Algérie

Sécurité aux frontières



Sécurité aux frontières
Au début du mois de mars, le député RND de Tamanrasset a remis une lettre au chef d'état major, le général de corps d'armée, vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, pour lui proposer la constitution de plus de 2.000 méharistes, en armée supplétive, à l'ANP.Pour rappel, Baba Ali avait fait part de cette information aux journalistes qui ont accompagné, en février dernier, le ministre de la l'Intérieur et des Collectivités locales, dans son déplacement à Tamanrasset, In Guezzem et In Salah.Le député RND avait, en effet, évoqué sa décision de remettre une lettre au général de corps d'armée, chef d'état-major, vice- ministre de la Défense, dès l'ouverture de la session parlementaire du printemps. Lettre dans laquelle il sollicite Ahmed Gaïd Salah pour étudier sa proposition de rendre effective l'idée de plus de 2.000 méharistes, de se constituer en armée supplétive, de l'ANP, dont les troupes sont depuis longtemps, en alerte maximum, notamment aux frontières sud du pays. (Voir Le Quotidien d'Oran, du dimanche 21février 2016).Ce sont près d'une cinquantaine des grandes tribus du Hoggar qui veulent être constituées, comme armée supplétive «mais dans le renseignement, c'est-à-dire des unités non armées, », nous a souligné Babab Ali, en février dernier. « Nous voulons que nos hommes deviennent les yeux et les oreilles de notre armée, ils seront d'une grande aide, pour elle, dans la surveillance des frontières qui sont très longues et qui font face, aujourd'hui, à de grands dangers, » a-t-il expliqué. Il pense, même, que « c'est la meilleure occasion de mobiliser les jeunes qui n'ont pas, encore fait leur service national ou qui en ont dépassé l'âge, et aussi ceux qui sont au chômage et ils sont très nombreux, ils apprendront le pas militaire et travailleront pour l'armée et le pays.» On l'interroge sur les garanties que les populations du Hoggar peuvent donner à l'état-major du MDN, pour qu'il y ait un maximum de confiance entre l'ANP et les méharistes.Les méharistes veulent convaincre« Nous, tribus du Sud aimons notre pays et les décideurs le savent très bien, nous nous devons d'exercer notre devoir de le défendre et de le protéger, aucun des hommes du Hoggar n'a rejoint les groupes terroristes depuis que l'Algérie connaît ce fléau, nous sommes honnêtes, je crois en les méharistes parce que ce sont des Algériens qui aiment leur pays, les opérations de troc qu'ils mènent, depuis des lustres n'ont jamais été à l'origine de trafic de marchandises illégales et les services de sécurité le savent très bien, » affirme Baba Ali. Il fait remarquer que « malgré les difficultés de la vie, sur tous les plans, toutes les tribus restent dans leurs tentes et continuent d'être très vigilantes. »«J'espère avoir une réponse du chef d'état-major, ce samedi parce que cela fait 15 jours que je lui ai remis la lettre, » nous a dit, hier, le député RND. Il était difficile d'entretenir le contact téléphonique avec lui parce qu'il disait qu'il se trouvait à près de 140 km des frontières, avec le Mali.Notre interlocuteur pense aller voir Ahmed Ouyahia, vendredi prochain « pour en parler avec lui. » Il prévoit de le rencontrer en tant que secrétaire général par intérim du parti auquel il appartient. Mais Baba Ali nous fait savoir, par ailleurs, que « si je ne reçois pas de réponse du général de corps d'armée, j'écrirais une lettre au président de la République, il connaît bien les gens du Sud et il leur fait confiance. » Mais avant, il compte consulter ses collègues députés de Tindouf et d'Ilizi pour, nous dit-il « les convaincre de la nécessité de protéger nos frontières avec l'aide cruciale de nos tribus. »Quand BHL donne l'alerteLundi prochain, le député RND veut rencontrer le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa pour « lui faire part de l'idée et savoir ce qu'il en pense. »Baba Ali estime que la constitution d'unités de renseignement par les populations locales devient un impératif de taille, en ces temps de menaces importantes, sur les frontières sud du pays. L'idée a, probablement ,pris des forces supplémentaires depuis que le chef d'état-major, en personne, a reconnu que la situation qui prévaut aux frontières sud est pleine de dangers. Gaïd Salah en a fait sa déclaration-phare, dimanche dernier, à Ouargla. «Ce que notre région vit, actuellement, comme troubles et aggravations inédites de la situation sécuritaire augurent, sans doute, d'issues défavorables sur la sécurité et la stabilité des pays de la région, » avait-il dit, lors de sa visite à la 4ème Région militaire. Son appel à la vigilance a été ferme et pressant.S'il est, dans de sa mission, de peser les dangers et de tracer des stratégies militaires pour y faire face, Gaïd Salah n'a pas beaucoup plu aux stratèges du pays qui pensent que sa constatation «des troubles et des aggravations inédites de la situation sécuritaire » est tardive. L'on avance qu'il n'y a rien « d'inédit » dans ce qui se passe aux frontières sud du pays. « Le danger est omniprésent, depuis de longues années, et s'est alourdi depuis le bombardement de la Libye par les forces atlantiques, » nous disent nos sources. L'on nous rappelle que le président de la République, en avait parlé avec de fortes inquiétudes, à ce moment-là. « D'ailleurs, l'Algérie a compris que les menaces sont là et les dangers grandissants depuis que Bernard Henry Levy s'était déplacé, en Libye, sur instruction de Nicolas Sarkozy, pour convaincre les Libyens « de la disponibilité de la France, à les protéger » de… Maâmar El Kadhafi.Les signes de la déstabilisationLa présence de BHL, dans la région, a démontré, si besoin est, soutiennent nos sources que « nos pays sont inscrits sur les tablettes occidentales pour connaître les affres de la déstabilisation. » Les rappels de l'histoire vont à « 1994, l'époque où un groupe multinational de terroristes est entré en Algérie avec pour mission de faire exploser les usines pétrolières de Hassi Messaoud. » Les contrôles se sont alors renforcés avec, en prime, «l'exigence de détenir une autorisation pour pouvoir visiter les régions sensibles d'exploitation des hydrocarbures. » Il est noté qu'en 94, « ce sont les Américains qui ont prévenu les Algériens de la présence du groupe terroriste qui s'est faufilé, par les frontières libyennes. » Puis, est venu le drame de Tiguentourine, à In Amenas, mais, cette fois, les Américains n'avaient rien vu venir, alors que leur présence avec en main des équipements sophistiqués du renseignement, n'a pas d'égal en matière d'efficacité et de perspicacité.L'affaire Tinguentourine pouvait être ce test par lequel devait être sous-pesées les forces des services de sécurité algériens à contenir ou pas, une situation d'urgence et de danger. Ceci, même si le pari d'en maîtriser, de bien pires, a été réussi puisque les Occidentaux se tenaient, en spectateurs alors l'Algérie se débattait, seule, pendant une quinzaine d'années contre les groupes terroristes les plus féroces.L'alerte donnée, dimanche dernier, par Gaïd Salah n'avait, selon nos sources, même pas à être donnée. « Le chef d'état- major est, tous les jours, en mission auprès des troupes cantonnées aux frontières du pays, il connaît bien la situation, ses évolutions quotidiennes et ses dangers, » affirment nos interlocuteurs qui pensent qu'«un militaire ne parle pas, il agit.» Sauf, notent-ils « à ajouter des polémiques politiques (politiciennes) ou à provoquer des changements.»




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