L'ouverture du capital des entreprises publiques au privé ne dépassera pas les 34%, a indiqué, hier, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. Ce dernier a ajouté que cette ouverture du capital est exclusivement destinée aux investisseurs locaux et "pas aux étrangers". "Nous sommes en 2015 et aucun pays au monde ne fonctionne avec des entreprises publiques à 100% ou s'appuie à 100% sur son budget", soulignet- il lors de son passage à l'émission l'3invité de la Rédaction " de la chaine 3 de la Radio nationale. "Toutes nos entreprises doivent s'ouvrir, s'internationaliser y compris les grandes entreprises publiques", a-t-il insisté. Toute ouverture de capital d'une entreprise publique devra cependant respecter un certain nombre de pré-requis à savoir l'obtention de l'aval du Conseil des participations de l'Etat (CPE) et la possession d'argumentaires valables et d'instruments juridiques proté- geant l'emploi et les filières concernées, a-t-il avancé. Interrogé, par ailleurs, sur l'objectif escompté par l'article 66 du projet de loi, autorisant l'ouverture du capital des entreprises publiques à l'actionnariat national résident, le ministre a expliqu é que le motif de cette disposition est la modernisation et le renforcement de la capitalisation de ces entreprises d'une part et "l'attrait de l'argent qui dort dans les sacs" d'autre part. En plus, cette ouverture "n'est pas destinée aux étrangers mais elle profite uniquement aux investisseurs locaux et aux gens possédant de l'argent qui dort", a-t-il encore soutenu. "Nous avons une stratégie pour sortir, d'ici à deux ou trois ans, des subventions généralisées des prix pour aller à une vérité des prix, puis nous allons procéder à un soutien frontal à travers l'octroi d'une sorte de deuxième salaire pour les citoyens ayant des revenus inférieurs à un certain seuil", a déclaré M. Benkhalfa sur les ondes de la Radio nationale. Il s'agit, déclare M. Abderrahmane Benkhalfa, de s'appuyer désormais sur des ressources financières nationales, parmi lesquelles la fiscalité représente une bonne part, pour maintenir la croissance, les recettes tirées habituellement de la vente des hydrocarbures ayant chuté de quelque 45%. Concernant le volet fiscal, le ministre signale que le pays entend récupérer par ce biais environ 3.000 milliards de DA " afin d'assurer la transition du pays, de l'économie du pétrole à celle de l'économie réelle ". Le gouvernement, qui se penche sur la finalisation de la segmentation des populations visées, veut que les prix des produits de base comme le lait, le sucre ou l'huile, aujourd'hui inférieurs de 50% de leurs valeurs réelles, "augmentent progressivement" et que les personnes percevant un revenu inférieur à un seuil à déterminer plus tard, "recevront une sorte de deuxième salaire", a-t-il précisé. Selon lui, le gouvernement compte également libérer progressivement, dès 2016, les prix des produits tels ceux des carburants, de l'électricité et du gaz, pour les remettre "à leur valeur réelle". La loi de Finances pour 2016, qui vient d'être adoptée par l'APN va, assure-t-il, décourager les importations inutiles, permettre une lutte plus efficience contre la désorganisation du marché en allant vers la " vérité des prix " et lutte contre le gaspillage et les trafics en tous genres. "Nous ne pouvons plus vivre dans le même confort " assène-til, rappelant que l'électricité est subventionnée à plus de 70%, de même que le sucre, le lait ou la semoule et qu'il s'agit, dorénavant, d'en libérer " progressivement " le coût. Il affirme que les couches les plus vulnérables qu'il a estimées à " 10 millions de citoyens " seront protégées par l'allocation d'une sorte de " deuxième salaire". Le projet de loi de finances pour 2016, adopté lundi par l'APN, prévoit déjà l'augmentation des prix de ces produits énergétiques en ajustant le taux de la TVA pour passer de 7% actuellement à 17% sur la vente de gasoil, sur la consommation du gaz naturel dépassant 2.500 thermie/trimestre et sur la consommation d'électricité dépassant les 250 kilowatt-heure/trimestre. "Nous allons progressivement libérer les prix parce que nous sommes à un niveau de gaspillage qui n'est supportable par aucune économie", a-t-il argué en ajoutant qu' "aucun pays ne peut maintenir, dans une telle conjoncture, 1.800 milliards de DA (19 milliards de dollars) de transferts sociaux". Quant à l'article 71 du PLF 2016, autorisant le ministre des Finances à réajuster les budgets à travers un simple décret sans passer par le Parlement, M. Benkhalfa a estimé que cet article est entouré de "beaucoup d'incompréhension". Pour lui, il est temps que l'Algérie, à l'instar des autres pays, "dispose d'un instrument de vigilance et d'une capacité de gestion de son budget mois par mois", surtout que les projets "se comptent par milliers alors que les financements sont en baisse". Evoquant, par ailleurs, l'opération de bancarisation de l'argent informel, M.Benkhalfa a fait part d'un "bon déroulement" de l'opé- ration mais sans indiquer le montant. Il a avisé, à cet effet, les Algériens détenteurs de fonds à l'étranger du fait que plusieurs pays s'orientent vers plus de rigueur en termes de secret bancaire, en les invitant à rapatrier ces fonds pour les investir en Algérie. Enfin, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a fait savoir que le Groupe d'action financière (GAFI), chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent, va tenir sa prochaine réunion annuelle en Algérie en janvier 2016. S. B.
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Posté Le : 03/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com