Le chef de la diplomatie algérienne a saisi l'occasion, lors de son passage à la télévision, pour rappeler les positions algériennes sur les deux questions chaudes du moment : la Syrie et l'Egypte.Alors que le pays se trouve cerné par des foyers de tension et que les groupes terroristes semblent tisser leur toile sur la région, l'Algérie se trouve confrontée à une nouvelle forme de terrorisme transfrontalier qui lui impose une réadaptation de son dispositif sécuritaire, mais surtout une coopération plus accrue avec ses voisins. Cela pose un sérieux dilemme, sachant que la position de principe de l'Algérie consiste à ne pas envoyer de soldats hors de ses frontière au nom du sacro-saint principe de non-ingérence. Mais voilà, les pays du voisinage ont, chacun, leurs propres problèmes. Le nord du Mali n'est pas l'ouest de la Libye, qui n'est pas, non plus, le sud de la Tunisie. Chacun de ces foyers de tension présente des particularités qu'il faudrait prendre en compte dans la mise en place d'une stratégie commune de lutte contre le terrorisme. Comment faire de sorte à ce que tous les pays du voisinage adhèrent à cette vision, sachant que la tentation d'un recours à des forces étrangères, comme ce fut le cas pour le nord du Mali, reste toujours dans l'air et que des puissances occidentales caressent toujours l'espoir d'installer des bases militaires dans cette région '
Le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, qui venait d'être reçu par le président Abdelaziz Bouteflika, a tenu, lundi soir, à s'expliquer sur ces questions, sur le plateau de Canal Algérie.
D'emblée, M. Medelci dira : "Il faut être vigilants, et nous faisons face à nos responsabilités pour protéger notre pays tout en coopérant dans ce cadre avec les pays du voisinage."
"Nous travaillons avec les Libyens, les Maliens, les Tunisiens, les Nigériens et les Mauritaniens, mais aussi avec les pays du champ et du Sahel", a-t-il dit, soutenant qu'il s'agit "d'intégrer cet espace à sécuriser dans un environnement beaucoup plus large, englobant l'ensemble des pays sahélo-sahéliens".
Pour M. Medelci, l'objectif de l'Algérie pour les pays du champ et les pays de l'espace sahélien consiste à travailler sur le renseignement et soutenir chacun des pays, dans les dispositions qu'il prend, pour assurer la protection de ses propres frontières.
En ce sens, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, accorde "une grande importance" à cette question et reçoit à chaque fois le chef d'état-major de l'Armée populaire nationale pour faire le point régulièrement sur ces questions.
Il a estimé, en outre, que les pays du voisinage, du champ et de la région du Sahel y feront face "sans la volonté d'exclure qui que ce soit". Une façon de répondre aux pays occidentaux qui ont exprimé leur volonté de contribuer à la lutte contre le terrorisme dans cette région. L'Algérie avait, de tout temps, estimé que la contribution des Occidentaux était la bienvenue, pour peu qu'elle vienne soutenir les efforts des pays de la région, et non se substituer à ces derniers, et justifier, ainsi, une intervention et/ou une présence occidentale à long terme dans la région.
"Ce qui doit nous réunir, c'est la raison, l'intelligence commune et la volonté de donner une réponse aux attentes des populations (de la région)", a ajouté le ministre, soulignant qu'"ensemble, nous serons en mesure de neutraliser le terrorisme, pas par des moyens armés uniquement, mais aussi par des moyens de compréhension et pédagogiques, c'est-à-dire la défense par nous-mêmes et du peuple contre le terrorisme".
Rappelant que l'Algérie a pour vocation de mettre ses services chargés de la sécurité en synergie et en intelligence commune avec les autres pays dans le respect de ses principes, il a relevé qu'il y a des dispositions "opérationnelles" avec les pays voisins qui sont en train de gagner en intensité et en efficacité.
"Nous ne pouvons pas dire que nous avons atteint l'optimum, mais nous devons encore travailler pour faire en sorte que la violence terroriste recule", a-t-il soutenu, estimant qu'"aucun pays n'est à l'abri du terrorisme, lequel est aujourd'hui associé insidieusement au crime organisé et au trafic des êtres humains et de drogues".
Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a saisi lors de son passage à la télévision pour rappeler les positions algériennes sur les deux questions chaudes du moment : la Syrie et l'Egypte. Usant d'une formule chère à feu Abdelhamid Mehri, Mourad Medelci dira que l'Algérie a toujours condamné la violence "d'où qu'elle vienne" s'agissant de l'utilisation des armes chimiques en Syrie, ajoutant que "l'Algérie a toujours été pour des solutions politiques".
M. Medelci a aussi réitéré que la position de l'Algérie est "adossée au droit international", rejetant, ainsi, la position "de passer outre le droit international et aller vers une frappe (contre la Syrie), dont les implications sont ignorées".
Quant à la situation en Egypte, M. Medelci a réaffirmé la volonté de l'Algérie de "continuer de coopérer avec ce pays et de travailler d'Etat à Etat", ajoutant que l'Algérie et l'Egypte "n'ont pas d'autre choix que de travailler ensemble".
Il a également constaté "avec satisfaction" que la transition en Egypte respecte sa feuille de route.
Sur le Printemps arabe, en général, le chef de la diplomatie reconnaît que la position algérienne a eu du mal à se faire comprendre, mais martèle que "nous respectons la responsabilité des peuples, et une fois que le peuple aura désigné ses responsables, nous entretiendrons des relations de suivi avec ces mêmes responsables, qu'il s'agisse de la Tunisie, de la Libye ou de l'Egypte".
Enfin, sur le Mali, Mourad Medelci dira que "le peuple malien s'est approprié son destin et a choisi son président avec qui l'Algérie entend entretenir des relations de suivi et de coopération", précisant qu'il s'agit de "partager une étape difficile de reconstruction des institutions maliennes et de répondre aux attentes du peuple malien dans tous les domaines".
A. B
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Posté Le : 11/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Azzeddine Bensouiah
Source : www.liberte-algerie.com