L'Algérie n'affecte que 65% de sa ressource hydrique à l'agriculture. C'est
ce qu'a révélé, hier, Abdelmalek Sellal,
ministre des Ressources en eau, qui s'exprimait sur les ondes de la radio
chaîne 3. Le Maroc et la
Tunisie affectent plus de 70% de leurs réserves hydriques à
l'agriculture. Le ministre explique qu'«en Algérie la priorité est accordée à
la consommation d'eau des ménages». Le ministre soutient qu'«une fois la
bataille de l'alimentation en eau potable est gagnée, l'agriculture sera mieux
fournie en eau». Pour lui, la réalisation, en cours, de 13 barrages et le
lancement de plusieurs chantiers dans le secteur hydraulique, permettra
d'atteindre un taux de 70% de ressources en eau qui sera affecté au secteur
agricole. Et le ministre de souligner que son département mise sur l'épuration
des eaux usées pour les mettre à la disposition du secteur agricole. «Au jour
d'aujourd'hui, indique M. Sellal, nous avons une
capacité de 600 millions de m3 d'eau épurés qui peuvent être assurés par 105
stations d'épuration implantées à travers le territoire national. Cette
quantité est destinée pour être réinjectée dans l'agriculture». Et d'admettre
qu'«il y a encore des efforts à faire dans ce domaine».
Selon le ministre, l'Algérie a des
réserves d'eau potable pour deux années. «Le taux du remplissage des 68
barrages en exploitation tourne aujourd'hui à plus de 73%, contre 62% en 2010»,
affirme le ministre. M. Sellal estime que l'actuel
taux de réserve «met le pays à l'abri d'un quelconque problème
d'approvisionnent en eau pendant deux années». «Les nappes souterraines ont été
surexploitées aussi bien pour les besoins de l'irrigation agricole que pour
l'alimentation en eau potable, ce qui a eu comme conséquences un important
déficit de cette matière, mais aujourd'hui, on commence à redresser la barre et
à maîtriser la situation grâce à l'abondance de l'eau», ajoute-t-il.
Interrogé sur la disponibilité de
l'eau au cours du mois sacré de ramadhan qui coïncide, cette année, avec la
période des grandes chaleurs du mois d'août, M. Sellal
a tenu à être rassurant. «Nous sommes conscients qu'aussi bien au mois de
ramadhan que lors de la saison estivale, la demande de l'eau augmente
sensiblement. Nous redoublons d'efforts pour assurer l'eau en quantités
suffisantes aux ménages», assure-t-il. Selon le ministre, la consommation
moyenne d'eau potable par personne atteindra 185 litres/jour à l'horizon 2025
contre 170 litres
actuellement et 90 litres
au début des années 2000.
«L'Algérie possède aujo-urd'hui les moyens qui lui permettent de couvrir les
besoins des citoyens en eau potable pour plusieurs années», assure M. Sellal, et ce, «grâce aux investissements lancés en matière
de réalisation de barrages et de dessalement d'eau de mer».
Concernant les nappes albiennes, le
ministre rappelle que les études montrent que sur un potentiel estimé à 40 000
milliards de m3 que recèle l'Algérie, seuls 5 milliards de m3 sont exploités. Il
impute les problèmes d'approvisionnement à la vétusté du réseau de distribution.
Une telle situation, explique le
ministre, a amené l'Etat à procéder à la rénovation de ce réseau qui a touché
une cinquantaine de grandes agglomérations. Interrogé sur le prix de l'eau, M. Sellal indique que «nous sommes loin du prix réel sachant
que le mètre cube coûte 32 DA dont le citoyen ne paie que le tiers». Il ajoute
dans ce sens que l'Etat soutient le prix de cette denrée vitale, assurant que
l'augmentation du prix n'était pas à l'ordre du jour. A propos du contrat
conclu avec le groupe français «Suez» dans le cadre de la gestion déléguée des
services de l'eau dans la capitale avec la Société des eaux et d'assainissement d'Alger (Seaal) et devant expirer en septembre prochain, le ministre
indique que «des négociations sont en cours avec cette société pour une
prorogation de cinq ans de ce contrat en vue de consolider les résultats
réalisés en matière de maîtrise et de distribution d'eau».
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Posté Le : 19/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com