Il faudra beaucoup de temps et une coopération multilatérale pour évaluer
l'arsenal militaire du régime de Kadhafi et mettre fin à sa prolifération, a en
substance indiqué Derrin Smith, le chargé du groupe
de travail américain MANPADS Task Force (systèmes
portatifs de défense aérienne), lors d'une conférence de presse animée lundi à
l'ambassade US à Alger. «La responsabilité de contrôle des armes libyennes
relève du rôle souverain du gouvernement libyen», mais la communauté
internationale est «prête à l'aider», a déclaré également M. Smith, cité par l'APS.
Selon lui, quelque «20.000 missiles sol-air à très courte portée (SATCP) se
trouvaient dans des bunkers» mais dont «la plupart ont été détruits dans les
raids de l'OTAN» et «se trouvent enterrées sous des tonnes de béton». C'est
sans doute pour cela qu'il faudra beaucoup de temps pour faire l'inventaire
exact du nombre de missiles restants. «Ce n'est pas une question de quelques
semaines ou de quelques mois. Nous aurons besoin d'une coopération et d'un
renforcement des capacités à long terme afin d'inventorier les missiles en
Libye et de bien les contrôler», a précisé le responsable du MANPADS Task Force. Quant aux nombre de missiles échappant au
contrôle du Conseil national de transition libyen (CNT), l'orateur s'est montré
incertain, assurant que les Etats-Unis sont disposés à travailler «en étroite
collaboration» avec les pays de la région pour renforcer leurs capacités de
contrôle aux frontières. C'est justement l'objet de sa visite à Alger, qui
était de discuter du sort de ces missiles dont une partie «a peut-être quitté la Libye pour être utilisée
contre l'aviation civile et militaire» par des groupes terroristes. Le rôle du
MANPADS est de coordonner les efforts des pays du Maghreb et du Sahel dans un
cadre transfrontalier afin de mettre fin à la menace de la prolifération de
missiles, a-t-il expliqué.
Ajoutant le souhait de voir ce rôle s'étendre à l'aide humanitaire et le
développement économique dans la région. Interrogé sur la nature et les
quantités d'armes qui auraient été saisies au Niger, l'orateur est resté
prudent en affirmant que «jusqu'à présent, il n'y avait pas d'indication ou de
preuve confirmant que des missiles provenant de Libye soient tombés entre les
mains de groupes terroristes ou de malfaiteurs».
Lors de la conférence de presse, le chargé du MANPADS Task
Force a estimé que «les normes de protection des aéroports en Algérie dépassent
celles édictées par l'organisation de l'aviation civile internationale (OACI), et
qu'elles sont même, selon lui, plus rigoureuses que celles en vigueur aux Etats-Unis
d'Amérique». L'expert américain a indiqué que le système de sécurité des
aéroports en Algérie se décline en dix étapes, contre huit aux USA, estimant
que l'Algérie «peut être un leader dans la région» dans ce domaine et peut
participer à des programmes de formation des cadres des pays de la région de
l'Afrique du Nord pour améliorer leurs systèmes de sécurité aéroportuaire.
Créé en 2010, le groupe de travail américain, MANPADS Task
Force, est composé de représentants des ministères des Affaires étrangères, de
la sécurité intérieure et de la
Défense nationale. Ses compétences s'étendent à l'échelle
régionale et internationale, notamment sur les dossiers de la menace terroriste
provenant de la prolifération des missiles sol-air à très courte portée dans la
région du Sahel.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 16/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : M M
Source : www.lequotidien-oran.com