L'émissaire international Kofi Annan a annoncé avoir présenté au président syrien, Bachar Al-Assad, dimanche, «une
série de propositions concrètes qui auraient un impact réel sur la situation
sur le terrain et aideraient à lancer un processus visant à mettre fin à la
crise qui prévaut en Syrie».
M. Annan, qui s'exprimait devant la presse à
l'issue de son entretien avec le président syrien, a affirmé que les
discussions se sont centrées sur la nécessité «d'un arrêt immédiat des
violences et des meurtres, d'un accès aux agences humanitaires et d'un
dialogue». Pour l'émissaire international de l'ONU, la réponse réaliste est
d'accepter le changement et d'adopter des réformes qui jetteraient les bases
solides d'une Syrie démocratique et d'une société pacifique, stable, pluraliste
et prospère sur la base du droit et du respect des droits de l'homme. Lors
d'une première rencontre samedi, le président Assad
avait affirmé que Damas était «prêt à faire réussir tout effort sincère pour
trouver une solution», tout en prévenant que tout dialogue était voué à l'échec
tant qu'il y aurait «des groupes terroristes oeuvrant pour semer le chaos».
Par ailleurs et selon le ministre
des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, le
Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères a approuvé, samedi au
Caire, au terme de sa réunion, le projet d'ordre du jour des travaux du sommet
arabe prévu le 29 mars à Baghdad. Dans une
déclaration à l'APS, M. Medelci a indiqué que
plusieurs questions politiques et organisationnelles intéressant les pays
arabes seront à l'ordre du jour du sommet de Baghdad.
Parmi les questions politiques figurent en particulier les questions syrienne
et palestinienne. Concernant les questions organisationnelles, M. Medelci a indiqué que la feuille de route du groupe de
travail chargé de la structuration de la Ligue arabe fera l'objet d'un débat approfondi
par les dirigeants arabes. La question syrienne, qui s'est taillée la part du
lion lors des réunions du conseil, a fait l'objet d'une réunion du Comité
ministériel arabe chargé du dossier. Cette réunion à laquelle a pris part le
ministre russe des AE, Sergueï Lavrov, a permis d'échanger les informations
concernant la mission de Kofi Annan
qui a effectué une visite au Caire avant de se rendre à Damas, a précisé le
ministre. Le chef de la diplomatie russe et ses homologues arabes se sont mis
d'accord sur cinq points. Il s'agit de mettre fin à la violence d'où qu'elle
vienne, de mettre en place un mécanisme de supervision impartial, de rejeter
toute ingérence étrangère dans les affaires internes de la Syrie, d'autoriser
l'acheminement de l'aide humanitaire sans entraves et de soutenir la mission de
l'envoyé de l'ONU et de la Ligue
arabe en Syrie, Kofi Annan.
Au terme de ses entretiens avec le président syrien Bachar
Al-Assad, Kofi Annan soumettra le rapport aux secrétaires généraux de
l'ONU et de la Ligue
arabe, a ajouté le ministre.
Toujours à propos du dossier
syrien, les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, d'Europe et de Russie se
réunissent, aujourd'hui, au siège des Nations unies pour célébrer
officiellement le Printemps arabe, mais la Syrie devrait dominer les débats qui s'annoncent
conflictuels, selon l'AFP qui cite des diplomates. Parmi les ministres des
Affaires étrangères présents à cette réunion du Conseil de sécurité de l'ONU
figurent l'Américaine Hillary Clinton, le Russe Sergeï
Lavrov, le Britannique William Hague, le Français Alain Juppé et l'Allemand
Guido Westerwelle. Selon ces mêmes diplomates, la
mission de médiation de Kofi Annan
auprès de Damas, entamée samedi, n'a donné pour l'instant aucun résultat
tangible. «Assad est déterminé à ne pas céder et le
fossé se creuse entre la Russie
et les Occidentaux», explique ce diplomate de haut rang d'un pays membre du
Conseil. «La rencontre de Kofi Annan
à Damas avec Bachar Al-Assad
n'a, semble-t-il, mené nulle part. On ne voit pas comment cette réunion (de
lundi) peut déboucher sur autre chose que de nouvelles frictions», ajoute le
même interlocuteur. Hillary Clinton et Sergueï Lavrov auront un entretien
bilatéral en marge de la réunion du Conseil. Hier, dans une interview accordée
à la radio Europe 1, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé,
a indiqué qu'en s'opposant à la résolution du Conseil de sécurité sur la Syrie, Moscou cherche à
«faire payer» l'Occident pour son intervention en Libye. Le chef de la
diplomatie française a affirmé que la
Russie a toujours eu des intérêts économiques majeurs en
Syrie…, notamment avec les marchés d'armement extrêmement importants… Toujours
d'après Juppé, la Russie
«craint la contagion islamiste sur son propre territoire».
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Posté Le : 12/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com