L'ambassadeur de France à Alger, M. Xavier Driencourt, en visite dans la
wilaya de Batna, a évoqué mardi la possibilité de créer à l'avenir des unités
de montage de voitures en Algérie, dans le cadre d'un partenariat entre les
investisseurs français et algériens.
Le diplomate, qui s'exprimait
lors d'une séance de travail tenue dans un hôtel de Batna, en présence des
responsables de la Chambre de commerce et d'industrie Aurès, d'opérateurs
économiques et de concessionnaires locaux représentant des constructeurs
automobiles français, a souligné en substance que cette activité pourrait venir
en appoint de celles déjà en cours, liées à la commercialisation et à la formation
dans le secteur automobile. M. Driencourt a en outre affirmé que l'effort
déployé par l'Algérie en matière de développement des infrastructures de base,
notamment le projet de l'autoroute Est-Ouest, encourage l'investissement dans
ce domaine.
Le chef de la mission
diplomatique française en Algérie a fait part à ce propos de la volonté
d'investisseurs français à promouvoir une offre de prestations de qualité dans
le domaine de l'industrie automobile, déclarant : «pourquoi pas le montage de
voiture françaises en Algérie à l'avenir».
Les déclarations du diplomate
français interviennent au moment où plusieurs hauts responsables algériens ont
émis le voeu de mettre en place une véritable industrie automobile par le biais
de partenariat avec des investisseurs étrangers. Le ministre du Commerce,
El-Hachemi Djaâboub, avait émis, il y a une quinzaine de jours, le souhait de
parvenir à un partenariat avec les constructeurs d'automobiles en vue de mettre
en place une industrie automobile en Algérie. Djaâboub avait d'ailleurs estimé
que le Salon international de l'automobile d'Alger était un «évènement
ordinaire et qu'il aurait une autre signification lorsque l'Algérie aura sa
propre industrie automobile et exposera ses propres véhicules».
Plus que le montage, le ministre
de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, M. Hamid Temmar,
souhaite la création d'une véritable industrie automobile. C'est ce qu'il a
clairement signifié en mai dernier lors des travaux de la Task-Force
algéro-coréenne. M. Temmar avait indiqué à ce propos que l'Algérie veut établir
avec la Corée du Sud un partenariat économique basé sur le transfert de
technologie. «Il faut aller vers un partenariat technologique avec la Corée du
Sud, notamment dans les secteurs de l'électronique, la mécanique et la
pétrochimie», a déclaré M. Temmar lors des travaux de la 6e session de la
Task-Force.
Citant le secteur de l'automobile
pour mieux illustrer ce choix dans l'orientation de la promotion des
investissements, le ministre a souligné que l'Algérie entend aller désormais
«au-delà du montage pour créer une véritable industrie automobile». Il a
souhaité, à ce propos, que les discussions d'affaires entre les opérateurs
économiques des deux pays aboutissent à des joints-ventures dans des projets de
la mécanique et de la pétrochimie. Pour le secteur de l'automobile, le
ministère veut même instaurer une chaîne de sous-traitants afin de répondre aux
futurs besoins des constructeurs automobiles qui seront retenus pour la
fabrication des voitures en Algérie.
Un groupement d'opérateurs
économiques algérien, émirati et allemand avait déjà signé, en août dernier, un
protocole d'accord portant sur un partenariat industriel, commercial et
technologique. Ce protocole d'accord porte notamment sur la création de trois
sociétés d'économie mixte qui auront à charge de conduire et d'exploiter des
projets industriels au niveau des pôles mécaniques de Aïn Smara, Oued Hamimine
et Tiaret. La partie émiratie de ce groupement se compose du groupe Aabar
Investments, tandis que celle d'Allemagne comprend les sociétés Man Ferrostaal,
Daimler, Deutz MTU et Rheinmettal.
Il y a lieu de souligner que lors
de sa visite à Batna, l'ambassadeur de France à Alger a noté que les
entreprises françaises manifestent un intérêt marqué pour l'investissement dans
le secteur des banques et des assurances, ainsi que dans le bâtiment et les
travaux publics, lesquels, a-t-il dit, représentent des secteurs dans lesquels
les opérateurs français aimeraient se placer pour participer à la concrétisation
des grands projets que l'Algérie a initiés.
Interrogé à propos de la loi de
finances complémentaire 2009, l'ambassadeur a affirmé que la partie française
n'avait rien à craindre des mesures qui y sont contenues car, a-t-il souligné,
«(nous) avons compris que les autorités algériennes voulaient, au travers de
cette loi, protéger et développer les produits algériens».
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Posté Le : 08/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com