Algérie

Sécurisation des approvisionnements de l'Europe: Un grand gazoduc Espagne-France relié à Medgaz



Alors que Medgaz, en dépit d'une relation énergétique algéro-espagnole très âpre, devrait entrer en activité à la fin 2009, l'Espagne discute avec la France de la «viabilité» d'un nouveau «grand gazoduc» entre les deux pays.

 La nouvelle a été annoncée par le président du gestionnaire du réseau espagnol Enagas, Antonio Llarden Carratala, dans un entretien publié hier par le journal ABC. Le président d'Enagas, qui prévoit au demeurant une baisse du prix du gaz pour les deux prochaines années, a indiqué que des négociations se déroulaient actuellement sur la «viabilité d'un deuxième grand gazoduc qui passerait par la côte méditerranéenne». Ce nouveau gazoduc, qui entrerait en activité en 2015 s'il était retenu, devrait permettre «d'établir une capacité d'interconnexion de 7 à 7,5 milliards de m3 de gaz par an dans les deux directions, reliée avec Medgaz».

 Ce dernier, rappelle-t-on, est d'une capacité initiale de 8 milliards de m3/an, extensible par la suite à 16 milliards de m3/an. Pour le moment, a indiqué Llarden Carratala, il existe un «accord ferme pour doubler la capacité du gazoduc qui traverse la frontière, jusqu'à 5 milliards de m3 de gaz par an dans les deux sens». Les discussions se mènent dans le cadre du groupe de travail de l'European South Gas Regional Initiative, que préside le directeur général d'Energie de l'UE avec la participation de la France, de l'Espagne, du Portugal, des commissions régulatrices et des opérateurs du système.

 La France, a-t-il indiqué, est lente «mais elle négocie avec intérêt depuis l'accès à la présidence de Nicolas Sarkozy» et il se dit convaincu que la prochaine présidence espagnole de l'Union européenne, au premier semestre 2010, «permettra de parvenir à un accord».



«Nous serons couverts en cas de problème avec l'Algérie...»



«Cela serait positif pour les entreprises énergétiques qui travaillent en Espagne car cela leur permettrait d'avoir des clients au-delà des Pyrénées». Sans surprise, c'est l'argument de l'amélioration de la sécurité des approvisionnements de l'Europe qui est avancé par le patron d'Enagas pour appeler à fructifier au mieux Medgaz. Selon lui, l'Europe a appris la leçon des problèmes d'approvisionnement avec la Russie, mais il lui reste «à tirer les conséquences de ces épisodes en augmentant ses sources d'approvisionnement de gaz. Il a fait valoir à ce propos que le Medgaz, qui doit commencer à fonctionner à la fin de l'année, devrait intéresser l'Europe et la France. Medgaz aura un sens plus fort, selon lui, si le but poursuivi par le ministère de l'Industrie espagnol et par Enagas d'augmenter l'interconnexion avec la France se réalisait.

 L'Union européenne, explique-t-il, aurait une nouvelle connexion et «nous serons couverts si un jour nous avons des problèmes avec l'Algérie». A une question d'ABC sur la possibilité que l'Espagne connaisse des surprises du fait de sa « forte dépendance» à l'égard de l'Algérie, le président d'Enagas a répondu : « J'espère que non. Notre dépendance est beaucoup moindre que l'Europe à l'égard de la Russie». Il a fait valoir que l'Espagne a des installations de regazéification diversifiées et s'approvisionne de neuf autres pays. L'absence de ces installations aurait posé un «problème» à l'Espagne, a-t-il dit, en soulignant que le seul «antidote est d'avoir plus de capacités de regazéification et de stockage.

 Voilà qui va dans l'esprit de la nouvelle politique européenne destiné à renforcer la capacité de faire face à une rupture des approvisionnements. Il faut dire également que le souci de sécurisation des approvisionnements favorise une tendance mondiale à la multiplication des oléoducs et gazoducs. Selon un rapport, les investissements dans la construction des gazoducs et oléoducs pourraient atteindre les 400 milliards de dollars d'ici 2015 et la longueur globale des réseaux pourrait dépasser les 200.000 kilomètres.




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