Algérie

Seïf al Islam el Gueddafi prend date



Il a choisi de laisser parler un représentant qui, à Tunis, confirme aux Libyens qu'il faudra compter sur sa présence lors de l'élection présidentielle dont la date n'est pas encore connue, mais qui, selon la feuille de route de la médiation onusienne, devrait avoir lieu courant 2018.L'annonce est tombée lundi dernier, au soir, Seïf al-Islam al Gueddafi, le fils de l'ancien guide libyen, sera candidat à la prochaine élection présidentielle. Et c'est officiellement que l'un de ses représentants, Ayman Bouras, à partir de Tunis, a confirmé la nouvelle sans apporter d'autres indications sur ses tenants et ses aboutissants. Seif al Islam a choisi Tunis pour expliquer qu'il compte reconstruire la Libye «avec l'aide des pays voisins». La date de cette déclaration ne doit rien au hasard.
Elle correspond en effet au début des frappes contre la Libye par l'aviation de l'Otan, en 2011. Seïfal-Islam Al Gueddafi n'a jamais fait mystère de sa volonté de revenir sur le devant de la scène politique en Libye. Il l'a toujours laissé entendre à travers les dires de ses proches. Depuis sa libération, il a promis à maintes reprises de s'adresser, «le moment venu», directement à ses sympathisants, mais jusqu'à présent, il estime que la situation sécuritaire est telle qu'elle ne lui permet pas de s'afficher ouvertement.
C'est ainsi que, pour cette annonce, il a choisi de laisser parler à sa place un de ses représentants qui, à partir de Tunis, confirme aux Libyens qu'il faudra compter sur sa présence lors de l'élection présidentielle dont la date n'est pas encore connue, mais qui, selon la feuille de route de la médiation onusienne, devrait avoir lieu impérativement au cours de l'année 2018. Ayman Bouras a précisé que Seïf al-Islam envisage néanmoins de s'adresser aussi vite que possible au peuple libyen, alors même que son programme électoral se limite, pour l'instant, à deux points pour lesquels il existe un consensus général dans le pays, le dialogue politique et la réconciliation nationale.
Seïf al-Islam promet une entière disponibilité à accueillir, à «bras ouverts», tous les protagonistes qui se veulent mobilisés pour le retour à la paix et pour la relance du développement du pays dont il entend consacrer le retour au double plan régional et international. Le porte-parole de Seïf al Islam affirme également qu'il détient une «vision politique, sécuritaire et sociale», avec «un programme de réforme et un projet pour l'avenir», ajoutant qu'il envisage la reconstruction de la Libye avec l'aide conséquente des pays voisins, clin d'oeil manifeste à l'adresse de l'Algérie, de la Tunisie et de l'Egypte qui ne cache pourtant pas ses liens avec le turbulent maréchal Khalifa Haftar. On le savait depuis sa remise en liberté par les milices de Zintan, en juin 2017, le retour de Seïf al Islam sur la scène politique résulte tout à la fois de son ambition propre que de la volonté des tribus Guedadfa qui s'estiment marginalisées et fragilisées par les évènements intervenus en Libye au lendemain de la «Révolution» de 2011. D'ailleurs, les précédentes élections de 2012 et 2014 ont vu le boycott massif des membres de ces tribus qui considéraient à juste titre n'avoir pas de candidats représentatifs de leur courant propre. Or, durant la récente campagne de recensement des électeurs, un nombre élevé d'inscriptions a été enregistré dans leur fief de sorte qu'il est évident qu'une forte participation peut être attendue de leur électorat. A cela s'ajoute le fait que, même réclamé par la CPI de La Haye, Seïf al Islam bénéficie d'une grande popularité non seulement en Libye mais aussi dans plusieurs pays africains. Protégé par les milices de Zintan qui l'ont libéré au grand dam des autorités de Tripoli et de Tobrouk, il multiplie depuis une année les rencontres avec les forces libyennes intéressées par son come-back ainsi qu'avec certains pays dont l'influence est importante en Libye, tout en gardant secrète sa résidence alternative, pour des raisons évidentes de sécurité. En 2017, après sa libération, il a rencontré sa mère Safia Farkech, toujours à Zintan, pour décliner l'offre de la Russie d'accueillir les derniers membres de la famille Al Gueddafi...


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