Algérie

Sécurité industrielle, énergie et protection de l'environnement



«Nous venons d'établir une structure très importante à Alger qui couvre l'Afrique du Nord et l'Egypte», nous a déclaré le vice-président de Honeywell, une multinationale spécialisée dans les systèmes de sécurité industrielle et environnementale.

La capitale portugaise a abrité du 26 au 29 octobre dernier la conférence annuelle du groupe Honeywell où ont été présentés des systèmes de sécurité des plus modernes et dont les normes répondent parfaitement aux exigences «protectrices» environnementales. «Nous avons mis en place des systèmes de sécurité pour équiper les sites industriels mais qui prennent en même temps en charge les impératifs besoins de limiter le plus possible les émissions de gaz. C'est d'ailleurs pour cela que nous serons au sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique», a affirmé le vice-président du groupe.

 Dans ce rendez-vous périodique regroupant ses cadres et ses partenaires de la région MENA (Moyen-Orient-Afrique du Nord), le groupe se voulait percutant pour convaincre de la fiabilité de ses procédés et de la nécessité de leur utilisation en ces temps «pollueurs». L'ouverture en 2005 de sa représentation à Alger lui sert de tremplin pour s'implanter sur un marché que ses responsables qualifient de promoteur. «Nous sommes déjà établis en Afrique du Sud et la filiale d'Alger représente pour nous la structure la plus importante en Afrique du Nord, Egypte comprise (NABUR). Nous venons aussi depuis deux mois de mettre en place une joint-venture en Libye», nous a déclaré le vice-président du groupe, le Hollandais Edwin Van Den Maagdenberg.

 Dans une rencontre très restreinte en marge des travaux de la conférence annuelle, le vice-président fait savoir que «l'Algérie est une structure très importante pour nous, nous prenons ça tellement au sérieux, c'est pour cela qu'il nous est tout aussi important de faire travailler sur place des compétences locales». Le bureau d'Alger a, en effet, comme directeur général Meziane Ghaoui, un cadre diplômé de l'université de Guelma, et a déjà recruté 30 ingénieurs, tous algériens. «C'est un signe de confiance aux compétences algériennes mais c'est aussi un message aux autorités du pays pour profiter du business et ceci en construisant des partenariats solides et fiables», nous dit le directeur régional. «Promouvoir tous les systèmes mis en place à partir de l'Algérie signifie qu'elle constitue la plus grande plate-forme en Afrique pour Honeywell. Le plus important pour nous est la maintenance», nous précise-t-il dans un aparté qu'il a animé avec le Portugais Sergio Santos, directeur Business pour la région MENA.



«Technologie innovante avec l'éthique en plus»



Le directeur régional Algérie insiste sur le fait que le groupe industriel «tient à réaliser des projets dans la région pour moindre temps et moindre coût. Nos projets sont compétitifs de par leur coût mais aussi parce que ce sont des compétences locales qui les développent.» Il note que Honeywell a signé en 2005 un contrat de maintenance avec le groupe Sonatrach, renouvelable tous les trois ans. La multinationale a conclu en 2005 dans ce cadre avec la filiale de Sonatrach Naftec un contrat de modernisation et d'instrumentation de la raffinerie d'Arzew pour un montant de 48 millions d'euros, soit 4,575 milliards de dinars. Il s'est agi de l'installation à Arzew d'un système numérique pour assurer le fonctionnement, l'optimisation et le contrôle des installations et d'un autre, annexe, pour la sécurité (feu et gaz) par échange d'informations. Le contrat comportait aussi la réalisation d'une nouvelle salle de contrôle centralisée résistante à l'explosion, le tout répondant aux normes de protection de l'environnement. Les raffineries d'Arzew, d'Alger, de Skikda et de Hassi Messaoud devaient bénéficier de programmes de réhabilitation et de modernisation pour un montant de 1,3 milliard de dollars. Il est aussi question pour Sonatrach de négocier avec ce partenaire des contrats clés en main pour la mise en oeuvre de ses grands projets. Honeywell assure en outre des formations sur site, «un exemple en terme d'éthique en plus de la technologie innovante», rassure Ghaoui qui fait savoir que «nous avons une plate-forme de formation à Bordj El-Kiffan».



«Imagine...»



