Algérie

Sécurité dans le Sahel : Une vingtaine de chefs d'Etat invités au Mali



La situation dans le nord du Mali s'est brusquement détériorée après l'attaque dans la nuit de vendredi à samedi par un mouvement rebelle touareg inconnu (l'Azawad) d'un poste de la gendarmerie malienne. L'attaque, revendiquée au nom d'un groupe touareg inconnu jusque-là et mené par un ancien député, jette une ombre sur les négociations en cours dans la capitale algérienne entre l'opposition touarègue et les autorités maliennes. La région de Kidal, où s'est déroulée l'attaque, connue pour être le fief de l'opposition touarègue au pouvoir central à Bamako, est sporadiquement le théâtre d'attaques de l'opposition touarègue contre les forces armées régulières. Cette action contre un poste de gendarmerie, qui s'est soldée par la prise en otage de trois gendarmes et un autre blessé, donne une tournure particulière aux pourparlers qui se tiennent depuis jeudi à Alger entre des représentants du gouvernement et des mouvements touaregs du Nord-Mali, sous la médiation algérienne. Ces pourparlers, qui devraient aboutir à un accord global pour rétablir la paix au Nord-Mali, sont menés à Alger où des efforts du gouvernement algérien sont déployés également pour permettre aux deux belligérants de conclure un accord de paix global et durable. D'autant que l'accord d'Alger, signé en juillet 2006, est une bonne base de discussions pour rétablir définitivement la paix et la confiance au nord du Mali qui est devenu une zone de prédilection pour les groupes terroristes, les trafiquants d'armes, les seigneurs de la guerre et les mouvements d'opposition. Rétablir la sécurité au nord du Mali, où les Touaregs sont majoritaires, est une tâche difficile, d'autant que le nouveau groupe armé responsable de l'attaque de vendredi contre un poste de gendarmerie revendique grosso modo plus de justice sociale et de démocratie de la part des autorités maliennes pour les Touaregs maliens. Pour l'Algérie, comme pour les pays riverains, la sécurité dans cette partie du Sahel est devenue stratégique. Autant par l'extinction des feux de la discorde ethnique qui mine cette partie du Mali depuis l'indépendance du pays, que par la gestion du facteur sécuritaire, une donnée nouvelle qui a fait son apparition dans l'échiquier géopolitique régional depuis une dizaine d'années. Car outre les problèmes d'intendance que génère la gestion des flux migratoires entre le sud et le nord de l'Afrique vers l'Europe, il y a surtout la sécurisation de la région où des groupes armés affiliés à Al-Qaïda y ont élu domicile.

La branche d'Al-Qaïda pour le Maghreb islamique y évolue comme en terrain conquis et détient au moins deux otages autrichiens, alors que des groupes rebelles de plusieurs nationalités africaines transitent par cette région.

C'est dans cette perspective que le gouvernement malien a lancé vendredi une invitation à une vingtaine de chefs d'Etat africains pour une réunion au sommet à Bamako sur la sécurité dans le Sahel. Terrorisme, trafic de drogue, banditisme, émigration clandestine seront au menu de cette réunion, selon des responsables maliens qui n'ont pas encore annoncé les chefs d'Etat qui seront présents à ce sommet.

Un sommet que les Maliens voudraient capitaliser politiquement pour isoler les mouvements d'opposition touaregs et recevoir l'appui et le soutien des pays riverains pour lutter contre les groupes terroristes ayant élu refuge au Sahel.

Une tâche que le gouvernement malien ne peut réaliser seul, car n'ayant ni les moyens ni la capacité de contrôler un vaste territoire objet de tous les enjeux, politiques mais surtout économiques.






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