Algérie

Sécurité énergétique



L’Europe veut un accord «rapide» avec l’Algérie Moins d’une semaine après le ballet diplomatique de hauts responsables français, allemands, italiens et portugais, venus en Algérie assurer une sécurité énergétique à leurs pays, l’Union européenne prend le relais. Réunie hier à Bruxelles dans le cadre de la Conférence européenne sur l’énergie, la commission du même nom a souhaité rien moins que de conclure «rapidement un accord de coopération avec l’Algérie». C’est là la principale recommandation émise par le commissaire aux relations extérieures de l’UE, Mme Ferrero-Waldner à l’ouverture du conclave des 25. Ne voulant manifestement pas perdre de temps, les Européens viennent d’arrêter le principe d’adresser un projet de mémorandum aux autorités algériennes à l’effet de relancer les discussions au sujet de l’établissement du partenariat énergétique en décembre prochain à l’occasion d’une mission de l’exécutif à Alger. C’est dire que le chassé-croisé de Sarkozy, Romano Prodi et Luis Amado entre autres, a servi de prélude à une démarche communautaire qui vise à sécuriser l’Europe, pour longtemps de préférence, en terme d’approvisionnement en hydrocarbures mais surtout en gaz. Echaudé par le feuilleton de Gazprom l’hiver dernier, quand le géant russe a cessé brusquement son alimentation de l’Ukraine, les Européens ne veulent plus dépendre du bon vouloir de Valdimir Poutine. Aussi, la signature du mémorandum d’entente entre Gazprom justement et la Sonatrach, l’été dernier, a tôt fait d’effaroucher les pays de l’Union européenne qui craignent une OPEP du gaz. Bien que l’idée d’un cartel du gaz ait été démentie par Alger, les Européens ne veulent visiblement prendre aucun risque. A défaut de négocier avec la Russie dont les prétentions de «bouffer» toutes les compagnies énergétiques des pays européens ne sont jamais démenties, l’UE se tourne vers l’Algérie pour s’immuniser contre un éventuel choc gazier. Il faut savoir que dans sa stratégie énergétique, l’UE a placé l’importation et l’usage du gaz, notamment le gaz naturel liquéfié (GNL), au rang de ses priorités dans les prochaines années. Ainsi, 10% du gaz consommé par l’UE provient d’Algérie et avec la perspective du doublement des exportations algériennes, ce niveau sera proche de celui exporté par la Russie, premier partenaire de l’UE en matière énergétique. L’UE envisage également de renforcer ses relations avec d’autres pays exportateurs du bassin méditerranéen comme l’Egypte (6ème exportateur de GNL vers l’UE) et avec la Libye qui n’est pas liée par un accord d’association avec l’UE. La Syrie, ajoute Mme Ferrero-Waldner, émerge comme un centre d’activités gazières au Machrek, en raison des récentes découvertes de gaz sur son sol, et de son potentiel de transit pour la livraison du gaz à l’UE en provenance de l’Irak, de l’Egypte et d’autres pays du Golfe. L’UE œuvre, par ailleurs, à «intégrer progressivement» les marchés d’électricité du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) et gazier du Machrek (Egypte, Jordanie, Syrie, Liban, Palestine-Israël) au marché européen de l’énergie. A long terme, indique-t-elle, l’UE vise à créer «une maison commune de l’énergie euro-méditerranéenne».


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