Abordant la crise économique que traverse le pays et l'approche que l'Exécutif compte suivre afin d'y faire face, le Premier ministre s'est attelé surtout à minimiser son ampleur.Intervenant, hier, devant les investisseurs à Tizi Ouzou où il a effectué une visite à l'effet de s'enquérir de l'état d'exécution des projets à caractère socioéconomique, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a évité tous les sujets qui fâchent et qui polarisent l'actualité nationale.Ni le MAK, ni l'affaire du rachat d'El Khabar par la filiale du groupe Cevital Ness-Prod, ni encore l'annonce de Rebrab concernant l'introduction en Bourse des actions du groupe El Khabar n'ont été évoqués. Lors de son intervention d'une demi-heure consacrée aux questions économiques, le Premier ministre s'est contenté d'une déclaration sibylline dont il est difficile de cerner le destinataire. "Nous ne sommes pas contre ceux qui veulent gagner de l'argent, il nous faut juste un peu de transparence, autrement, on ne cible personne, notre rôle est de lever les contraintes pour relancer la machine économique", a-t-il déclaré. Abordant la crise économique que traverse le pays et l'approche que l'Exécutif compte suivre afin d'y faire face, le Premier ministre s'est attelé surtout à minimiser son ampleur. "Notre pays a résisté et continue de résister très bien à la chute des prix de pétrole, et ce, contrairement à beaucoup de pays. Nous avons de quoi tenir encore 3 à 4 ans grâce aux réserves de change", a-t-il déclaré, non sans poser, toutefois, la condition de ne pas dépasser 30 milliards d'euros d'importation.Tout en se disant optimiste et que la crise sera surmontée, Sellal a estimé que l'année la plus difficile est cette année, 2016. "En 2017, la crise sera moins difficile et en 2018, elle le sera encore moins", a-t-il déclaré.Poursuivant son discours, Sellal a fini, toutefois, par avouer que "l'Algérie est confrontée à un sérieux problème de liquidité", mais exclut tout recours à la planche à billets. "On ne va jamais jamais s'aventurer à cette façon de procéder qu'on a connue par le passé", a-t-il insisté, tout en excluant, également, toute remise en cause de la politique sociale de l'Etat algérien et, par conséquent, les transferts sociaux qui constituent, dit-il, "un gagede la répartition de larente". Tout en estimant que l'Etat a trop compté, jusque-là, sur les revenus pétroliers, au point, dit-il, que "la valeur du travail n'existe plus dans notre pays", le Premier ministre est revenu sur son fameux modèle économique qu'il avait déjà annoncé pour avril dernier. "Le nouveau modèle économique qui impliquera des restructurations sera à l'ordre du jour de la prochaine tripartite au même titre que la politique de croissance économique", a-t-il annoncé en estimant qu'il était temps de remettre la machine sur les rails. "Il n'y aura pas de baisse de production de pétrole avant 2033 et ce qu'on engrangera de cette production servira désormais à asseoir une économie solide pour éviter tout recours à l'endettement extérieur", a-t-il expliqué.Tout en soulignant la nécessité d'?uvrer à lever les entraves pour pouvoir relancer l'investissement productif, Sellal a considéré que la règle 49/51 ne peut constituer un frein. "C'est un faux problème", a-t-il jugé en soulignant que les partenaires étrangers l'ont compris. Pour preuve, il cite plusieurs investissements en passe de réussir dans ce cadre, comme le projet de construction d'hélicoptères algériens de qualité, qui seront bientôt exportés. Pour conclure, Sellal, qui estime que la production nationale doit conquérir l'Afrique tant qu'elle ne peut concurrencer ni l'Europe ni l'Amérique, a annoncé une rencontre à la mi-novembre prochain qui regroupera 2 000 hommes d'affaires africains à Club-des-Pins.Samir LESLOUS
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Posté Le : 30/05/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir Leslous
Source : www.liberte-algerie.com