La Chifa au ralenti
L?engouement et l?optimisme qui ont caractérisé le lancement de l?opération de la confection de la carte sanitaire Chifa, en janvier dernier, semblent s?émousser au fil des jours. Malgré les portes ouvertes, initiées par la Cnas de Constantine, le commun des assurés ne comprend toujours pas à quoi servira cette carte, et en quoi elle pourra régler toutes les tracasseries qu?il avait avec l?administration. L?opération, qui ne touche actuellement que les retraités et les malades chroniques, dans une première étape, n?a pas encore trouvé son rythme de croisière. La plupart des assurés que nous avons rencontrés pensent que Chifa va remplacer le carnet du tiers-payant, pas plus. « Je me suis renseigné auprès des guichets de la Cnas et on m?a assuré que la carte ne va servir qu?aux malades chroniques et aux retraités », nous dira un assuré à l?agence de Bellevue. Lors d?une rencontre initiée par le conseil de l?ordre, il y a quelques jours, des médecins, dans le privé pour la plupart, ne sont pas allés de main morte. L?un des participants a même déclaré : « Cette carte est une fumisterie. Elle va jouer un rôle d?espion pour donner le nombre réel de nos patients au fisc, et révéler le prix de nos consultations et des opérations chirurgicales. Il ne faut pas se laisser faire et il faut dès à présent boycotter cette carte ». Des propos on ne peut plus révélateurs quant aux intentions des « cabinards », médecins ou dentistes, et des patrons de cliniques d?imagerie médicales ou de chirurgie, dont certains voudraient continuer à pratiquer dans l?opacité qui a toujours caractérisé la profession avec comme éternels victimes les clients, pardon, les patients. Mais là où le bât blesse, c?est le carrousel interminable des assurés, tiers- payants et retraités, au niveau des agences de la Cnas, qui n?en finissent pas de présenter des dossiers sans cesse rejetés. La cause ? Tout simplement la photo de l?assuré qui ne répond pas, selon les préposés aux guichets, aux normes exigées pour la confection de la carte. « C?est la troisième fois qu?on me refuse un dossier à cause de ces maudites photos », nous dira un assuré à l?agence-siège. « Pourtant je pense avoir donné la qualité requise, et s?ils pensent que je vais aller chez le photographe de leur choix, ils peuvent toujours attendre », ajoutera-t-il. Une exigence qui caractérise apparemment toutes les agences de la Cnas, car deux fois sur trois, l?assuré se verra retourner son dossier, avec comme consigne d?aller « se faire photographier chez? ». Il y a eu tellement d?insistance de la part des employés de la Cnas que le doute est né quant à une connivence entre ces derniers et le photographe qui exerce au niveau de l?avenue Zâabane, que nous n?avons pas nommé. Des photographes de la ville se sont rapprochés de nous pour dénoncer ce monopole octroyé à l?un des leurs, alors que tous les photographes de la wilaya ont été instruits grâce à des dépliants explicatifs quant à la nature des photos désirées, et se sont pour la plupart exécutés. Cherchez l?erreur?
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Posté Le : 28/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hamid Bellagha
Source : www.elwatan.com