Algérie

Séjour avec les participants à Tamale


Une cohabitation entre Lions et Aigles Les sélections de la Tunisie, du Sénégal et du Cameroun ont vécu une expérience fort enrichissante durant leur séjour à l?hôtel Gunfeld (Tamale). Tamale (Ghana) : De notre envoyé spécial Elles ont cohabité durant plusieurs jours dans cet établissement qui est en réalité une petite cité universitaire, qui vient d?être livrée au comité d?organisation de la CAN 2008 qui la cédera aux étudiants au lendemain de la clôture de la CAN 2008. Les Tunisiens et les Sénégalais arrivés les premiers se sont vite adaptés aux difficiles conditions d?hébergement et de restauration ; car ils partageaient le même bloc et la même salle de restaurant, séparée par une sorte de paravent. Le lieu n?offre aucun confort à l?exception du calme que même les cris des corbeaux ne perturbent point. La pré-compétition a été dure à passer. La journée des joueurs se résumait aux trois passages à table, à la séance d?entraînement quotidienne et à la sieste. Les communications avec l?extérieur étant difficiles en raison de la défectuosité du réseau. Au Ghana, Tamale c?est le bout du monde. Cette contrée, au nord, est très pauvre. Elle est peuplée de Ghanéens et de Sénégalais de confession musulmane. Voir des professionnels, venus de divers horizons, vivre à Tamale sans trop se plaindre des conditions difficiles dans lesquelles ils préparent une si importante compétition a de quoi surprendre. Sollicité pour connaître son avis sur cet aspect, Jules François Bocandé, ancien baroudeur des Lions de la Teranga et actuellement membre du staff technique dira : « Les garçons ne disent rien parce qu?ils savent pourquoi ils sont là. Gagner la coupe d?Afrique justifie tous les sacrifices et ils en font ici à Tamale. » Le secrétaire général de la Fédération tunisienne de football (FTF), Khaled Kraim, était très anxieux au début du séjour. Il explique les raisons de son angoisse : « Les conditions de séjour ne sont pas faciles et j?ai peur que les joueurs ne s?adaptent pas vite au contexte dans lequel ils sont appelés à évoluer durant les douze jours du premier tour. S?ils arrivent à tenir le coup, ce sera un exploit. » Les hommes de Roger Lemerre l?ont réalisé. En plus de s?être rapidement adaptés à l?environnement, ils ont réalisé un parcours honorable qui les a propulsés aux quarts de finale où ils affronteront demain (lundi) les Camerounais qui ont pris la place des Sénégalais partis à Kumasi avant de rentrer chez eux. La première partie du séjour s?est globalement bien déroulée. Tunisiens et Sénégalais ont vécu en intelligence. Il n?était pas rare de voir Habib Bey (Sénégal) deviser avec Issam Jomaâ (Tunisie) sur des sujets comme leur carrière en Angleterre et en France ou l?état de la pelouse. L?ambiance était bon enfant jusqu?à l?intrusion de quelques journalistes tunisiens qui ont donné le tournis au sélectionneur Roger Lemerre. Il ne se passait plus un jour sans que le Français ou les confrères ne fassent état « d?entraves à l?exercice de la profession (journalistes) et de dépassements (Lemerre) ». Ces frictions tunisiennes étaient sans conséquences sur l?ambiance générale qui régnait au niveau du site. Les Sénégalais suivaient avec détachement l?épisode Lemerre-journalistes. Les Lions de la Teranga n?ont pas connu ce genre de problème dans la mesure où eux avaient pris la (sage) précaution d?interdire aux journalistes de franchir le seuil de leur bloc. Contrairement à son collègue Roger Lemerre qui ne traînait pas trop dans le salon et la salle de restauration, Henry Kasperczack se montrait plus expressif avec les envoyés spéciaux de la presse sénégalaise. Lemerre et Kasperczack, c?est deux styles différents. Que dire alors de celui de l?allemand Otto Pfister qui est arrivé comme une tornade à Tamale. Le sélectionneur de Cameroun a marqué son territoire dès les premiers instants où il a posé le pied dans l?hôtel qu?il a qualifié « d?établissement tralala » en signe de désapprobation par rapport aux conditions d?accueil réservées à la délégation camerounaise. Le vieux routier allemand (74 ans, paraît-il) qui sillonne l?Afrique depuis 36 ans ne rate aucune occasion pour? tirer sur tout ce qui bouge autour de lui. Un jour, il fait le procès des dirigeants et organisateurs à coup de déclarations fracassantes? qu?il cherche à atténuer quelques heures après? il jure qu?il va solliciter le président de la FIFA pour « virer de l?hôtel tous les agents de joueurs qui n?ont pas le droit d?y être », avant de réclamer l?interdiction de filmer ses joueurs à l?entraînement, sous le regard de son collaborateur Thomas N?kono qui n?arrête pas de le taquiner sur ses déclarations. Au plus fort de sa colère de vendredi soir, il change de sujet et hèle votre serviteur : « Comment est la situation à Alger ? On vit toujours bien là-bas ? C?est un pays que j?aime beaucoup. Peter Schnittger fait du bon travail hein ? ». Interrogé sur ses déclarations d?après match contre le Soudan (chambres non disponibles à l?arrivée des Lions indomptables à l?hôtel, repas servis très en retard), il répond : « Ici si on ne gueule pas on ne règle rien. Je sais ce que je fais. A mon âge, je ne vais pas changer. » Les confrères camerounais ne s?y frottent pas trop. Ils ne sont pas prêts d?oublier sa réplique cinglante à une question d?un confrère adressée au ministre de la Jeunesse et des Sports du Cameroun, lors de la présentation d?Otto Pfister après son recrutement par le responsable de la tutelle. Le journaliste a dit au ministre : « Vous pensez que ce vieux coach va faire l?affaire ? », l?Allemand s?est alors emparé du micro, sans attendre la réponse du ministre, pour répliquer : « Faites venir votre femme et le vieux vous montrera ce dont il est capable. » L?assistance a très peu apprécié. « C?est son style et il ne changera pas », note un observateur qui le connaît bien. Dans deux jours, Tamale retrouvera son calme. Ses hôtes (durant deux semaines) seront partis. Les Sénégalais cherchent leur voie après leur sortie ratée à la CAN 2008, les Tunisiens continueront à gérer la mésentente Lemerre-journalistes et les Camerounais accorderont un congé à Otto Pfister pour qu?il aille se ressourcer auprès de ses proches du côté de Cologne et Bale. La CAN 2008 aura vécu. Au revoir Tamale.
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