Algérie

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE DANS LE MONDE


850 millions de personnes crient famine
Le Sommet mondial sur la sécurité alimentaire organisé par la FAO, s’est ouvert hier, à Rome. L’Algérie y est représentée par son ministre de l’Agriculture, M.Saïd Barkat. C’est sous le thème «Sécurité alimentaire mondiale: les défis du changement climatique et des bioénergies», que se déroulera cette conférence. 193 pays y participent. Les débats dureront trois jours, du 3 au 5 juin.Les chefs d’Etat et chefs de gouvernement ainsi que les représentants de nombreux Etats se pencheront au chevet de l’agriculture mondiale. La terre nourricière. Les travaux du Sommet de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, ont été déclarés ouverts par le président italien, Giorgio Napolitano. Lors de son allocution, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) a lancé un appel aux participants afin d’«aboutir à un plus grand degré de consensus international sur les biocarburants».Ces derniers sont montrés du doigt. Ils contribuent à la flambée des denrées alimentaires. Ban Ki-moon exhorte les dirigeants de la planète à saisir l’occasion qu’offre cette rencontre qu’il qualifie d’historique pour juguler cette crise qui menace une grande partie de l’humanité. «Nous avons une opportunité historique de revitaliser l’agriculture», a déclaré le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies. Pour faire face à la faim dans le monde, la production alimentaire doit «augmenter de 50% d’ici 2030», a ajouté Ban Ki-moon.Un souhait. Un cri de détresse qui risque de se transformer malheureusement en voeu pieux. En effet, entre 2002 et 2004, le nombre de personnes affamées à travers la planète était estimé à 862 millions. Aujourd’hui, rien n’a changé. 850 millions d’êtres humains continuent à souffrir toujours de la faim. Le continent Noir paie un lourd tribut. Une liste de 22 pays, en majorité africains, sont considérés comme particulièrement vulnérables. L’Erythrée, le Liberia, le Niger...en sont les principales victimes.820 millions de personnes vivent dans les pays en voie de développement. Ils constituent la frange la plus vulnérable. Une sous-alimentation chronique les guette. Ils sont dépendants des importations en céréales et, l’envolée des cours des prix du pétrole n’a rien arrangé.Si l’on ajoute à tout cela les sécheresses qui ont mis à mal les récoltes, la boucle est bouclée. Ils peuvent attendre, la bouche ouverte, une mort certaine. Les aides, même insuffisantes, tant promises par les grandes puissances, mais qui n’arrivent jamais, ajoutent encore plus de drames à cette souffrance. Le constat établi par Jacques Diouf, directeur général de la FAO, est sans appel. «La dramatique situation alimentaire mondiale actuelle nous rappelle l’équilibre fragile entre les approvisionnements alimentaires mondiaux et les besoins des habitants de la planète, et le fait que les engagements souscrits précédemment pour accélérer les progrès vers l’éradication de la faim n’ont pas été tenus.» Qu’en est-il de l’Algérie? A la veille de ce sommet mondial, Mohamed Kacem, directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), a déclaré, lors d’une conférence de presse, que «l’Algérie a eu le mérite d’anticiper la crise alimentaire mondiale en constituant, dès 2007, un stock stratégique important de céréales par des achats à des prix avantageux sur le marché extérieur».Aucun mot sur la flambée des prix. Le bidon d’huile de 5 litres avait atteint 950DA, la pomme de terre a, pendant des mois, été proposée à 70DA, le sucre, le café, les légumes...M.Barkat, qui représente le chef de l’Etat à ce Sommet mondial, semble y être allé la fleur aux dents. La crise alimentaire mondiale est loin de nous, la famine ne nous concerne pas. Croisons les doigts et attendons pour voir.
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