Sellal à la rencontre de Medvedev

Si l'objectif avoué de ce déplacement est éminemment économique, cette visite ne pourra pas s'extraire d'un contexte politicosécuritaire régional et international chargés d'évènements.En déplacement demain à Moscou, le Premier ministre Abdelmalek Sellal rencontrera son homologue Dmitri Medvedev. L'agenda a été confirmé hier, l'agence de presse Sputnik reprenant un communiqué du cabinet du Premier ministre russe qui, en revanche n'a pas encore confirmé la rencontre officieusement annoncée, qu'aura M.Sellal avec le président russe Vladimir Poutine. Laconique, le communiqué note que «durant la réunion, les Premiers ministres russe et algérien examineront l'ensemble des questions d'actualité dans la coopération russo-algérienne en matière commerciale-économique, scientifique-technique, culturelle et humanitaire». Si l'objectif avoué de ce déplacement est éminemment économique, puisque les deux pays veulent revoir l'accord commercial signé à l'époque de l'ex-Union soviétique et des discussions sont prévues dans les domaines de l'énergie, de l'industrie, de l'agriculture et des technologies de pointe, cette visite ne pourra pas s'extraire d'un contexte politicosécuritaire régional et international chargés d'évènements et de rebondissements. La part du lion reviendra aux questions géopolitiques et en pole position la question syrienne. Surtout que cette visite coïncide avec le déplacement effectué à Damas par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe.En effet, Abdelkader Messahel a brisé un embargo mondial sur la Syrie. M.Messahel a réaffirmé «le soutien de l'Algérie à la Syrie dans sa lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent». Réitérant l'appui de l'Algérie à la Syrie qui subit «une agression terroriste qui vise à anéantir les fondements de l'Etat, à s'emparer du pouvoir par la force et à semer la terreur»,M.Messahel a rappelé que l'Algérie «a souffert des affres du terrorisme durant plus d'une décennie». En total accord sur les questions sécuritaires en Afrique du Nord, au Sahel et au Moyen-Orient, l'Algérie et la Russie partagent les mêmes visions surtout quand il s'agit d'intervention dans les affaires internes des pays tierces. La Russie et l'Algérie ont été les seuls pays à se démarquer de l'unanimisme international au sujet du dossier syrien insistant sur le fait que seule la solution politique réglera le problème syrien et que l'intervention étrangère ne fera qu'empirer la situation du pays. A Moscou, Abdelmalek Sellal abordera également la situation de la Libye, un pays totalement plongé dans le chaos depuis les bombardements des forces de l'Otan. L'Algérie fait toujours cause commune avec la Fédération de Russie quand il s'agit d'éviter une intervention militaire étrangère comme c'est le cas actuellement en Libye où se font entendre des bruits de bottes occidentales. La question du Sahel et la protection des frontières avec l'aide des Russes notamment en matériel seront également abordées lors de cette visite. L'Algérie et la Russie semblent décidées à diversifier leurs relations économiques. En dehors de l'armement, le volume des échanges commerciaux ne dépasse pas 2 milliards de dollars, ce qui est dérisoire face aux opportunités existantes.