L'incendie qui s'est déclaré vendredi dans les installations de l'entreprise Naftec du port d'Alger pose, une nouvelle fois, la problématique de l'efficacité du système national de prévention des risques majeurs et de gestion des catastrophes.
Le problème mérite d'être posé, d'autant que, depuis la catastrophe survenue en janvier 2004 à Skikda, les incidents ont tendance à se répéter un peu trop souvent dans les grandes installations industrielles du pays. Soit, le risque zéro n'existe pas. En ce sens, le ministre de l'Energie a sans doute raison de prévenir que des accidents de cette nature peuvent encore avoir lieu à l'avenir.Face à cette fatalité, les citoyens sont donc pleinement en droit de savoir si les pouvoirs publics font tout ce qu'il faut pour garantir leur sécurité. La remarque vaut notamment pour ceux d'entre eux vivant à proximité des grands complexes industriels. La récente décision de délocaliser la ville de Hassi Messaoud prouve que le dossier de la prévention et de la sécurité industrielle constitue pour le gouvernement un objet de préoccupation. Cela est un fait.Mais cette initiative, certes salutaire, implique-t-elle pour autant que le pays dispose d'un bon système national de prévention des risques majeurs et de gestion des catastrophes ' Depuis le séisme dévastateur de Boumerdès, l'Exécutif s'est doté d'un texte relatif à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes - la loi 04-20 du 25 décembre 2004 - destiné théoriquement à pallier les insuffisances du pays en la matière. Il faut admettre que tant que ce nouveau système n'a pas été éprouvé, il est difficile de se faire une idée quant à son efficacité. Cependant, le choix du gouvernement de reconduire le principe des plans Orsec sans la mise en place d'un organisme qui aurait la charge de travailler à plein temps au développement et à l'organisation des moyens susceptibles de prémunir au mieux la population contre les désastres en tous genres pourrait s'avérer contestable. Personne, pourtant, n'y aurait trouvé à redire si une structure de veille avait été créée eu égard aux seuls problèmes de sismicité et d'inondations auxquels fait face régulièrement l'Algérie. Cette kyrielle de risques nécessite en effet que soit d'abord mis le « paquet » sur la prévention, le talon d'Achille de l'Algérie. Mais, bon, maintenant que les choix sont faits, il faut espérer que les nouveaux plans Orsec (ainsi que les instruments qui les accompagnent) n'iront pas sommeiller dans les tiroirs et que les nombreux acteurs appelés à les exécuter s'entraînent de temps à autre à coordonner leurs actions afin d'être prêts pour parer à toute éventualité.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 23/01/2006
Posté par : sofiane
Ecrit par : Zine Cherfaoui
Source : www.elwatan.com