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Six semaines après la réélection de Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République algérienne, Laurent Fabius est à Alger pour une visite, de deux jours, axée sur les questions diplomatiques, la sécurité au Sahel et les sujets économiques.Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, arrivé dimanche à Alger pour une visite officielle de deux jours centrée sur la sécurité au Sahel. A peine arrivé dans la capitale algérienne, le chef de la diplomatie française s'est entretenu avec son homologue Ramtane Lamamra. Il a inauguré les nouveaux locaux de Campusfrance Alger et a rencontré des représentants de la communauté française. Fabius a salué le «rôle pacificateur» de l'Algérie auMali. Le dialogue auMali passe par trois canaux : la Cédéao (communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), le représentant spécial IBK (le président malien Ibrahim Boubacar Keïta) «et un canal, l'Algérie, dont l'efficacité est reconnue par les uns et les autres», a insisté Laurent Fabius lors d'une conférence de presse organisée au siège du ministère des Affaires étrangères dans l'après-midi du dimanche. Les principaux dirigeants de tous lesmouvements du nord duMali sont depuis jeudi à Alger pour des consultations «exploratoires», après l'accord de cessez-le-feu signé le 23 mai entre Bamako et les trois principaux groupes armés du nord du Mali contrôlant la ville de Kidal. «Il y a une série de groupes [du Nord] qui discutent à Alger d'une plateforme» qui sera soumise au gouvernementmalien pour «faciliter la discussion et arriver à un accord», a ajouté Laurent Fabius, qui s'est rendu à Alger moins de trois semaines après la visite de son collègue de la Défense, Jean- Yves Le Drian. DesMaliens du Nord avaient déjà participé en janvier à Alger à des «consultations exploratoires» en vue de la relance du dialogue inter-malien. Ce dialogue intervenait en prolongement des discussions d'Ouagadougou entre Bamako et les mouvements du Nord. «Côte à côte dans la lutte contre le terrorisme» Leministre français a indiqué que «l'analyse de l'Algérie et de la France est convergente voire identique sur les questions régionales. Nous sommes deux pays de paix qui travaillent pour la paix et la sécurité, attachés au développement de la sous-région et de tout le continent africain». Pour lui, «il n'y a pas de développement sans sécurité et de ce point de vue, nous sommes côte à côte dans la lutte contre les groupes terroristes ». La France a été le fer de lance d'une interventionmilitaire internationale au Mali, débutée en janvier 2013, pour libérer le nord du pays de l'emprise de groupes islamistes. Le ministre français a par ailleurs mis en garde contre les risques de contagion de la crise libyenne aux pays voisins. «Il faut arriver à une certaine stabilité dans ce pays. Il y a une difficulté. Il faut être attentif aux questions de sécurité. Il y a un risque sur les Libyens et les pays voisins», a-t-il dit. A son arrivée à l'aéroport d'Alger, Laurent Fabius a affirmé que la France et l'Algérie étaient «côte à côte dans la lutte contre le terrorisme» qui, selon lui, est un «problème qui nous concerne tous». De son côté, son homologue Ramtane Lamamra a affirmé que l'Algérie avait déployé de «gros efforts» pour sécuriser ses vastes frontières et protéger le pays de la menace terroriste. Sécurité des frontières Répondant à une question sur les interventions françaises en Libye et au Mali, Laurent Fabius a affirmé que la France n'a « aucune vocation d'être le gendarme» dans la région. «Nous avons eu l'occasion d'en parler avec nos amis algériens. Nous souhaitons que l'Afrique s'organise pour qu'elle dispose elle-même d'une force de sécurité capable de prévenir les crises et d'intervenir en cas de crises», assure-t-il. L'Algérie a déployé de «gros efforts» pour sécuriser ses vastes frontières et protéger le pays de lamenace terroriste, a pour sa part déclaré Ramtane Lamamra. Pour autant, les deux pays n'ont pas engagé d'opération spéciale. Les deux ministres ont ainsi démenti avec la plus grande fermeté une information émanant de la presse algérienne selon laquelle une intervention conjointe des forces spéciales américaines, algériennes et françaises serait en cours dans le Sud de la Libye. Un volet économique Pour ce déplacement qui comprend aussi un volet économique, Laurent Fabius est accompagné d'une importante délégation, composée de parlementaires et d'une vingtaine d'hommes d'affaires. Sur le plan économique, la France est le principal fournisseur de l'Algériemais est talonnée par la Chine. C'est aussi le premier investisseur étranger dans le pays, hors hydrocarbures. Laurent Fabius a été reçu hier par le président Abdelaziz Bouteflika. Il a eu des entretiens avec le Premierministre, Abdelmalek Sellal et le ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb. Gaz de schiste : les deux ministres s'expliquent Interrogé sur une éventuelle «pression » que la France exerce sur l'Algérie pour se lancer dans l'exploitation du gaz de schiste en Algérie, Laurent Fabius a indiqué que son pays ne peut pas intervenir dans les affaires des multinationales ». Et d'ajouter : «le gouvernement algérien est souverain dans ses décisions». A ce propos, Lamamra a indiqué que le gouvernement a voté à la majorité sur le plan de gouvernement qui vise l'exploration de gaz de schiste. Cependant, il a signalé que le pays n'a encore lancé aucun avis d'appel d'offres pour l'exploration de ce gaz. «Ceux qui disent que nous avons tranché pour l'exploitation se trompent», a tenu à préciser Lamamra.




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