Paris joue la transparence
Devançant l?UE, qui projette de publier d?ici à la fin 2005 une liste noire des compagnies aériennes, la direction générale de l?aviation civile (DGAC) française rendra publiques, lundi sur Internet, la liste des compagnies interdites en France, celle des compagnies régulières et charters autorisés en France, et enfin celle des compagnies susceptibles d?être affrétées par les compagnies autorisées, a indiqué le ministre des Transports, Dominique Perben, lors d?une conférence de presse jeudi. Dominique Perben a indiqué qu?à la fin de l?année sera publié un texte réglementaire obligeant les voyagistes et les compagnies qui en affrètent d?autres à faire connaître, au moment de l?achat du « voyage », le nom du transporteur. Le ministre des Transports a indiqué qu?en 2004, 1640 contrôles ont été effectués sur des appareils étrangers en escale, « soit le tiers de tous ceux réalisés en Europe ». « Nous allons monter en puissance pour passer à 2000 contrôles par an ». Dans un entretien au Monde (édition du 26 août 2005), Dominique Perben a indiqué : « Par ailleurs, nous allons demander, avant même qu?un appareil non européen vienne sur le sol français, que sa compagnie fournisse une attestation sur l?honneur concernant l?historique de ses appareils et des incidents de vol. » Il a ajouté que « la France continuera de proposer aux pays qui en ont besoin une coopération technique en matière de contrôle des avions et de formation des pilotes. Faute d?améliorations, leurs compagnies ne seront pas autorisées à se poser en France, et nous transmettrons aux autorités des autres pays les anomalies que nous aurons constatées ». A ce jour, la DGAC n?a interdit que quatre compagnies étrangères : Air Koryo (Corée du Nord), Air Saint-Thomas (compagnie locale américaine), International Air Services (Liberia) et Air Mozambique. Le commissaire européen aux Transports, Jacques Barrot, soutenu par Paris, prône la création d?une liste noire des « compagnies douteuses », qui serait disponible dès la fin 2005 ou dès le début 2006. Mais le texte doit être soumis au vote du Parlement européen en septembre ou en octobre. Le directeur général de l?aviation civile française, Michel Wachenheim, se demande dans Le Monde si tous les Etats parviendraient à établir des critères communs. « Pour l?instant, ce n?est pas le cas », a-t-il dit. Selon le Spaf (syndicat français des pilotes), les institutions européennes sont incapables de surmonter leurs problèmes de souveraineté nationale dès qu?il s?agit d?aérien. Et il affirme qu?« en France, on contrôle sporadiquement les papiers ainsi que quelques éléments visuels de l?avion, et seulement 30% des inspections concernent des aéronefs étrangers ». Le Syndicat national des mécaniciens au sol de l?aviation civile estime, dans un communiqué, qu?« au-delà de toutes les bonnes intentions affichées par nos dirigeants et autorités, il n?en demeure pas moins que rien ne change ». Et il demande : « Si la France est capable de mettre un label pour distinguer les ??bonnes compagnies??, pourquoi ne pas tout simplement interdire de vol les ??mauvaises?? qui ne répondent pas aux normes de sécurité ? » Pour sa part, l?Organisation de l?aviation civile internationale (OACI) relève une trentaine de pays défaillants.
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Posté Le : 27/08/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nadjia Bouzeghrane
Source : www.elwatan.com