Algérie

Selon l'ABEF: Cap sur le paiement électronique



Après l'introduction de la finance islamique, la diversification des produits et l'ouverture des agences à l'étranger, le cap est mis sur «la généralisation du paiement électronique et du paiement mobile», a déclaré hier Rachid Belaid, délégué général de l'Association professionnelle des banques et établissements financiers (ABEF), sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3.«Les banques algériennes travaillent sur un large déploiement de TPE et de développement du paiement via mobile (mobile paiement), dans le cadre du processus de digitalisation et de modernisation des services bancaires offerts à la clientèle, parallèlement au développement du paiement par mobile», a-t-il déclaré à ce propos.
«La Société des services bancaires (SSB) a finalisé un portail qui va s'appuyer sur des prestataires agréés par le GIE Monétique pour aller vers une implémentation massive de TPE au niveau des commerçants et des opérateurs économiques», précisant que la communauté bancaire travaillait aussi sur l'interopérabilité du paiement mobile, disponible actuellement juste en intra-bancaire.
«Il y a un switch mobile qui est prévu fin décembre à la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique ‘SATIM' et qui permettra à toutes les banques qui ont des solutions mobiles en interne d'être interopérables ce qui développera le paiement sur mobile», a-t-il fait savoir.
Selon lui, il y a actuellement 50.840 TPE en service à l'échelle nationale, tandis que les opérations de paiement sur ces terminaux ont atteint en août dernier 1,7 million d'opérations. Quant aux guichets automatiques de banque (ATM), ils sont au nombre de 3.770 contre 1.376 ATM en 2016, selon les données de l'ABEF.
Selon M. Belaid, la ville nouvelle de Sidi Abdallah a été retenue comme ville pilote dans le cadre de ces opérations relatives au paiement via TPE et le paiement mobile et dont le coup d'envoi sera donné prochainement par le ministre des Finances.
Il a rappelé que le programme de modernisation des services bancaires comprend notamment l'implémentation de nouveaux systèmes d'information, le développement et l'élargissement du réseau bancaire qui compte actuellement 1.720 agences au niveau national, l'ouverture d'agences digitales, de services de mobile banking, de SMS banking et le paiement électronique et ce, «afin de rattraper le retard enregistré».
Plus de 2.000 milliards DA de crédits à l'investissement
A propos des montants des crédits consacrés au financement des importations, l'intervenant explique que «les chiffres de la Banque d'Algérie arrêtés à septembre 2022 démontrent bien que nous sommes sur des crédits à moyen et long terme et non pas sur des crédits d'exploitation qui sont nécessaires en même temps». «Car, poursuit-il, même quand vous investissez en amont il faudrait que vous soyez accompagnés de crédits d'exploitation pour pouvoir produire et vendre ensuite. Si vous prenez en compte la tendance des crédits, c'est plutôt 75% d'investissement et 25% d'exploitation. C'est pour vous dire qu'il y a un effort depuis quelque temps sur le crédit d'investissement, et que nous sommes sur des financements de projets à moyen et à long terme. Les chiffres montrent aussi qu'il y a un accompagnement du secteur public et du privé».
Rachid Belaid a également révélé que «le montant global des crédits accordés à l'économie par les banques est de l'ordre de 10.000 milliards de dinars (MDA)» et sur les trois dernières années, il dépasse les 2.000 MDA», précise-t-il.
«On voit que cette tendance (du crédit à l'investissement) est haussière et qu'avec le nouveau code des investissements, cela encouragera davantage les opérateurs à investir et qu'ils trouveront l'accompagnement nécessaire au niveau des banques pour réaliser leurs projets», affirme encore le délégué général de l'ABEF.
Prochainement une agence bancaire algérienne en Côte d'Ivoire
Par ailleurs, et toujours concernant les crédits à l'investissement, l'intervenant rappelle que les banques prennent des «risques mesurés» du fait que «l'activité bancaire est très réglementée». «Les banques financent les projets qui doivent être financés avec la prise de risque qu'il faut, et le partage de risques quand il le faut, quand c'est des grands projets, afin d'être en phase avec la réglementation de la Banque d'Algérie».
Interrogé par ailleurs sur la récente ouverture de banques nationales en Mauritanie et au Sénégal, le délégué général de l'ABEF a affirmé que la prochaine étape dans ce processus sera la Côte d'Ivoire qui abritera «rapidement» une agence bancaire algérienne, avec pour objectif d'accompagner les opérateurs économiques notamment les exportateurs algériens, mais aussi des investisseurs voulant travailler dans ces pays de l'Afrique de l'Ouest.
Il a ajouté, à ce propos, que le dossier d'ouverture d'une banque algériennes en France, filiale de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) «avance bien», soulignant que cet établissement «jouera un rôle important et aura un apport considérable dans l'accompagnement des exportateurs en premier lieu, mais aussi de la communauté algérienne établie à l'étranger pour capter son épargne».


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