Algérie

Sécurité et autosuffisance alimentaires Pari gagné...



Publié le 03.08.2024 dans le Quotidien l’Expression

L'Algérie est classée en tête des pays africains et au 54e rang sur 113 pays dans le monde.
On se rapproche de l'autosuffisance alimentaire.
L'un des chantiers stratégiques qui a focalisé l'attention du président Tebboune, aura été sans nul doute, la question de la sécurité et de l'autosuffisance alimentaires. Dans un pays qui a connu, fatalement, des décalages, des dysfonctionnements et des retards considérables dans le développement du secteur agricole, il était difficile d'envisager une quelconque issue favorable, surtout dans l'immédiat. Cela étant, la crise pandémique mondiale de Covid-19, accentuée par les développements géopolitiques planétaires houleux, n'étaient pas pour rendre la tâche facile. Sur fond de crises aiguës sur les approvisionnements et les prix des aliments et des matières premières sur les marchés mondiaux, il fallait asseoir une stratégie efficace et judicieuse. C'était, en quelque sorte, le décor planté en 2019, dans une Algérie aux prises avec des problèmes et des crises multiformes. Près de cinq années se sont écoulées depuis. Quel constat faut-il dresser, aujourd'hui de la situation alimentaire et agricole en Algérie? Selon l'indicateur mondial de la sécurité alimentaire, l'Algérie a été classée en tête des pays africains et au 54e rang sur 113 pays dans le monde en 2021. En l'espace de deux années seulement, soit de 2019 à 2021, le pays a su améliorer de manière significative son classement mondial et continental. Aussi, le rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) devait relever «les progrès importants réalisés par l'Algérie dans le domaine de la sécurité alimentaire». Faut-il le signaler, l'Algérie a atteint un «taux de couverture des besoins alimentaires par la production agricole nationale, équivalent à plus de 75%», à travers différentes filières agricoles, telles que les fruits et légumes et autres encore. Mais le fait est que les efforts doivent être poursuivis et renforcés sur le terrain avec des mesures fortes et ambitieuses, notamment pour ce qui est d'atteindre l'autosuffisance dans le secteur des céréales, en particulier le blé tendre. L'objectif de réduire la dépendance alimentaire et d'alléger la charge de la facture des importations, et de réduire également le gap entre besoins et production n'est ni une sinécure ni un slogan populiste creux. La réflexion engagée durant la première mandature du président de la République a englobé un ensemble de paramètres et d'indicateurs, aux fins d'inclure l'ensemble des facteurs agissant contre et en faveur de la croissance du secteur agricole et agroalimentaire et du développement de certaines filières, dites stratégiques. C'est dans cet esprit qu'intervient le schéma stratégique national de développement de la production céréalière en Algérie 2023-2028, lancé en septembre 2023 avec le concours de différents intervenants dont des responsables du secteur, des experts et des chercheurs universitaires dans différentes disciplines. L'objectif premier étant de «gagner le pari de l'augmentation de la rentabilité de la filière céréalière, ainsi que la production et le développement de la qualité des semences à travers des techniques modernes». Dans ce cadre, faut-il relever les nombreux projets vitaux et visionnaires réalisés par l'Algérie dans le cadre du développement agricole et la protection des ressources biologiques, telle la création d'une banque des semences avec plus de 4 000 souches végétales. Un autre projet, en phase de réalisation, mettra en place une banque nationale de gènes pour sécuriser, dans un premier temps, plus de 80000 souches. Bien sûr, il n'est pas question de se complaire dans une satisfaction exagérée ou trompeuse, les efforts doivent être poursuivis avec la même cadence, voire davantage. Aujourd'hui, les industries agroalimentaires algériennes qui, en plus d'une autosuffisance alimentaire dans plusieurs filières, affichent un surplus de production qui pourrait être exploité à l'export sur le continent africain et ailleurs dans le monde. Bien que fonctionnant majoritairement avec des matières premières importées, la tendance empruntée, aujourd'hui, est axée sur une utilisation de matières premières locales. Ce qui devrait favoriser davantage le taux d'intégration, ainsi que l'accentuation de la valeur ajoutée du secteur dans le PIB. Avec une contribution globale de 14,7% au PIB au moyen d'une valeur de production agricole prévisionnelle en 2022 atteignant les 4500 milliards de DA, le secteur agricole a enregistré une augmentation vertigineuse de 31%, comparativement à 2021. Il est primordial de souligner que le secteur agricole avait bénéficié d'une enveloppe de 130 milliards de DA entre 2021-2022 seulement. Des subventions qui visaient, essentiellement, à stimuler certaines actions concrètes, telles le développement de l'investissement agricole, la régulation de la production et des projets structurels, etc. Les subventions des engrais sont, alors passées de 20% à 50%. Cela, sans compter les actions et les projets stratégiques, qui ont suivi cette rigueur, à travers le drainage des investissements étrangers IDE, tels que les mégaprojets avec les Qataris et les Italiens, ainsi que les mesures corollaires, en vue de consolider les capacités de stockage et de renforcement de la production. La stratégie d'élargissement des surfaces agricoles, à travers l'assainissement et la concession dans le Grand Sud participent de cette vision stratégique du Président. Il y eut également l'activation d'autres leviers de bonne gouvernance, tel que le recensement stratégique de l'agriculture.
Mohamed OUANEZAR

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