C’est une véritable hécatombe qui se produit chaque jour sur les routes d’Algérie au point où, de plus en plus, on emploie le terme de “terrorisme de la route” pour qualifier le phénomène des accidents de la circulation.
D’ailleurs, l’Algérie est tristement bien classée dans le monde concernant le nombre de morts sur les routes. Aujourd’hui, le constat se vérifie avec le dernier bilan de la gendarmerie. Ainsi de 2000 à 2015, le commandement de la Gendarmerie nationale livre des statistiques éloquentes à plusieurs niveaux, avec le premier chiffre brut de 55.350 morts, 653.249 blessés pour 375.581 accidents enregistrés en l’espace de15 ans.
L’ampleur des chiffres ne relève pourtant pas les dessous de ce phénomène, c'est-à-dire les drames humains et sociaux, les vies brisées, les handicapés à vie… D’ailleurs, la gendarmerie, dans son commentaire accompagnant le bilan, évoque justement une situation très sérieuses en déclarant que “le phénomène demeure préoccupant au regard des dégâts qu’il engendre, et dont les causes peuvent s’expliquer par l’inconscience des usagers de la route vis-à-vis du respect du code de la route”.
Car la première remarque, qui est faite et qui inquiète, est celle des causes de ces accidents provoqués en premier par le facteur humain avec 91,76%. Les conducteurs sont à l’origine de 85,68% des cas et les piétons ne participent que pour 6,8% d’accidents.
Viennent par la suite les causes liées à l’environnement et à l’état des routes, soit 8,24%.
En tête des infractions causant un accident mortel et des dégâts corporel et matériel, on trouve l’excès de vitesse dans près de 40% des cas puis les dépassements dangereux pour 13,63%.
Mais là, la situation ne doit laisser indifférent personne, que ce soit l’ensemble des corps de sécurité, des institutions impliquées dans la politique de prévention routière et la société toute entière qui doit se remettre en cause, car le constat est implacable.
Pour les principaux responsables des accidents de la circulation, on retrouve la tranche d’âge des 25-34 ans, soit 35,50%, ajouté à cela des conducteurs ayant un permis de moins de deux ans qui représentent aussi la tranche la plus impliquée avec 41,59%. Un raccourci qui pourrait faire dire, “jeune inconscient et nouveau permis”: le cocktail de la mort sur la route.
Pour autant, l’Algérie ne fait pas face à un phénomène spécifique puisque psychologues et sociologues le disent dans les littératures consacrées à l’analyse des conduites dangereuses pour les jeunes notamment “la conduite et le volant s’apparentent à une expression de virilité et de pouvoir”, nous ajouterons des comportements accentués par une Algérie post-décennie noire, avec l’éclatement du respect des normes, de l’ordre et du civisme en général.
D. LOUKIL
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Posté Le : 31/01/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: dziriya.net ; texte: D. LOUKIL
Source : lberte-algerie.com du jeudi 28 janvier 2016