Algérie

Séduire et convaincre l'électorat constantinois, tout un programme



Séduire et convaincre l'électorat constantinois, tout un programme
Photo : Riad
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili

Il y a une réalité à laquelle le Front des forces socialistes ne pourra pas se soustraire, quelle qu'aurait été la volonté de l'importante délégation qui s'est déplacée, samedi dernier à Constantine, entre la population locale et le parti de Hocine Aït Ahmed, il y a une rupture qui a trop duré. D'autant plus que celle-ci (rupture) est venue sans que le FFS, faute d'une réelle et permanente politique d'implantation, ne soit jamais parvenu à prendre langue avec les habitants malgré la présence d'une forte communauté kabyle. Cela étant, le FFS a toujours eu bonne presse à Constantine et reste, aux yeux de la classe moyenne et de l'élite intellectuelle, la seule des formations politiques respectables. La présence, au cours de son meeting, aux premiers rangs, nonobstant leur retrait de la chose politique (officielle) généralement pour des raisons d'éthique et de respect des valeurs humaines et morales, de personnalités du who's who local en est la meilleure preuve.Après une série d'interventions dont celle d'I. Belagh, secrétaire de wilaya, de W. Hamrouche, tête de liste à Constantine, M. Bouchachi, ancien président de la LADH, le premier secrétaire du parti prendra (avec un retard de 3 heures sur l'horaire prévu) la parole pour expliquer la décision du FFS de marquer sa présence à des élections où la fraude ne risquera pas d'être absente mais «où semblent toutefois prévaloir des garanties de transparence, lesquelles ont conforté notre décision, voire plus précisément celle de nos militants d'y participer par nécessité tactique après une évaluation de la nouvelle donne nationale (allusion feutrée aux réformes politiques engagées par le chef de l'Etat)». L'orateur considérant alors la disponibilité d'un vade-mecum à même d'encadrer le changement effectif auquel aspire le FFS et plus particulièrement à un moment où la conjoncture internationale et notamment celle voisine ne permet plus de naviguer à vue au risque de rompre les équilibres précaires sur lesquels reposent l'Algérie, une Algérie qui n'a pas, en réalité, besoin de tirer des enseignements sur ce qui se passe dans les pays voisins en raison d'une expérience vécue il y a vingt-deux ans déjà «sans pour autant que ce qui se fait actuellement en Tunisie ne soit négligé». Allusion inévitable à la nécessité d'une Constituante et pourquoi pas à l'avènement d'une deuxième République comme aboutissement obligatoire et obligé.La présence du Front après une «désertion» en 2002 et 2007 vient mettre fin au recours à la chaise vide en guise de rejet d'un régime immuable, lequel, la nature ayant horreur du vide, n'arrêtera jamais de prendre racine. «Pendant une cinquantaine d'années sans qu'en réalité rien ne change» et c'est à ce changement obligatoire, clé de voûte du combat politique de Hocine Aït Ahmed, qu'aspire le Front, considérant, par ailleurs, par la voix de son premier secrétaire, en mesure de l'obtenir, suggérant de manière subliminale que les lignes ne bougeront qu'une fois le système intégré et investi par les forces démocratiques.Pour Ali Laskri, il n'est plus question de revenir à une situation antérieure, allusion faite à la tragédie des années 1990 qu'il impute dans la foulée au pouvoir et ses affidés. S'agissant enfin de la liste de candidatures pour la wilaya de Constantine, M. Bouchachi, dans une plaidoirie qui a plongé la salle dans un silence de cathédrale, s'est évertué à associer les réformes pharaoniques tous azimuts engagées en 1989 par un Mouloud Hamrouche alors chef du gouvernement, au changement quasi-similaire qui résulterait de l'élection de la liste du FFS à Constantine dont la pilote Wijdane Hamrouche n'est autre que la nièce. Toutefois, le challenge est loin d'être gagné pour l'unique et importante raison que la ville de Constantine reste rétive, d'une part, à se rendre dans les bureaux de vote et d'autre part, à donner des voix, pour ceux qui s'y rendent, à des partis à l'image du FFS et/ou du RCD qui traînent, à tort ou à raison, les stigmates de partis politiques régionalistes. Le rejet véhément et sans doute sincère d'Ali Laskri de cet apparentement réducteur sera-t-il suffisant ' Le 11 mai, cela se saura.




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