Algérie

Selon la CAP: La maffia bloque l'économie



Pour le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakech, la maffia politico-financière bloque l'économie nationale et toute action des pouvoirs publics pour soutenir les entreprises.Il a affirmé hier lundi à la Radio nationale que les réformes économiques sont «bloquées par la bureaucratie, la corruption». «Il y a un blocage quelque part dans l'économie nationale», a-t-il dit, avant de souligner qu'il y a ‘'une maffia politico-financière qui, à travers ses actions néfastes, ne permet pas la mise en ?uvre d'un ensemble de décisions dans le sens d'une économie moderne'', affirme M. M'rakech. Pour lui, ‘'c'est une vision qui ne va pas dans le sens de la sauvegarde de l'économie nationale et nous sommes contre''. Pour cela, il a annoncé que la Confédération va remettre, dans les prochains jours, des propositions en matière de lutte contre la corruption à la commission nationale. Il a expliqué que dans la lutte contre la corruption, ‘'nos propositions sont claires, et cette semaine, nous allons remettre une proposition à la Commission nationale de lutte contre la corruption''. ‘'C'est une proposition forte et importante, car on a déjà rencontré la commission et on a discuté de ce fléau. Les pouvoirs publics s'y attachent'', a-t-il ajouté, avant de souligner qu'il y a ‘'des actions urgentes pour déblayer le terrain de la lutte contre la corruption''. M. M'rakech avait déjà au mois de novembre dernier dénoncé les ‘'lobbies'', qui bloquent l'économie nationale et sa croissance, parmi eux celui de l'importation. ‘'Il faut prendre une décision pour un changement radical des méthodes, car il y a des lobbies qui bloquent l'économie nationale, et au premier rang de ces lobbies, il y a celui de l'importation. Vous n'avez qu'à voir les chiffres, c'est un blocage, une position obscure, qui fait qu'on ne peut avancer», avait-il dénoncé. Par ailleurs, le président de la CAP, qui s'est interrogé sur les motifs réels du blocage des entreprises de production et donc de l'économie nationale, estime qu'''aujourd'hui, le climat économique mondial est très difficile, et il l'est encore plus pour nous''. Il a ainsi critiqué certaines politiques économiques, trop appuyées sur les hydrocarbures, qui ont mené vers cette situation d'indigence de la production locale. ‘'Le climat économique est difficile pour nous parce qu'on a opté pour des actions qui nous ont permis de ne pas nous inscrire dans une démarche qui pourrait absolument mettre le développement en avant'', a-t-il souligné, ajoutant ‘'qu'il n'est pas trop tard, car les grandes actions mises en place par les pouvoirs publics vont permettre des solutions''. Pour sortir, par ailleurs de la dépendance des hydrocarbures, le président de la CAP pense qu'''il faut mettre en place une stratégie d'urgence pour cela''. Et ‘'il fallait prendre les bonnes décisions, car il y a eu près de 20 milliards de dollars pour assainir une situation économique à fin novembre 2017, et il faudrait encore 17 à 18 mds de dollars pour 2018 afin de rééquilibrer l'économie. Mais cela ne nous fait pas peur'', a-t-il expliqué en référence au budget de l'Etat mis en place pour résorber le déficit de la balance des paiements pour 2017 et 2018, y compris par le recours au financement non conventionnel. ‘'Il fallait donc prendre des décisions pour répondre à une situation d'urgence'', a-t-il argumenté, estimant, d'autre part, que ‘'les opérateurs économiques sont une force de proposition et non pas en charge de la gestion''. Cette force de proposition que constituent les opérateurs ‘'permet d'atteindre des objectifs permettant le développement, en réduisant les dépenses et en mettant le maximum de produits sur le marché pour les besoins nationaux'', a-t-il ajouté. En outre, le déficit de la balance commerciale influence, soutient le président de la CAP, ‘'directement le mécanisme de développement dont l'entreprise qui est aux premières places''. Dès lors, ‘'il faut une stratégie de modernisation de la grande masse d'entreprises de production, et donc concilier les actions du gouvernement et la mise en place effective d'actions économiques concrètes en direction des opérateurs'', plaide M. M'rakech, qui revendique que ‘'les partenaires doivent être concernés par les actions économiques mises en place par le gouvernement''.
Sur la tripartite, et en particulier pour la prochaine réunion, il a surtout appelé à l'application des décisions, et s'est interrogé sur les raisons de la marginalisation des propositions de la CAP. ‘'Nous avons tout le temps fait des propositions, mais il y a des difficultés de mise en ?uvre. On n'arrête pas de le dire, la CAP a toujours présenté des dossiers'' à la tripartite.
Déjà, après la dernière tripartite d'Annaba, avec l'ex-gouvernement Sellal, il s'était interrogé : ‘'Lors des tripartites, on discute, mais ce qu'on décide ne se concrétise pas, on ne sait plus où ça bloque. Nous discutons réellement des problèmes, mais sur le terrain, il y a des difficultés importantes pour concrétiser les décisions''.


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