Algérie

Secteur pétrolier



Secteur pétrolier
Entrée en vigueur il y a dix ans, la Bourse de l'emploi du groupe Sonatrach est un système mis en place par l'élite de Sonatrach pourorganiser la sélection des compétences se trouvant dans le groupe. En théorie, elle ouvre la porte à toutes les compétences répondant aux exigences du poste à pourvoir.Une belle initiative ouvrant de grandes perspectives pour les cadres dont certains ont pu y trouver leur compte. Mais comme l'ambition n'a pas de limites, la candidature se faisait tous azimuts, pourvu que les postulants répondent aux exigences du poste, comme l'entend la commission d'évaluation des candidatures de l'entreprise. Une commission qui prête à polémique, car ses membres ont toutes les compétences voulues puisqu'ils sont pour la plupart des cadres dirigeants ou représentants du partenaire social.La seule compétence dont ils sont dépourvus est celle de chasseurs de têtes, comme aiment à les nommer les spécialistes de la ressource humaine, plus explicitement ceux qui savent évaluer toutes les compétences des potentiels managers du groupe. Un groupe aussi important que Sonatrach dispose-t-il de ce genre de personnel ' Non, puisque les licenciés en psychologie occupant des postes de recruteurs sont initiés aux tests psychotechniques des années 1970. La formation moderne reste rare, voire inexistante en ressources humaines.La fameuse commission d'évaluation des compétences emploie une seule personne pour renseigner le listing des candidatures ; une fois rempli, les membres de cette commission ont chacun une copie le jour même de l'évaluation. Ces membres, qui sont pour la plupart les propres cadres dirigeants de l'entreprise recruteuse, jugent le profil sur la base de l'expérience et de la soi-disant discipline du candidat qui est systématiquement exclu s'il s'est disputé avec un collaborateur il y a trois ans, n'a pas répondu à une question, n'est pas trop jeune, donc a du temps pour gravir les postes de responsabilité, etc.C'est souvent désigné à l'avance et les cadres du groupe Sonatrach le savent bien, les candidats sont souvent choisis au préalable. Outré par ces pratiques, l'un d'eux pense qu'«avec ces commissions l'on passera un éléphant dans un carré de 10 cm de côté pour des raisons d'affinités, des considérations ethniques ou régionales ou autres.» En ce moment, beaucoup se plaignent des pratiques abusives au profit d'une région du pays qui profite du plus grand nombre de promus durant ce dernier quinquennat. Les statistiques sont flagrantes et tournantes dans un système régionaliste pur et dur infaillible.Management moderneOubliées les règles du management moderne quant à l'évaluation des managers toutes catégories confondues, qui exigent du charisme et le leadership d'un meneur d'équipe, de la gestion préventive et surtout des aptitudes de communication et une ouverture sur son environnement pour l'atteinte des objectifs. Or, le groupe Sonatrach et ses filiales en sont encore au stade de la technicité pure et dure sans connaissances particulières en management. Notion encore bien confuse dans les esprits, alors que les managers ne s'expliquent pas ou ne savent pas comment remédier à la baisse de productivité et de rendement au sein du plus important groupe du pays.L'argument qui revient le plus lors des débats est que «l'Algérie ne dispose pas de cadres compétents», mettant en cause les défaillances du système éducatif algérien, mais le fait est qu'au niveau des multinationales, le problème est autrement géré avec des cadres algériens qui sont passés par le filtre psychotechnique du recrutement et qui arrivent à réaliser des résultats prometteurs. Ils évoluent à quelques mètres, dans le même secteur, mais dans un autre milieu professionnel qui fait envier les jeunes cadres qui ont opté pour le groupe Sonatrach, qui a pourtant bien mis à un certain moment beaucoup de moyens dans la formation.Le constat est que l'évolution des carrières et la notion d'équité n'existent pas et pénalisent et le groupe et ses cadres. Une fois sur le marché du travail, le combat du jeune universitaire est d'autant plus rude qu'il subit toutes sortes d'entraves et même au sein du groupe Sonatrach le chemin n'est pas facile, car l'évolution n'obéit à aucune règle de management moderne, mais se focalise sur la technicité et non la ressource humaine en tant que potentiel à former et valoriser alors qu'il est connu que sans un personnel qualifié et surtout motivé, toutes les belles performances sont réduites à néant, d'où la perdition du personnel potentiel du groupe Sonatrach soit en interne dans des postes où il ne sont pas vraiment rentables, soit avec l'hémorragie externe subie durant les dix dernières années.Les cadres sont exaspérés de voir que la Bourse de l'emploi, qui était pourtant une démarche de motivation, ne soit plus qu'un système mis en place et auquel la ressource humaine ne croit pas, les jeux étant faits d'avance. D'aucuns savent que ceux qui restent au sein de ce système sont ceux qui ne trouvent pas d'autres alternatives ou n'ont pas assez de soutiens pour pouvoir aller vers de nouvelles aventures ou tenter de nouveaux horizons incertains de peur de tout perdre.




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