Algérie

Secteur sauvegardé de la Casbah



15 bureaux d?études à l??uvre La Casbah n?a jamais fait l?objet d?une prise en charge sérieuse ni d?études scientifiques à même de sauver son bâti », dira le responsable du département patrimoine de la direction de la culture de la wilaya d?Alger, Farid Fettouche. Une manière de laisser entendre que cette fois-ci, les choses ne seront plus comme avant concernant ce patrimoine séculaire classé dans le calepin de l?Unesco depuis 1992. L?incurie manifeste des locataires vis-à-vis de cet héritage universel parfois des propriétaires qui l?ont abandonné couplée à une prise en charge des pouvoirs publics qui laisse à désirer ont fait que le vieux bâti traditionnel se délite par pans entiers de notre mémoire. Quand bien même d?aucuns s?égosillaient depuis l?indépendance pour préserver ce legs, cela n?a pas empêché qu?une bonne partie du tissu s?en est allée à vau-l?eau. Que d?offices sont passés pour restituer le bâti ! En vain. Le dernier en date, l?Office d?aménagement et de restauration (Ofares) mis en place par la wilaya, suite au dernier séisme de 21 mai 2003. L?Office a fait davantage dans le replâtrage que dans la véritable restauration des 98 bâtisses. Dire que les entreprises qualifiées dans le domaine de la restauration ne courent pas les rues, d?où « le résultat on ne peut plus catastrophique », selon certains architectes restaurateurs qui se disent outrés par la piètre qualité des travaux exécutés. Peine perdue ? Non. « Tout peut être rattrapable pour peu que l?étude et l?exécution soient menées selon les normes et en prenant en considération tous les paramètres allant dans une véritable restauration du secteur sauvegardé qui s?étend sur 105 hectares », selon le chef du projet du Cneru, Abdelouahab Zekagh. Que le patrimoine soit de type traditionnel ou colonial, aucun maître d?ouvrage n?a le droit d?intervenir sur « les biens culturels immobiliers proposés au classement, classés ou inscrits sur l?inventaire supplémentaire compris dans le secteur sauvegardé sans que l?opération ne soit portée à la connaissance du bureau d?études ou de l?architecte chargé de l?élaboration du Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés(PPSMVSS) », (v/décret exécutif n°03-324 du 5 octobre 2003). Aussi, les collectivités locales sont tenues, elles aussi, de se conformer au PPSMVSS dont l?étude de mise en conformité, réalisée par le Cneru, est estimée à 10 millions de dinars. « L?étude a permis d?élaborer une radiographie consacrée au recensement et au diagnostic préliminaire de l?état du bâti de La Casbah et sa périphérie, suite à laquelle une autorisation de programme de 300 millions de dinars a été affectée par la direction de la culture de wilaya pour les 15 bureaux d?études (?). Ces derniers sont depuis le 7 décembre 2007 à pied d??uvre, chacun chargé d?un îlot de 20 à 30 maisons, pour une étude plus poussée susceptible de zoomer et d?établir un constat de l?état des lieux de l?ensemble du bâti », explique M. Zekagh. Il y a lieu de souligner que pour tous les efforts consentis pour l?élaboration de cette étude dont la seconde phase est en cours, le Cneru refuse de cautionner une étude qui débouchera sur le sort du? mythe de Sisyphe. Autrement dit, élaborer un plan en évitant de courir le risque de le voir s?écrouler ! Pour ce faire, les Epic de wilaya ne seront pas hors de course pour cette première phase, avant la phase d?analytique globale. Cette dernière « sera suivie de la rédaction finale du plan avec son règlement et ses prescriptions », indique M. Zekagh. Car, « il va falloir réhabiliter les réseaux assainissement et hydraulique défectueux », dira M. Zekagh, qui tient à souligner que « la réfection de la partie fonctionnelle sous terre, qui a été en grande partie à l?origine de la dégradation du tissu urbain, est un préalable, voire une condition sine qua non ». Ainsi la Seaal et Asrout seront mises à rude épreuve. Par ailleurs, notre interlocuteur met l?accent sur le système de la collecte et des enlèvements d?ordures qu?il faudra repenser avec Netcom, car « si avant 1962, il y avait 133 baudets qui sillonnaient les venelles de La Casbah, en 2000, on n?en comptait que 33. Selon nos calculs, nous sommes arrivés à conclure que 5 tonnes d?ordures étaient entassées journellement, notamment dans les endroits difficiles d?accès ou obstrués par les décombres et gravats », précise-t-il. Il y a lieu de souligner que la commission mixte réunit les représentants de sept ministères. L?opération des travaux d?urgence touche actuellement « une cinquantaine de maisons concerne les travaux d?étaiement et de contreventement des bâtisses menaçant ruine qui, faut-il souligner, n?est pas une sinécure, car chacune des demeures est adossée à une autre », tient à rappeler l?architecte chargé du suivi, Mme Djamila Bensaâdi, précisant que « les travaux de cette première phase concernent la mise hors d?eau des maisons murées et les pans de murs arrachés, notamment ».


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