Algérie

Sellal Ibn Mouawiya Point Zéro : les autres articles



Où était finalement le problème ' Les jeunes du Sud se sont rassemblés, ont manifesté et scandé leurs slogans. Puis sont rentrés chez eux, en bonne santé démocratique, encadrés par des policiers déçus qui ont reçu l'ordre de ne pas les tabasser. En fin de compte, pourquoi ce harcèlement judiciaire, cette diabolisation, appels «patriotiques» à faire échec à l'impérialisme, théories du complot remixées par les DJ de l'unité nationale, dont Louisa Hanoune, et le travail des journaux baltaguis expliquant cette manifestation comme sécessionniste et organisée de l'étranger ' Pour rien, les chômeurs du Sud ont manifesté sans pour autant trouver de travail et personne n'est mort, pas même un chef de daïra. Mais on aura encore noté chez le régime et ses clients la même peur des manifestations, des libertés, des télévisions privées, de l'initiative économique et de l'indépendance de la justice, cette peur du XXIe siècle, enfant d'une première peur, de la fin du XXe.
Les autorités ont donc, après la marche, promis des mesures pour créer des emplois et demandé à l'ENTV de retransmettre les revendications des chômeurs. Pourquoi pas avant ' Parce que le gouvernement n'agit jamais, il réagit soit par la répression, soit par la promesse quand il ne peut frapper. Mais on ne regrettera pas les insultes du Premier ministre et son ignorance. Dans ce qu'il considère comme une insulte, cherdima, pour qualifier les «malfaiteurs» du Sud, il s'est trompé. Historiquement, le terme cherdima a été utilisé par Yazid, fils de Mouawiya du califat omeyyade de Damas, pour qualifier les intellectuels scientifiques des «Ikhwane Safa», les frères de la pureté, groupe pré-maçonnique privilégiant la rationalité sur l'émotion religieuse et opposé à la corruption, le féodalisme et l'injustice qui avaient cours dans les hautes sphères de l'empire. C'est donc un compliment. Merci à Mahmoud et à Sellal.


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