Sellal réunira les partenaires sociaux en décembre La rencontre sera consacrée à la relance du débat sur le secteur productif national

Une rencontre entre le Premier ministre Abdelmalek Sellal, les responsables de la centrale syndicale
et les représentants des organisations patronales sera tenue «dans les prochaines semaines», soit juste après les élections locales du 29 novembre, a-t-on appris de sources sûres.
La tenue de la tripartite fait partie «de la nouvelle dynamique instaurée dans la gestion de plusieurs départements ministériels relevant du secteur économique depuis l'installation de la nouvelle équipe gouvernementale».
La réunion qui sera consacrée à «l'examen de plusieurs questions relevant des secteurs socioéconomiques, sera dédiée à la poursuite du processus du dialogue instauré ces dernières années entre les partenaires sociaux».
«La nouvelle dynamique» mise en place par la nouvelle équipe de l'Exécutif a pour objectif de «renforcer le secteur industriel national» et de «relancer la production nationale dans divers secteurs en impliquant davantage les entreprises algériennes dans tous les projets lancés», ont ajouté nos sources.
Ce processus a été déjà déclenché par le département de Chérif Rahmani, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement qui a tenu plusieurs rencontres avec les acteurs et les partenaires de son secteur afin de «mettre en place une certaine organisation qui aidera à mieux identifier les lacunes existantes et les blocages rencontrés en vue de relancer ce secteur».
Ces rencontres avec les partenaires concernées a permis l'installation de onze groupes de travail chargés «d'élaborer des propositions pour remettre les tissus industriel et productif nationaux sur les rails». Les commissions de travail chargées d'examiner la relation entre les opérateurs nationaux et les banques, la situation du tissu industriel, l'état du tissu dormant, la relation entre opérateurs et services fiscaux et autres institutions publiques, les contraintes à l'investissement et autres, devront finaliser aujourd'hui la rédaction du rapport final avant de le remettre au Premier ministre.
«Le rapport final appuie la politique de mise à niveau et recommande le déblocage de financements au profit des entreprises. Il sera question ainsi de créer des entreprises championnes et de développer, à côté, un vaste champ pour les PME performantes avec la mise en place d'un environnement adéquat». Le rapport final servira de document de base pour la préparation des états généraux de la PME prévus avant la fin de l'année en cours.
500 entreprises privées performantes sur 35 000
Le même travail se fait actuellement au niveau du département de l'habitat et de l'urbanisme où il est question de «trouver les mécanismes nécessaires pour organiser les opérateurs du bâtiment et de les rendre performants afin de les impliquer dans les projets de réalisation de logements et équipements publics».
Lors de la réunion tenue samedi entre Abdelmadjid Tebboune, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, et les opérateurs du secteur pour la concrétisation de ces mesures, le ministre a proposé d'instaurer «des projets de lois pour l'allégement des cahiers des charges, la réduction de la caution de garantie pour les nationaux, le revue à la baisse des conditions d'octroi des permis de construire et de conformité».
A court terme, le but recherché à travers ces mesures est d'augmenter les capacités annuelles de réalisation pour passer de 80 000 unités à 120 000 unités par an. Il sera question également de la création de la banque de logement dont la mission est «d'accompagner les opérateurs économiques à travers des crédits bonifiés destinés à l'achat de nouveaux équipements de dernière génération pour moderniser le secteur».
Selon les chiffres communiqués par le ministre, il existe 35 000 entreprises privées activant dans le secteur du bâtiment dont 3500 sont qualifiées et 500 sont performantes. Le ministre a insisté sur la formation des opérateurs.
Pour les problèmes du marché des matériaux de construction, M. Tebboune a annoncé l'ouverture de huit nouvelles cimenteries avec une capacité de 21 millions de tonnes par an dans deux ans, et la cession de deux carrières de production de sable et de gravier à Alger. Il a aussi annoncé le lancement d'une opération de recensement des opérateurs activant dans le secteur afin de connaître avec précision «le véritable potentiel existant».