Algérie

Sellal face à la culture d'entreprise



Sellal face à la culture d'entreprise
«Nous sommes là pour vous écouter. Pour s'écouter. Dites-moi où ça cale!». En faisant cette demande aux patrons et syndicalistes invités à débattre des moyens de relancer l'entreprise économique algérienne, jeudi dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, connaissait, en fait, la réalité de bon nombre de ces blocages. La veille, son gouvernement faisait adopter, par le Sénat (comme l'APN avant lui), la loi de finances 2013 qui prévoit de nouvelles mesures pour soutenir l'investissement. De ce côté-ci cela devrait donc moins «caler». Il y a aussi la décision de rééchelonner les dettes bancaires des entreprises. Quant à celui de la dette fiscale, «l'opération avance moins rapidement que dans le domaine bancaire», reconnaît le ministre des Finances, Karim Djoudi. Une lenteur à intégrer aux autres blocages. Même chose lorsque le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, annonce que la désorganisation du secteur du commerce est en cours de «résolution définitive». C'est une autre «cale». Si la Banque d'Algérie se prépare, sur instruction du Premier ministre, à un nouveau règlement pour faciliter la gestion bancaire, c'est à l'évidence un verrou qui a été identifié. Au moment même où se tenait cette réunion, l'Office central de répression de la corruption a publié un communiqué où il déclare qu'il vient d'être doté «de tous les moyens humains et matériels, en vue de répondre aux missions qui lui sont assignées». Ce qui veut dire que cette vieille «cale» qu'est la corruption fait de la résistance à toutes les «thérapies». Idem pour la bureaucratie. Tout ceci incite à penser que Sellal espérait, à travers cette réunion, compléter sa «liste» des blocages qui freinent le décollage de notre économie. Une démarche de rigueur pour parfaire son recensement et disposer ainsi du maximum d'indications sur son tableau de bord. La réunion de jeudi a-t-elle profité au Premier ministre' A-t-il eu une réponse à sa question' Pas si sûr! De ces vis-à-vis nous n'avons entendu que des généralités. Du genre qu'il faille «légiférer». Sans autre précision. De «climat social serein» a instaurer. De «task force». D'«utilisation de toutes les capacités nationales». Rien du comment! Plus grave, pas une seule voix n'a évoqué la principale «cale» de toutes les autres. Il est clair que l'Algérie dispose de moyens financiers, d'une «conjoncture internationale propice» comme l'a si bien relevé Sellal, il ne lui manque que l'entrepreneur. Le ministre de la Formation professionnelle, Mohamed Mebarki a effleuré le sujet devant les sénateurs, en déplorant que «les jeunes n'affichent pas beaucoup d'intérêt à ces spécialités (celle des travaux publics)» laissant ainsi des places pédagogiques vides. Il a effleuré le sujet car cela est malheureusement valable pour bon nombre d'activités industrielles. Deux constats le confirment. L'attrait des jeunes pour la restauration rapide et le transport, d'une part, et d'autre part, le fait que seules les entreprises familiales se développent et atteignent, chez nous, la taille de groupes industriels. C'est par là que le travail d'une «vision rénovée» souhaitée par Sellal, devrait démarrer. Cette «cale» qui bloque l'esprit d'entreprendre est la plus difficile à soulever!


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)