Algérie

Selon Karim Tabbou: Aït Ahmed ne rentrera pas prochainement au pays



Le Front des forces socialistes est un parti de l'opposition qui revendique en urgence un changement politique radical en Algérie. C'est, résumé, l'essentiel de l'intervention, hier samedi, à la radio nationale de M. Karim Tabbou, premier secrétaire du Parti.

Karim Tabou place d'emblée le débat au niveau des changements politiques à faire en urgence, et concomitamment, tire à «boulets rouges» sur le régime. Plus concrètement, les propositions du FFS portent globalement, selon M. Tabbou, sur «le changement du système et des pratiques, et non pas des personnes».

«Ce qui est important, c'est de changer les idées et non les décors», a t-il estimé, rappelant que le parti de M. Aït Ahmed renferme dans ses rangs «des femmes et des jeunes».

Pour lui, le taux de représentativité féminine, au sein des instances élues, ne se pose pas tellement que le code de la famille, qui est «l'obstacle». «Si les autorités veulent faire dans le sérieux, il faut abolir ce code», souligne-t-il, avant de relever que «le problème (de représentativité féminine) n'est pas un dosage cosmétique (20-30%), mais un choix politique».

«Nos propositions pour le changement, c'est qu'il faut arrêter de mentir et se tourner vers la population. Il faut écouter les Algériens, c'est ça le changement», affirme M. Tabbou, selon lequel «le pays est bloqué». «On a cassé les partis politiques, et le drame c'est que le régime n'a même pas été capable de se construire lui- même, et ses appareils n'arrivent pas à mobiliser le peuple», relève-t-il encore, avant de souligner qu'il faut «ouvrir la télévision et laisser les Algériens manifester librement». S'il a, par ailleurs, infirmé la venue prochainement du leader du parti, Hocine Aït Ahmed en Algérie, il est néanmoins resté fidèle aux positions de sa formation: critiques acerbes contre le pouvoir : «aujourd'hui nous sommes dans un pays bloqué, nous sommes face à une impasse intégrale.

Le régime a peur du changement, il a peur d'un adversaire très fort, le peuple algérien, et quand vous avez dans un pays une relation de ce type, d'un pouvoir qui s'organise contre la société, vous avez des situations de police, un Etat bloqué et un régime qui passe son temps à surveiller la société». Il enchaînera ensuite en posant cette question : «nous avons besoin de savoir qui a mené ce pays à la dérive et l'histoire jugera tout un chacun.»

Le premier secrétaire du FFS estimant que «tous les clignotants sont au rouge», martèle que «nous avons besoin en urgence d'arrêter cette dérive».

AIT AHMED VS KHADDAFI

Quant au projet de loi sur les partis politiques, il est pour lui digne d'un régime stalinien, pire que le régime soviétique, lançant «qu'on arrête de justifier la fermeture du jeu politique en agitant l'épouvantail islamiste qu'on a brandi depuis 1991 à ce jour». Sur les «similitudes» de son parti avec le RCD, il s'insurgera en assénant que le FFS se refuse d'être confiné à une région, la Kabylie. Il fait partie de l'Internationale socialiste et est représenté dans l'ensemble du pays, refusant ainsi que le débat soit «ghettoïzé», avant de préciser qu'il n'y a pas eu de réformes politiques en Algérie, puisque les manifestations sont interdites.

Sur les prochaines élections, M, Tabbou va droit au but, souhaitant qu'elles ne se tiennent pas. «Tout le monde sait que ces élections sont à deux tours, qui ont montré leur inefficacité (...) Tout le monde le sait, que nous avons un faux président, de faux députés, etc.», a-t-il encore précisé. Et puis, petit accrochage en direct entre l'animatrice et Karim Tabbou, qui refuse qu'Aït Ahmed, l'icône vivante du FFS, soit assimilé, pour sa longévité à la tête du parti, à Maâmar Kadhafi. En lui posant cette question, l'animatrice ne s'attendait pas au courroux de Tabbou qui répliquera par «Aït Amed a libéré un pays, Kadhafi a écrasé un pays «. Pour autant, il est resté évasif sur le programme politique et économique du parti, et a laissé entendre que le FFS, comme à son habitude, ne devrait pas participer aux prochaines élections prévues en 2012.




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