Algérie

Selon l'économiste El-Hachemi Siagh: Dubaï World Algérie à l'abri



Dans un entretien accordé à l'APS, l'expert financier, El-Hachemi Siagh, a estimé que les difficultés financières de Dubaï World n'auront aucun impact sur les activités de sa filiale portuaire DP World en Algérie. Selon lui, «ce sont surtout les activités immobilières de Dubaï World qui sont touchées», par conséquent, DP World «ne semble pas touchée par la restructuration». «Je ne pense pas que les activités de DP World en Algérie soient impactées. C'est peut-être, d'ailleurs, l'une des premières entreprises dans le monde dans son secteur», a expliqué le directeur général du cabinet conseil en ingénierie financière Strategica Finance. Rappelons que Djazaïr Port World, filiale algérienne de DP world, prévoit d'investir près de 100 millions d'euros dans la modernisation du terminal conteneurs du port d'Alger, afin d'en augmenter la capacité de déchargement de 10 conteneurs/heure actuellement à 20-25 conteneurs, et d'élargir le port de Djendjen pour lui permettre d'accueillir de grands navires de 15.000 EVP.

 Décryptant la crise financière de Dubaï World, M. Siagh estime qu'elle «n'est pas une surprise vu l'exubérance et la démesure de l'Emirat qui a bâti son développement sur l'immobilier, les services financiers et le tourisme de luxe». Les plus exposés à cette crise sont, selon lui, les banques britanniques. «Ce qui s'est passé à Dubaï signifie simplement que la crise mondiale n'est pas terminée», ajoute l'expert. Concernant l'origine de cette crise, il estime que «les créanciers avaient jugé Dubaï World comme une entité quasi souveraine et, par conséquent, sa dette implicitement garantie par l'Etat, alors que Cheikh Mohammed qui gouverne Dubaï insistait sur le fait que Dubaï World est une société ne faisant pas partie de l'Etat». Quant à sa résolution, El-Hachemi Siagh pense que «toutes les options seront examinées pour la restructuration de ce conglomérat émirati, y compris la vente de certains de ses joyaux, mais Dubaï a de son côté déclaré qu'il ne bradera pas ses actifs pour rembourser ses dettes». Il explique que devant le resserrement du marché du crédit, Dubaï World n'a pu refinancer sa dette. «D'aucuns pensent qu'Abu Dhabi s'en mêlera et cherchera à aider son voisin sans pour autant lui donner un chèque en blanc. Abu Dhabi cherchera sans doute à prendre des positions dans des actifs intéressants et à bon prix», a ajouté Siagh.

 A noter que le gouvernement de Dubaï a déjà clairement fait savoir qu'il ne garantira pas la dette du conglomérat public Dubaï World. Abdel Rahman Al Saleh, directeur du département financier de l'émirat, a expliqué que « s'il est vrai que le gouvernement est le propriétaire de Dubaï World, mais comme la firme a plusieurs activités qui sont exposées à tous genres de risques, la décision avait été prise dès la création de la compagnie qu'elle ne serait pas garantie par le gouvernement». Parmi les autres parties touchées par cette crise, il y a «les entreprises, notamment européennes et asiatiques, qui sont engagées dans les programmes de développement immobiliers, les banques qui ont accordé des crédits immobiliers aux particuliers étrangers dont la valeur des biens a perdu plus de 50 % ainsi que les travailleurs indiens qui transfèrent 12 milliards de dollars en Inde annuellement». A propos des éventuelles répercussions de cette crise sur les économies de la région, le directeur général de Strategica Finance estime que dans tous les cas de figure, «il y aura quand même un «flight to quality», c'est-à-dire une fuite des capitaux vers de meilleurs risques, notamment l'Arabie, le Qatar et Abu Dhabi».




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