La population en colère Une quarantaine de citoyens représentant les neuf localités de la commune de Selmana se sont présentés hier au siège de la wilaya pour réclamer une audience avec le wali afin de lui remettre une lettre revendicative dans laquelle ils dénoncent les pratiques du président de l?APC, demandant purement et simplement le départ de celui-ci. Les faits reprochés à leur président d?APC sont nombreux : gestion arbitraire, usurpation de terres agricoles appartenant aux citoyens, utilisation de faux, favoritisme dans la distribution des emplois du filet social et dans la distribution des logements ruraux, détournement des projets hydrauliques en faveur des terres agricoles appartenant au maire et à sa famille et la mise à sa disposition des terres mises en défens par l?Etat, etc. Les citoyens de Selmana dénoncent également le fait que le premier magistrat de la commune est analphabète pour n?avoir jamais fréquenté l?école. Même pas primaire. Les contestataires seront finalement reçus par le directeur de la réglementation générale qui les informera qu?une énième commission d?enquête sera dépêchée sur les lieux tout en leur précisant qu?il n?est pas de ses prérogatives de suspendre le maire. A leur sortie de la wilaya, les représentants des habitants de la commune de Selmana, située à quelque 90 km du chef-lieu de wilaya, ont tenu à dégager leur responsabilité en cas de recours à la violence par les citoyens. Ils comptent également se rendre à la Maison de la presse, à Alger, pour « mettre les autorités locales devant leurs responsabilités ». Cette menace, à peine voilée, fait craindre le pire. En effet, la plupart des citoyens en colère sont armés dans le cadre de l?autodéfense, et le bras de fer (citoyens/président de l?APC) dure depuis cinq ans, se soldant par la fermeture du siège de l?APC à deux reprises. L?intervention et les promesses des autorités administratives ont permis quelques trêves. Aujourd?hui, les contestataires ont tenu à prévenir contre les dérives qui pourraient embraser la région sachant que les différends à propos des terres dégénèrent souvent en conflits violents. Le maire de Selmana, accusé de hogra flagrante, affirmera qu?il est intouchable étant donné qu?il est couvert par de hauts responsables locaux et d?Alger, selon les déclarations faites par la population de Selmana à la presse locale.
Posté Le : 02/08/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Benyagoub Nora
Source : www.elwatan.com