Algérie

Seïf-Eddine Zekri enfin sauvé Après un combat de 10 ans



Seïf-Eddine Zekri enfin sauvé                                    Après un combat de 10 ans
Le jeune malade revit grâce aux hommes de bonne volonté et à des centaines de bienfaiteurs des deux rives de la Méditerranée.
Le jeune Mohamed Seïf-Eddine Zekri (23 ans), qui souffrait depuis l'âge de 18 mois d'une amyotrophie spinale de type 2, terrible maladie neuromusculaire nécessitant une prise en charge multidisciplinaire, a enfin été opéré avec succès à l'hôpital Necker (Paris XVe).
Il est rentré chez lui dimanche dernier, après avoir subi une longue et pénible intervention ayant ciblé une scoliose malformative dorsolombaire et une hydonéphrose avec lithiase urétérale bilatérale, conséquences évolutives et dangereuses de sa maladie.
Le jeune patient a retrouvé une capacité respiratoire de 68%, laquelle devra atteindre les 80% avec une soixantaine de prochaines séances de rééducation au centre de thalassothérapie de Sidi Fredj. Il pourra ainsi reprendre ses études (5ème année ingéniorat en nutrition), qu'il suivait assidûment en dépit de son grave handicap. «J'étais mourant, et je vis à nouveau ; je peux me tenir droit et respirer sans difficulté pour la première fois de ma vie, même si je suis toujours sur une chaise roulante, je sais que j'ai eu beaucoup de chance, surtout avec des parents comme les miens, et toutes les âmes charitables qui m'ont aidé jusqu'au bout», nous a-t-il déclaré, hier, à son domicile, le visage rayonnant de bonheur, malgré la douleur encore vivace, - mais normale- après une telle opération.
Et d'ajouter : «Je souhaite que tous les malades de mon pays puissent accéder aux soins, et retrouver la joie de vivre.» Il faut souligner que les soins intensifs dont il a bénéficié en France, il les doit à la persévérance et au courage de ses parents, qui n'ont jamais baissé les bras devant le refus réitéré du Conseil national médical de leurs multiples demandes de prise en charge depuis une dizaine d'années, et surtout aussi à l'admirable sens du devoir et à l'infinie générosité dont ont fait preuve des hommes de bonne volonté, tels le wali de Constantine, M. Noureddine Bedoui -qui a effectué toutes les démarches auprès de président de la République-, le président du comité de la mosquée Emir Abdelkader, Hadj Ahmed Benabderrahmane, -qui n'a pas arrêté un seul instant de s'inquiéter de l'évolution de l'opération-, ainsi qu'à des centaines de bienfaiteurs, d'ici et de l'autre côté de la Méditerranée.
Il serait, néanmoins, utile de rappeler, que le jeune malade et son père ont fait face, en France, à un incompréhensible et cruel refus du Conseil médical d'accorder le complément de prise en charge pour la rééducation au centre de Villiers sur Marne qui suit obligatoirement ce genre d'acte chirurgical.
Kamel Zekri, le père de Seïf, nous livre, à ce sujet, le témoignage suivant : «Quand mon fils en a eu fini avec son intervention, j'étais aux abois, je ne savais que faire pour la suite de la prise en charge ; je n'ai pas cessé d'en aviser les responsables concernés en Algérie ; on ne daignait même pas me répondre ; mon fils a dû rester un mois de plus à l'hôpital Necker, alors qu'il n'en avait plus le droit ; nous avions honte de mettre dans l'embarras l'équipe médicale, et surtout le Pr. Miladi, qui a été tout le temps à nos côtés ; nous étions carrément livrés à notre sort, et c'est la collecte effectuée par la mosquée Emir Abdelkader qui a permis à mon fils d'aller en rééducation, sans laquelle toute l'opération, qui a coûté très cher à l'Etat algérien, aurait été vaine.»


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