Sellal aujourd'hui à Ghardaïa

Le directeur de la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika pour l'élection présidentielle du 17 avril 2014, Abdelmalek Sellal, a opéré un changement dans son programme de campagne pour se rendre aujourd'hui dans la wilaya de Ghardaïa.En effet, Abdelmalek Sellal animera aujourd'hui trois meetings à Metlili, Beni Izguene et Dhaya. Il faut dire que ces manifestations qui, initialement, n'étaient pas au menu, ont été décidées suite à la détérioration de la situation à Ghardaïa et la reprise des échauffourées depuis samedi qui ont fait des dizaines de blessés et provoqué l'incendie d'une dizaine de locaux et de plusieurs véhicules.Abdelmalek Sellal, qui s'est rendu le 10 février dernier dans cette wilaya en tant que Premier ministre pour tenter de ramener le calme et mettre fin aux affrontements qui, rappelle-t-on, ont fait sept morts depuis leur déclenchement en décembre 2013, avait promis la prise de mesures à même d'améliorer la situation des habitants de Ghardaïa, dont la distribution de 30 000 lots de terrain à bâtir, en plus du renforcement des mesures de sécurité.Un calme précaire a été enregistré suite à cette visite, mais les escarmouches n'ont malheureusement pas tardé à éclater de nouveau, avec leur lot de victimes et de dégâts matériels. Abdelmalek Sellal réussira-t-il, cette fois en tant que directeur de la campagne électorale du candidat Abdelaziz Bouteflika, à ramener le calme de façon permanente à Ghardaïa'Les habitants de Ghardaïa rêvent de retrouver le calme et la sérénité d'antan. Contacté par nos soins, la cellule de crise et de suivi (CCS), mise en place depuis les évènements de décembre, craint que cette visite ne soit qu'une halte pour préparer le terrain du rendez-vous électoral, en dépit de la haute tension enregistrée ces derniers jours. «Sa visite en tant que Premier ministre n'a rien changé.Qu'est-ce qu'il pourra changer en tant que directeur de la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika '», s'interroge M.Hammou du CCS d'une voix désespérée, ajoutant : «Nous vivons dans une vraie caserne et cela n'a pas arrangé les choses, et comme vous le constatez, les accrochages se poursuivent. Alors, il est inutile de vous dire que les gens ici sont complètement découragés».Notons que les échauffourées se poursuivaient hier après-midi entre les habitants du quartier Melika et Hadj Messaoud. Les manifestants ont utilisé des cocktails Molotov et des jets de pierres. Dans la soirée de lundi à mardi, les émeutes se sont propagées dans les quartiers Baba Saâd et Aïn Lobeau. Plusieurs blessés ont été enregistrés et plus d'une vingtaine de locaux incendiés.