Algérie

Self-service



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Pendant que les débats tournent autour du port du short le vendredi et du poste de vice-Président dans une Constitution qu'on ne verra peut-être jamais, on continue à se servir, dans un calme olympien. C'est le cas du ministre des Ressources en eau qui aurait profité d'une visite officielle à Khenchela en septembre dernier pour repartir avec des attributions de terrain dans sa poche, à titre privé.Ce qui a provoqué la colère de plusieurs membres de l'APW de Khenchela, colère qui a provoqué la colère du wali. On aurait pu leur dire : «Prenez un verre d'eau, ça va vous calmer, il n'y a rien de bien grave, même les ministres ont des enfants dans le besoin.» Mais l'humour n'est pas un argument politique, tout comme l'effroi devant cette légèreté avec laquelle on prend des bouts du pays pour les donner à des amis n'est pas un argument judiciaire. Avec tous ces organismes de contrôle, aussi nombreux qu'inutiles, on en viendrait à regretter la disparition du DRS, sauf qu'il a lui aussi couvert en son temps les scandales des hauts dirigeants.La formule n'est donc pas la bonne et en l'absence d'une justice autosaisissante, un ministre aurait donc tout normalement troqué de l'eau contre de la terre, et étant lui-même chef suprême de l'eau, tout indique que cette terre sera bien arrosée et donnera des kiwis à la saison prochaine.C'est en tout cas sur cette grande patrie généreuse de ministres milliardaires et géophages que fleurit, en ce printemps, la question : l'Algérie est-elle plus malade ou en meilleure santé que son Président ' Les pneumologues ayant disparu, selon une autre information rapportée par la presse, il faut revenir à Antonio Gramsci : «La crise, c'est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître.» Pour l'Algérie, coincée dans une impasse de l'histoire, le dos au mur d'une clinique réservée aux familles, le choix est-il entre l'euthanasie et la césarienne '




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