Il est d'ailleurs organisé chaque année un concours pour former les meilleurs étudiants. Concours qui, signale-t-on au passage, est ouvert aux Algériens. «Nous avons des contacts avec les universités algériennes (école polytechnique, l'université d'Oran et de Batna) pour nous désigner les meilleurs étudiants en vue de leur formation», nous dit le directeur régional MENA. «Le pays le plus organisé pour nous, c'est l'Algérie, c'est pour cela qu'on y a créé la plus grande structure locale», renchérit Sergio Santos qui rappelle que «l'Algérie a toujours était importante pour nous, mais avant, nous prenions contact avec elle à partir de la Belgique». L'Algérie, c'est aussi et surtout les grands projets structurants au titre du troisième programme quinquennal avec en prime 65 milliards de dollars pour le développement et la modernisation du groupe Sonatrach. Une économie qui est classée 2e après celle sud-africaine.

 Pour montrer davantage l'importance qu'elle accorde à l'Algérie, la multinationale a fait présider sa conférence de Lisbonne par Youcef Djalti, un cadre de Sonatrach et membre de comité d'organisation. Lisbonne avait accueilli, à cet effet, plus de 500 personnes, entre clients, directeurs régionaux et représentants des médias, venus de plusieurs pays du monde. Djalti avait ouvert la conférence en affirmant que «la réunion de Lisbonne est un important rendez-vous pour nous» et avait rappelé les avancées technologiques de Honeywell pour atténuer du réchauffement climatique, dans l'économie, la sécurité, l'énergie et en évidence la protection de l'environnement. Il en énuméra quelques systèmes de sécurité, de contrôle et autres de détection de feu (fumée de cigarettes) et de gaz. C'est sous les slogans «Le futur est là» et «Imagine» que Djalti déclarera la conférence de Lisbonne ouverte. «Imagine est pour démontrer qu'on doit toujours réfléchir pour avancer en technologie et en procédé aux fins de s'adapter à toutes les évolutions climatiques et autres sécuritaires et de contrôle que l'avenir nous impose», nous expliquera un représentant d'Honeywell. Le groupe fait de «Donnez la bonne information à la bonne personne au bon moment», l'une de se devises pour confirmer «la fiabilité, la puissance, l'efficacité et la multifonctionnalité» de ses équipements mais aussi leur nécessité «d'atténuer des effets néfastes de la pollution sur l'environnement».



«Petit objet volant»



Le Wireless (sans fil) est ce système de connexion sans fil que Honeywell a promu tout au long de sa conférence. «Nous avons un très bon portefeuille en la matière pour la sécurité industrielle utilisable pour le fonctionnement du site et le contrôle de son accès, c'est une seule carte en même temps pour le contrôle du personnel, des visiteurs et pour faire fonctionner les équipements», nous dit Jean Marie Alliet, un Belge spécialiste du groupe en technologies stratégiques. Il explique qu'«il est possible de bien suivre les déplacements de tout le monde avec le même système qui, lui, est connecté au système de contrôle industriel». Alliet estime que «la technologie sans fil est extraordinaire, créer un réseau sans fil et l'utiliser pour plusieurs activités (la voix, la transmission d'images vidéo et autres repères), c'est formidable !» Les systèmes de contrôle et de sécurité Wireless sont aujourd'hui opérationnels. Sont-ils opérationnels partout ? Chez le groupe Sonatrach par exemple ? demandons-nous à notre interlocuteur. «Oui, partout, mais pas chez Sonatrach, pas encore», répond-il.

 Alliet a présenté durant la conférence ce qu'il appelle «un petit objet volant, un système qui permet d'observer en sécurité des régions dangereuses ou en guerre, où on ne peut pas envoyer nos techniciens». «Nous l'avons développé pour l'armée qui pouvait envoyer des caméras vidéo pour prendre des photos des sites de ce genre. Ce système peut être utilisé pour surveiller les pipelines (le cas de l'Algérie). On peut les survoler et prendre des images de leur état», indique-t-il. La technique est aussi recommandée pour coordonner entre les secours dans une situation de catastrophe. «On envoie cet objet volant pour voir ce qui se passe en temps réel», nous dit Alliet qui ajoute qu'«on est en train de développer une version commerciale à partir de la version militaire, il nous faut peut-être un an encore pour avoir un procédé précis».

 




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