Algérie

Self-control



A-t-on cassé le rythme du confinement - qui a donné de bons résultats en matière de lutte contre le coronavirus - à travers l'allègement du couvre-feu au début du mois de Ramadhan, accompagné d'une permission de réouverture de plusieurs commerces, dont les salons de coiffure, les pâtisseries et les magasins de vêtements et de chaussures, visant une réduction de l'impact économique et social de la crise sanitaire d'une part, et d'autre part permettre aux citoyens de souffler un peu durant cette période de jeûne ' Pas si sûr. Car, le relâchement dans l'application des mesures barrières contre la propagation du coronavirus et le non-respect des règles de confinement sont principalement signe de non assimilation des exigences qui doivent impérativement accompagner l'assouplissement décidé par les autorités. Il fallait donc compter avec cet esprit responsable des citoyens qui ne doivent en aucun cas se défaire des réflexes du respect de la distanciation sociale dans les commerces, notamment ceux connaissant une affluence durant le Ramadhan, les pâtisseries, les locaux souvent improvisés pour la vente du kalb ellouz et de la zlabia et autres surfaces commerciales spécialisées dans le prêt-à-porter ainsi que l'instauration de règles strictes d'hygiène à appliquer par les commerçants eux-mêmes. D'une manière quasi collective, les gens se sont malheureusement rués sur les commerces, dans l'anarchie d'une promiscuité qui fait effectivement craindre le pire. Face à ce comportement caractérisé par une véritable foire d'empoigne à la veille et en ce début du Ramadhan, la sonnette d'alarme est tirée de partout, avec des appels insistants qui plaident pour le renforcement des mesures de confinement pour empêcher la propagation du coronavirus. Les appels en question supposeraient que les autorités se sont engagées dans un déconfinement progressif, alors que c'est faux. Parce que, de leurs côtés, les autorités défendent bien dans ce cadreun confinement prolongé, décidé le lundi dernier et qui va jusqu'au 14 mai. Faut-il également relever que l'application de l'assouplissement des mesures consacrées à la lutte contre le coronavirus est laissée à l'appréciation des responsables locaux, qui peuvent durcir les mesures en question à tout moment et en tout lieu s'ils estiment que la santé des citoyens est mise en danger ' Constatant que cette période est marquée par les achats des habits de l'Aïd pour les enfants, qui envahissent avec leurs parents les commerces du prêt-à-porter, le ministre du Commerce a décidé dans ce contexte d'interdire l'entrée dans les commerces aux enfants de moins de 16 ans, et il tiendra pour responsable les commerçants, eux-mêmes, dans l'application de cette mesure. D'autres responsables à El Eulma ont décidé de fermer les célèbres marchés de «Dubai» et de «Belaala «, après une brève réouverture, suite au constat ces derniers jours d'une affluence record soutenue par une anarchie indescriptible. Morale de la question : il faudrait, peut être, s'adapter à la situation au lieu de crier au scandale et appeler au durcissement des mesures dans la lutte contre le fléau coronavirus. Certains pays, comme la Suède, comptant sur le civisme de ses citoyens, n'a pas appliqué le confinement du tout. L'Algérie n'est certes pas la Suède, mais dans ce contexte pandémique, il n'y a pas d'autres bons choix que de s'y rapprocher. Parce que, au bout de tous les confinements, la vie doit bien reprendre son cours, sans pour autant baisser la vigilance dans le combat contre le coronavirus en usant du self-control.


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