L'Algérie et le Maroc seront contraints d'accélérer leurs importations de
céréales car leurs productions sont attendues en baisse de près de 50%. C'est
ce qu'a révélé hier dans sa note mensuelle FranceAgriMer.
Selon Gautier Le Molgat, analyste chez Agritel, cabinet spécialisé dans les matières premières
agricoles, il y a risque de voir des tensions fortes en mai et juin sur les
marchés puisque beaucoup de pays vont vouloir faire des stocks. Selon cette
même note, l'installation sur l'Europe occidentale et une partie de la Méditerranée d'une
sécheresse hivernale inhabituelle inquiète le monde agricole et les marchés des
céréales d'autant plus que les dégâts consécutifs à la récente vague de froid
ne sont pas encore totalement évalués.
Après un automne particulièrement
sec, l'Europe fait désormais face à un manque de précipitations hivernales. Parmi
les pays les plus touchés: l'Espagne, le Portugal et le sud de la Grande-Bretagne
qui ont connu l'hiver le moins humide depuis plus d'un demi-siècle. Et le
Maghreb (Maroc et Algérie principalement) affiche une situation similaire. Ce
manque de pluies, expliquent les spécialistes, a déjà des conséquences sur les
cultures de céréales et les agriculteurs sont particulièrement inquiets. Sur
les marchés des grains, c'est principalement la demande qui pourrait être
bouleversée et le risque d'une hausse des cours est fort alors que les prix
alimentaires évoluent déjà à des niveaux élevés. Les experts du secteur cités
dans cette note mensuelle affirment qu'il faut que le printemps soit pluvieux, car
la situation n'est pas encore irréversible.
Pour faire face à un éventuel
déficit en mai et juin, l'Algérie (qui connaît déjà une nette régression en
matière de production céréalière) sera contrainte d'augmenter ses stocks de
céréales et partant de revoir à la hausse sa facture alimentaire durant les
mois à venir. Cette facture, faut-il le rappeler, connaît déjà une hausse
sensible. Et selon les statistiques du Centre national de l'informatique et des
statistiques des douanes, CNIS, du mois de janvier, la facture alimentaire de
l'Algérie a connu une hausse de près de 19%. Les chiffres du CNIS montrent
clairement que l'augmentation de la facture est due essentiellement à
l'importation des céréales et des légumes secs, les « céréales, semoule et
farine » ayant connu une augmentation de 44,98%, passant de 204,2 millions de
dollars en janvier 2011 à 296 millions de dollars une année plus tard. L'Algérie
est le premier importateur mondial de blé dur (1,7 million de tonnes), en
dehors de l'Italie, et le 5ème en blé tendre (4,3 millions de tonnes), devenant
ces dernières années l'un des premiers pays importateurs de céréales dont le
maïs. Ainsi, du 1er juin au 30 novembre 2011, et au niveau des statistiques, l'Algérie
a acheté 850 mille tonnes de blé de plus que par rapport à la même période un
an auparavant.
Concernant la production
céréalière en Algérie, elle a connu une nette régression en 2011. Les chiffres
communiqués par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural font
état de 42,45 millions de quintaux récoltés à l'issue de la moisson alors qu'en
2009, à titre d'exemple, ce sont plus de 60 millions (61,2 millions) de
quintaux qui ont été récoltés. La saison 2010 a connu également une baisse de plus de 27%
par rapport à l'année précédente. Rachid Benaïssa
avait expliqué pour rappel que cela était dû à un «recul important» de la
récolte de l'orge.
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Posté Le : 18/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com