, au
ministère malien de l'Administration territoriale et des collectivités locales,
ne se sont pas présentés à la cérémonie d'adieu qui devait être organisée à
leur honneur. Ce journal s'interroge alors si ces diplomates algériens n'ont
pas décidé, à la dernière minute, de surseoir à leur retrait de l'Accord
d'Alger.
Pour ce journal, «cette hypothèse
paraît confortée par le changement de ton intervenu à Alger au cours des
dernières heures. Au lendemain de la libération des quatre terroristes d'AQMI
pour sauver la vie du Français Pierre Camatte, Alger est passée d'un discours
réprobateur à une simple formulation de vÅ“u». Ce journal écrit encore qu' «à
Bamako même, on s'évertue à dédramatiser la situation dans l'entourage du
ministre de l'Administration territoriale et des collectivités locales, on laisse
entendre que l'Algérie ne s'est pas retirée de l'Accord d'Alger, mais que,
conformément à une décision arrêtée au cours de la dernière session du Comité
de suivi, en juillet 2009, le nombre de ses représentants au sein de cet organe
devait être réduit de trois à un seul (ainsi d'ailleurs que pour ceux du Mali
et de l'ADC, les deux autres parties signataires du document). C'est le départ
de deux de ces trois représentants qui avait occasionné le cocktail manqué
d'hier».
Par ailleurs, sous le titre «Sécurité
dans la bande sahélo-saharienne : le Mali hypothèque la conférence pour faire
plaisir à la France», le journal malien Le Matin revient sur la crise qui
prévaut entre le Mali et ses voisins l'Algérie et la Mauritanie. Une crise
générée par la libération de quatre terroristes d'Al-Qaeda au Maghreb (Aqmi)
arrêtés et détenus sur son sol en échange de celle du Français Pierre Camatte.
Le journal estime que cette crise «risque d'hypothéquer pour de bon
l'organisation d'une Conférence internationale sur la sécurité dans la bande
sahélo-saharienne. Un projet si cher au président Amadou Toumani Touré, mais
qu'il a curieusement compromis pour faire plaisir à la France». «La crise
diplomatique entre le Mali et ses voisins sonne presque définitivement le glas de
la Conférence internationale sur la sécurité dans la bande sahélo-saharienne
(du Sénégal au Soudan en passant par la Guinée, le Mali, le Niger, le Tchad, la
Mauritanie…), programmée et reportée à plusieurs reprises», écrit
L'indépendant. Ce journal considère que ce projet ne peut pas être concrétisé
sans l'adhésion de la Mauritanie et surtout de l'Algérie. «Et pourtant, ajoute
ce journal, cette initiative chère au président Touré, peut être très efficace
pour lutter contre l'essor pris par Al-Qaeda qui, avec ses prises d'otages et
son implication dans le trafic de cocaïne et d'armes, fait planer sur les Etats
du Sahel la menace d'une criminalité rampante». Ce journal écrit encore que
«les rançons obtenues via les prises d'otages et les revenus du trafic de drogue
permettent aux islamistes d'Aqmi de s'armer et de recruter parmi les
populations pauvres de pays comme le Niger, le Mali, la Mauritanie et même le
Burkina». Le Matin écrit que «l'une des conséquences prévisibles de cette
décision des autorités maliennes est le retrait de l'Algérie de l'Accord
d'Alger qui avait mis fin à la rébellion au nord du Mali en 2006». «Avec le
retrait du principal médiateur et facilitateur, des groupuscules peuvent être
tentés de déstabiliser la région nord». Ce journal n'a pas été tendre avec le
président Amadou Toumani Touré à qui il rappelle qu'il est qualifié de »passeur
de rançons» et de «ventre-mou de la lutte contre le terrorisme», par ses
homologues mauritanien et algérien. Plus loin, ce journal estime que «certes la
France a beaucoup Å“uvré à la formation et à l'équipement de l'armée et des
forces de sécurités maliennes contre les terroristes. Mais, son appui ne peut
pas permettre au Mali de se passer du soutien d'un pays comme l'Algérie,
surtout pour la stabilité de son septentrion». Et ce journal d'affirmer : «Ce
n'est un secret pour personne que c'est le refus de ce puissant voisin
(l'Algérie, NDLR), de servir de base arrière aux groupes rebelles qui a
favorisé le retour de la paix dans le septentrion du Mali. Ce qui fait craindre
une résurgence de la rébellion pouvant hypothéquer tous les projets de
développement initiés dans ces régions ces dernières années». Le journal
conclut qu' «en libérant des terroristes qui ont commis des crimes en
Mauritanie et en Algérie, le Mali a mis des grains de sables dans le mécanisme
de riposte communautaire».
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Posté Le : 04/03/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com